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Journalisme-Liberté de la Presse - Page 22

  • Le Prix Pulitzer à un sniper! Reporter de guerre sale.

    La photo est magnifique.  Elle vient de  recevoir le 15 avril dernier la distinction américaine la plus pulitzer.GIFvalorisante du monde de la Presse: le prix Pulitzer 2013 catégorie photo, l'une des 14 sections du Journalisme, par l'université de Columbia.

    Il a été attribué à Javier Manzano, un  indépendant d'origine mexicaine pour un  cliché issu du siège d'Alep, sa première pige AFP, en plus.

    Info issue du terrain. Le courage de se rendre sur place, sa prise de risque individuelle.

    Le  directeur adjoint du service photo de l'Agence France Presse  pour le Moyen-Orient et le Maghreb, Hassan Mroue, affirme avoir reçu du free-lance  ce cliché au premier jour de sa collaboration. Il se rappelle de l'avoir immédiatement qualifiée de "chef d'oeuvre"

    prix pulitzer,photo-journalisme,manzano,usa,syrie,rebellesu

    La photo est esthétiquement intéressante, très construite avec les raies de lumière entrant qui contrastent avec la kalash en "rayon"sortant.

    Elle pose pour autant un énorme problème moral puisqu'elle valorise le sniper, le tireur de l'ombre, celui qui, bien caché et protégé par son mur, tire dans le dos ou en traître !

    Curieusement aucun commentateur  n'a signalé la chose.

    Parce que les snipers en question sont des rebelles syriens, ceux que  l'Otan et les pays du Golfe  installent, soutiennent, financent et arment ???

    Le "canardeur" qui snipe n'avait jamais été positionné   médiatiquement avant cela en tant que vedette à la Une de toute la presse internationale ! Il semble que cela soit une première.

    La chose  démarre  avec le conflit syrien. Car effectivent en plus de ce  cliché et prix accordé à   Javier Manzano,  quelques reportages tv sur les snipers d'Alep  sont passés récemment à l'heure de grande écoute  tournés.. derrière les murs !

    Ils valorisaient ces individus cachés fiers de compter leurs trophées de chasse  [note de la blogueuse: hyper surprise par  cette nouveauté en matière d'information, j'avais à chaque fois bondi de 20 cm de ma chaise et noté les identifications de  chaînes TV, la date et l'heure mais ne retrouve plus ma note papier pour les citer ici. Complément d'info à venir]

    revelles 2.GIF

    Le tireur de l'ombre avait jusqu'alors mauvaise réputation. Les médias ne le valorisaient pas.

    Désolée de le faire remarquer dans cet article, mais à peu de choses près,  la  définition du sniper (oui, inventons le terme de  "sniprisme ") correspond exactement  à celle du terrorisme. L'un fait exploser des bombes globales, l'autre par tir de précision. Dans les deux cas par surprise. Et  terrorisant les populations civiles concernées.

                                          HISTOIRE DU SNIPER

    *Le sniper dans l'univers du  conflit militaire: Comme à Beyrouth dans les années 80, il a symbolisé les  problèmes des combats modernes de type "guerilla urbaine". Avec une terminologie négative. On a parlé de "libanisation"comme prototype de guerre civile où votre rue, celle de votre  boulanger et de votre  boucher devient un  abattoir du hasard.  Mort par surprise.

    Ensuite, historiquement, le  conflit yougoslave ( avec le siège de Sarajevo)  a continué à véhiculer cette problématique du tireur embusqué (film Tirs de snipers à Sarajevo sur Sniper Alley).

    *Le sniper dans l'univers civil L'évènement majeur le plus récent est celui  qui a traumatisé toute une ville en octobre 2002. John Allen Muhammad, le tireur fou  exécuta depuis son véhicule 10 personnes à Washington DC. Un film a été tiré en 2003 de ces 23 jours de terreur sur la ville : D.C. Sniper: 23 Days of Fear  (Sniper : 23 jours de terreur sur Washington en français.) 

