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En allant lire ce matin 18/10/2020 les infos Google actu autour de l'immonde décapitation du professeur Samuel Paty, j'ai l'immense surprise en cliquant l'article France Info TV suivant :
....d'avoir un écran de pub qui s'affiche automatiquement avant la vidéo informationnelle. C'est habituel de démarrer par les pubs.
Problème, ce matin: la première pub qui ressort sur mon écran est un couteau actif qui trancheun pavé de steak bien saignant de viande bien rouge (Socopa) . Puis s'ensuit une pub pour un pain industriel puis pour une banque puis la vidéo d'info.
La société de boucherie industrielle a-t-elle accepté que son image soit mêlée à l'acte de barbarie? Certainement pas ! ( Google adds se fait payer au nombre de clics)
L'a-t-elle fait exprès ? Ou non? Car comme souvent en matière de web, on vous signale que c'est l'algorithme Google qui a décidé!
Intelligence artificielle ou acte volontaire: le résultat est le même.
C'est juste ignoble.
A l'horreur initiale du fait divers s'ajoute le marketing numérique ( celui qui accompagne nos recherches internet) ou marketing de... poubelle.
Le couple Sussex a choqué en appelant les américains à ...voter.Ils sont critiqués.
Harry, de nationalité britannique de surcroît se permet de quitter la neutralité qui sied à un membre de la famille royale. Meghan, femme autoritaire semble porter la culotte...
Le couple imbu de lui même et s'autoproclamant influenceur joue sur tous les tableaux.
Ils se disent, sur instagram, membres "supérieurs" de famille royale britannique. Quelle horreur démocratique car ....qui sont les inférieurs? Vision extrêmement hiérarchisée.
Harry joue au clown médiatique people. Il brouille son image et celle de son pays, UK. Les britanniques sont furieux et veulent que les titres leur soient rapidement supprimés.
"Kamasutra de l'ensauvagement de la presse" de Emmanuel Macron.Suite des... positions sur cette question.
Les sauvageons, l'ensauvagement...Ce vocabulaire connoté extrême-droite est apparu en politique dans la bouche de ministres de l'Intérieur de gauche qui désignèrent ainsi des catégories de population. Notamment celle des "jeunes multirécidivistes":
-JP Chevènement (qui affirmait sans rire l'employer sans surenchère ni démagogie!) 1999
-BCazeneuve (qui l'a bien prononcé mais le regrette ) le 10 10 2016
-G Darmanin et M Schiappa (le macronisme étant aussi -en même temps !- une émanation de la gauche strauss-khanienne)
Le film d'anticipation Orange Mécanique (1971) avait décrit une nouvelle violence sociale gratuite par une catégorie de population: les jeunes. Un demi-siècle plus tard, les comportements violents, asociaux inacceptables sont réalité: refus d'une cigarette et l'individu est tué, pieds sur les banquettes alors que certains passagers restent debout...
PAS QUE LA JEUNESSE
Mais...pas de la jeunesse seulement! Dès lors jeunesse bouc-émissairisée.
Et surtout, la désignation faite par ces ministres d'une catégorie sociale liée en plus au "séparatisme" (encore un vocabulaire macroniste récent) ne résout rien car elle s'apparente à de la communication, communication d'extrême-droite de surcroît.
Pourquoi désigner ainsi une catégorie dans des sociétés modernes très complexes aux causes multiples? Où tout est analysable.
Sauvage? Cette étymologie liée à la forêt est inacceptable dans la bouche d'un dirigeant car ramenant l'humain à l'animal. Ce qui ne fait avancer en rien la compréhension. Du racisme pur.
Ensauvagement version Gérald Darmanin signifierait un humain de facto "civilisé" qui retournerait à sa condition animale. Est réputé sauvage celui qui est déchu de son statut de citoyen car bestial.
Dès lors la chasse symbolique à "l'animal anciennement humain" serait-elle ouverte? Permis de tuer en prime dans l'imaginaire ?
Les inductions implicites issues de la formulation vont bien loin....
On ne dirige pas unpays en s'appuyant sur de tels raisonnements ni artifices de com populistes qui ne résolvent en rien la violence sociale, présente et non acceptable elle non plus.
Il semble que la présidentielle 2022 française s'ouvre autour de miasmes idéologiques.
C'est bien par cette sauvagerie vocabulariale (kamasutra, ensauvagement...) que Emmanuel Macron et certains ministres (évidemment briffés car rien ne lui échappe) inaugurent la séquence électorale. Cela promet!
De nombreux députés macronistes n'ont toutefois pas suivi la dérive vocabulariale ultra sécuritaire.
"Kamasutra de l'ensauvagement de la presse" de Emmanuel Macron.Suite des positions sur cette question: ici les zoos humains pour présenter ceux que l'on nommait "sauvages".
Humains réduits à l'état de bêtes curieuses. Etres humains exhibés dans les jardins d'acclimatation. Expos coloniales pour justifier la hiérarchisation des races, les bienfaits du pouvoir "civilisateur".
Illustration du racisme ordinaire: 35 000 exhibés, 1,5 milliards de visiteurs en tout, en France, Allemagne, Suisse, Angleterre...Phynéas Taylor Barnum et la manipulation de l'histoire aux USA.
On vient voir des "sauvages en chair et en os" venant