    Sans oublier le célèbre précédent, l'assassinat du président américain John Fitzgerald Kennedy le 22 novembre 1963 lors d'une visite officielle à Dallas, où il fut abattu par le sniper  Lee Harvey Oswald.

                       

     *Globalement dans l'univers strictement  militaire, la présence du sniper comme outil de combat n'est pas une surprise.  Il y a bien longtemps que le code d'honneur en matière de destruction de l'Autre a disparu. Les politesses de la chevalerie du Moyen-âge sont rangées aux oubliettes.

    Point n'est besoin d'invoquer Machiavel et son Prince, ni le Chinois  Sun Tsu et son Art de la guerre (1er traité historique, du VIème av Jc. 孙子兵法, pinyin : sūn zǐ bīng fǎ, littéralement : « Stratégie militaire de maître Sun »)

    On fait confiance à l'être humain pour avoir tout inventé pour détruire son ennemi. Jusqu'à le manger dans certaines tribus traditionnelles ! 

    Dans  le monde moderne, un conflit se multi-décline par:  de la bataille lourde, du renseignement, de la bataille de l'ombre, de la guerre économique, psychologique , de l'usage de snipers, de la torture etc. 

    Sans oublier le contrôle des infos militaires  par  médias interposés, les orientations des  opinions publiques civiles.... Tout ce que l'on peut nommer la " sphère médiatique militaro-civile"

                                                            IMMORAL

    *Or, l'univers médiatique civil est dit lui, "grand public" Toute la famille, les enfants sont réunis devant le petit écran qui normalement suit des normes de déontologie.

    Bien évidemment tout le monde apeut avoir accès par internet au pire du pire (tortures etc.)  Mais normalement pas sur les médias traditionnels,  ceux pour qui le Prix Pulitzer est attribué.

    Selon moi, cette année,  en valorisant le tireur traître on passe un cap (im)moral.  Une nouvelle  frontière s'installe sous nos yeux  dans notre "morale collective "

    Analyse : Elle tient de la notion du  commanditaire et de la responsabilité du"donneur d'ordre", de la chaîne de commandement et de la nature de l'acte.

    Oui, un bombardement militaire qui lâche des obus sur des populations civiles totalement impuissantes n'ayant même pas le temps de courir  à un abri est   un acte  tout aussi lâche que celui du sniper. Par l'effet de surprise, par  la disproportion et l'impuissance à pouvoir réagir.

    Mais l'espace aérien reste un espace obligatoirement contrôlé par les grandes puissances et leurs systèmes d'écoutes, leurs radars, drônes.... Les Lois internationales de la Guerre vont alors entrer en jeu : les autorisations ou non ...Les conflits vont  se régler devant une instance supra-nationale : l'ONU et son Conseil de Sécurité.

    Par exemple récent,  les Russes ont peu apprécié les bombardements Otan massifs en Libye. Ils l'ont fait savoir. La chose est publique, la  source des tirs identifiable. Avec l'aérien ou le sous-marin, les grandes oreilles militaires de tous bords -les dites oreilles d'or...- sont à l'écoute permanente. Pas si aisé dans les contexte urbains de villes: Alep : plus de 1,5 millions d'habitants.

    Dans une ville, n'importe quel illuminé peut prendre un kalash et tirer en cachette sur les passants. Qui est en responsabilité de ce tireur dans un  contexte dégradé de guerre où la population désorientée ne sait plus trop qui fait quoi ?

    Une Libanaise me racontait récemment comment, adolescente à Beyrouth, elle fut prise dans le viseur d'un sniper au milieu d'une voie. Il l'a ratée,  sa chance. Pour elle avancer ou reculer était aussi dangereux. Intelligente, elle a joué au chat et à la souris en mettant deux heures pour traverser en passant d'un obstacle à l'autre ( carcasse, béton cassé...) dans des laps de temps différents. Quelle chance elle a eu,  sachant la devise des snipers : "un tir, un mort"!

                                 JOURNALISME TRASH QUI VALORISE LE SNIPER

    Horreur au pied de son immeuble : avec  les snipers,  on entre dans l'anarchie sur le terrain, dans la sale guerre civile au coeur des cités, anonyme.

    Quel statut du  sniper camouflé ? Un militaire qui tire dans le dos ou un délinquant de droit commun ? Sur qui le sniper tire ?

    Jusqu'où va son critère de sélection de la cible  ? Ici, la jeune fille beyrouthine qui va acheter son pain.Pourquoi ? Parce qu'elle est d'une  communauté qui ne plait pas au sniper?

    Parce qu'elle n'est pas du bon côté du trottoir? Un trottoir serait pro-sniper et le trottoir d'en face anti ??? Quel enfer pour les populations civiles ???

    Facilité pour se venger d'un voisin qui dérangeait par un  assassinat de l'ombre sans responsabilité du tireur. Processus  de désintégration sociétal. Sans ONU. Sans contrôle.

    OUI une limite morale est franchie à mettre en vedette ceux qui pratiquent le "tir caché  dans le dos"

    De quelque bord que ce  soit.  Il n'y pas un cas où c'est bien et l'autre où cela ne l'est pas.

    Le prix Pulitzer 2013 valorise les snipers cachés. Le prix Pultizer 2014 va-t-il valoriser la torture?

    Une limite déontologique du Reportage de guerre a été franchie cette année avec le conflit syrien et les snipers.

    Elle n'est pas la seule.

    Ce conflit est vendu comme pro-démocratie par les occidentaux qui en réalité installent un islamisme radical wahhabite. Pour mieux contrôler les réserves énergétiques déjà connues ( celle de l'Est ) et les immenses réserves de pétrole qui viennent d'être détectées sur la Côte méditerranéenne  syrienne.

    Observation : nos médias ici,  suivent ces orientations géo-stratégiques militaires.

    OUI, on peut parler de Journalisme trash, ou de reporter de guerre sale.

    Pourquoi le sniper est-il effectivement immoral, immonde ( car il l'est effectivment !!!!!) lorsqu'il terrorise Washington ou tout autre lieu. Mais  moral à Alep? 

    Incompréhensible. Non pas le phénomène sniper, l'homme ayant toujours inventé à la fois  le meilleur et le pire. Incompréhensible : le néo-journalisme trash grand public.

                                                                          Sylvie Neidinger

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Le salut du journalisme : hyper-local ou en hyper-web-proximité?

    La chaire "Convergences, Laboratoire du journalisme numérique" basée à Grenoble P1080091.JPG(Sciences-Po, GEM et Supcréa) proposait récemment un Forum de réflexion sur le thème de la mutation médiatique face à la digitalisation.

    Quelques suisses invités n'avaient pu faire le déplacement.

    Réponse, docteur ?

    Article disponible sur le site du Club de la Presse 38

    Dont ma  conclusion suite aux diverses interventions :

    "Il ne s’agit  pas pour les médias d’aller conquérir la niche géographique locale la plus infime....

    Hyper local n’est   pas un stade infra du local,  lui-même supposé  placé  sous le régional.

    Avec la webosphère, les anciens codes  hiérarchiques sont cassés.

     L’info est consommée par un « consommateur en proximité médiatique » qui de ce fait se sent « en communauté d’intérêt, de sujet, de thématique »

    Qu’il habite à 2 km ou à l’autre bout de la terre, il ressent une grande  proximité phatique, empathique.

    En fait l’hyper local, c’est juste de l’hyper  lointain connecté !"

    C'est en tous cas ce que les blogs TDG nous enseignent ! Au nombre de 400, ils sont normalement en référence avec la région lémanique franco-suisse. Leurs thématiques retenues tournent autour du genevois pour partie et de grands thèmes à la Une. Elles montrent en tous cas une réelle  communauté locale de lecteurs.

    Mais pour une part seulement !dijonscope,sabine,torres,chaire convergences,journalisme

    Les blogueurs sont surpris de recevoir des courriers de l'autre bout de la planète issus de personnes qui se sentent tout autant en ...proximité !

                     Sylvie Neidinger

     

     

     

    sur la photo:Sabine Torres, unique actionnaire de Dijonscope, une pure"pure-playeuse", véritable "patronne de presse"localisée en région Bourgogne.

    Elle réclame non pas des subventions mais une égalité de traitement par les pouvoirs publics: une TVA à 2,1 % comme la presse et non à 19,6 %pour son site en ligne.

    A 18 ans, cette journaliste ...pure et dure(qui ne participe ni aux cocktails-presse ni aux voyages de presse invités, ni au journalisme de communiqués)  avait déjà lancé son  premier site internet...

    Après avoir adopté pour Dijonscope la formule gratuite puis l'abonnement payant, elle affirme aujourd'hui que "si le lecteur ne me suit pas, je ferme" Réaliste et courageuse ! SN

    Rubriques du blog Neidinger concernées : Journalisme, journalistes /Blogosphère#web@com

  • Oubli numérique ? « Google/Face » et...Geneanet contre Bruxelles.

    Des acteurs a priori antinomiques se retrouvent dans le même camp face à l'Europe.

    Geneanet, le célèbre portail-gratuit- de généalogie lance une pétition contre le projet d'oubli numérique qui pose le problème du traitement des données donc des...Archives, notre mémoire collective.

    Il rejoint en cela les poids lourds que sont Google et Facebook.

    Le dossier est compliqué. La Commissaire européenne Viviane Reding  veut protéger les données personnelles des internautes qui relèvent de sa compétence territoriale.

    Au printemps, le Parlement de Strasbourg se saisit de la question avec, déjà  plus de 3000 amendements  déposés,  signe d’un intérêt politique.

    La précédente Directive date de l'âge préhistorique du net, en  1995.

    L'actualisation en cours consisterait à  poser le même cadre juridique à  tous les pays européens concernés. Aucun problème sur ce point.

    La polémique enfle avec le projet spécifique du " droit à l'oubli numérique" réclamé aux multinationales du net Google et Facebook.

     

    Selon  un site en ligne  "il s'agit pour la commissaire européenne qui défend son adoption depuis 2010 d'obliger les réseaux sociaux et moteurs de recherche à supprimer les données personnelles ou photographies d'une personne lorsqu'elle en fera la demande."

    Un contenu publié par la personne et qui ensuite  ne veut plus. Ou mis en ligne par un tiers et que la personne veut voir supprimer :

    "par ailleurs les entreprises qui éditent des sites internet devront recruter des responsables chargés du respect des données personnelles. La portabilité des données privées (images, listes de contacts) d'une plate- forme sur le web est incluse aux propositons de révision de la législation européenne sur la protection des données"


    Ce droit  à l’oubli part d'une bonne idée. Et semble une évidence pour tous ceux qui veulent encore croire que l’on puisse un peu maîtriser sa web-vie.

     En réalité, elle suscite une controverse là où on ne l’attendait  pas. Puisque le monde des chercheurs du passé, les généalogistes archivistes monte également au créneau .

     

    HISTORIENS EGALEMENT CONTRE LE PROJET DE LOI REDING !!!

    Le grand portail gratuitde la genealogie  Geneanet  n’y voit que du mal également :oubli numerique,web- vie, viviane reding,commission européenne,geneanet,google,facebook

    "Une nouvelle pétition vient de voir le jour, et non des moindres : en effet, il s'agit d'un projet de règlement, à l'échelle de l'Europe, visant à "supprimer ou ano­ny­mi­ser les don­nées per­son­nel­les". Si le cadre de ce projet est établi dans le but de respecter le "droit à l’oubli", il engendre cependant une aberration : la fin des archives telles que nous les connaissons. Plus d'archives, cela signifie tout simplement des livres d'histoire aux pages blanches : plus de souvenirs, plus de traces de nos ancêtres, plus rien de ce qui constitue, tout simplement, la mémoire de l'Humanité, avec ce qu'elle a de négatif, certes, mais aussi avec ce qu'elle a de beau.Ce projet absurde doit être dénoncé, et GeneaNet s'associe pour cela à l'Association des Archivistes Français qui a lancé une une péti­tion citoyenne : « Citoyens contre le pro­jet de règle­ment euro­péen sur les don­nées per­son­nel­les ».

     

    Le monde du Passé, des Historiens rejoint les geeks de la net économie !

    Tout ceci pour comprendre que nos données personnelles , individuelles, très convoitées... valent de l'or !                                                                  

                                                                      Sylvie Neidinger


    Geneanet.org

    Nos données mobiles intéressent.


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  • Design d'objet: une clef USB tentacule qui remue!

    La pieuvre s'introduit dans vos  données personnelles.design,usb-pieuvre,thinkgeek,réseaux sociaux

    Non, je ne parle pas de la mafia. Mais d'un objet traité "design" au résultat si rigolo, si  surprenant que je le propose ici.

    Un produit ThinKGeek [la marque est citée  alors que mon blog n'est strictement pas commercial car c' est réellement novateur et tendance] le usb Squirming Tentacle.

    Bon produit pour les geeks que nous sommes devenus !

     Attention cela ne va pas plaire au chef ( du bureau) si nous nous amusons au travail avec cet objet parfaitement inutile.

    Lorsqu'il est connecté le tentacule de pieuvre bouge!

    L'art et la manière de rendre un inanimé animé.

    La photo publicitaire qui met en scène une femme nous laisse ajouter le son: beurk.

    Forte réaction féminine qui puise dans l'inconscient devant cette tentacule mobile....

    On va s'amuser dans les bureaux les lundi matin ou free-friday !

     A noter, cet intéressant trajet de l'info. Elle m'arrive par Twitter [@sylvieneidinger]

    Issue d'un blog Nouvelles Technologies et retwittée par d'autres.

    Je la "redistribue" par le "blog Neidinger"

    Logique de réseaux sociaux et de nouveau médias. 

     Tendance geek jusqu'au bout des ventouses cette clef USB vivante !     SN

    design,usb-pieuvre,réseaux sociaux

     

    design,usb-pieuvre,ThinkGeek,réseaux sociaux

  • Locale française délocalisée à Tunis, journalisme en question

    Les voitures, cela se fabrique de plus en plus hors du pays consommateur, le textile idem. La facturation peut être générée au Mexique ou en Chine. Des services complets d'informatique  passent de l'Europe à l'Inde. La délocalisation est désormais  une variable du jeu économique.

    Et cela continue dans des secteurs jusqu'alors non touchés...

    Un article du blog Big Brother du Monde en  signale un nouveau type. La rédaction en Tunisie d'articles d'information...locale française. Inédit.

    Certes, précision importante sur le statut. Le média en question n'appartient pas à la famille  de  la presse (avec numéro de commission paritaire) C'est une régie publicitaire qui habille d'infos ses petites annonces.

    La fonction du rédactionnel étant dans ce cas non pas une  matière première mais un  pot de confiture. A savoir un  habillage pour attirer,  inciter le lecteur à se rendre sur le web pour lire les PA.

    Avec comme producteurs en Tunisie, des salariés payés 300 euros par mois pour 10 à 15 articles par jour. Stakhanovisme.

    Leurs sources? 

    La PQR, les tv régionales,  "20 minutes", des  newsletters  institutionnelles, lettres de Conseils Généraux etc.

    Pour ré-écrire une info de locale sur Lyon, Toulouse ou Bordeaux. Bientôt Caen, Nice et Paris.

    Parasite, elle tire sa substance par reprise d'infos déjà parues chez d'autres. Ce qui n'est pas illégal.

    Cela pose problème tout de même :

    1-La régie publicitaire s'appuie sur le travail d'autres  médias qui eux, ont fait leur boulot basique à savoir RECHERCHER, VERIFIER LES INFORMATIONS.

    2-Quid de la fraîcheur et de l'intérêt?

    3-Faire travailler des Tunisiens  "comme des esclaves" dit l'article

    Le plus surprenant est la promotion sans complexe  de cette délocalisation d'info locale sur le site web de l'Ambassade de France à Tunis !!!ambassade.GIF

    Une brèche est ouverte.

    La question va se poser quand les journaux de presse, écrits et/ou digitaux, vont eux aussi délocaliser.

    Cela commence à se produire sous une autre forme : la mutualisation.

    Comme le pratique Ebra . Ce  Groupe de presse propriété du Crédit Mutuel fait diffuser le même article    dans chacun de ses journaux de PQR: Dauphiné Libéré, DNA...

    Economie de journalistes.

    Photocopie de l'info très, très loin  de ce qui fait le coeur du métier, l'interêt du lecteur/auditeur: la recherche de données  neuves, de terrain et originales.

    L'INFO-PHOTOCOPIE

    Acrimed, l'Observatoire critique des médias évoque cette mutualisation.

    Qui est victime de ces économies industrielles en marche ? Certes, celui qui recoit l'info-photocopie.

    Mais surtout la profession des émetteurs d'infos. 

    A la question télévisuelle posée  à un responsable national de Pôle Emploi en octobre 2012 : "quelle est le métier le plus en crise économique" La réponse  fut sans hésitation "les journalistes : trop de monde pour trop peu d'annonces".

    Une partie du problème s'explique par la pléthore de  formations presse. Bien au delà des besoins. (d'autant qu'on peut aussi intégrer ce métier  sans école)

    Il fait rêver, certes.  Des instituts de formation opèrent dans toutes les régions de France. La seule ville de Grenoble accueille deux écoles. Deux années d'études  intégrées le plus souvent après un bac + 2, +3 voire plus.

    Et  là une certaine hypocrisie générale doit être signalée. L'existence du nombre trop important d'organismes  de formation n'est- elle pas en place pour fournir aux médias des armées de....stagiaires gratuits ????

    Je peux en témoigner. Cela date un peu.  Des stages- écoles vécus sur le terrain en réel en fonction pro: 3 mois de conduite de nuit pour une grande radio parisienne, 3 mois de PQR, 3 de médias nationaux etc.

    Tout bénéfice pour  les entreprises de presse qui n'ont qu'à lire les CV et trier des cohortes de stylos ou souris gratuits super honorés d'avoir été sélectionnés.

    Normalement au bout d'un tel parcours, il y avait de l'emploi. Pour les nouvelles générations : le vide, la précarité.

    Le mouvement s'accélère avec ce nouveau type de délocalisation-parasite ( car en ré-écriture de données) comme le cas tunisien ou celui  des articles passe-partout, mutualisés entre plusieurs supports de groupes de presse. Car Ebra n'est pas le seul à réduire ses coûts de production de la sorte.

    On observe également que le passage du papier au web 2.0  voit une stricte diminution des rémunérations. Avec même une tendance vers le "carrément non payé"

    Anecdote véridique  vécue il y  a 8 ans avec le rédac chef d' une net-rédaction. Il proposait du travail mais non rémunéré- une habitude visiblement.

    Devant mon étonnement, sa réponse fut extraordinaire:" cela serait trop injuste vis à vis de tous nos autres collaborateurs externes que nous ne rémunérons pas non plus. Votre intérêt sera de voir votre signature dans notre publication. C'est une magnifique carte de visite

    Bigre. Net refus  évidemment.

    En réfléchissant, en Tunisie au moins, les rédacteurs délocalisés de la régie publicitaire française  gagnent 300 euros par mois !

                                                                                                                    Sylvie Neidinger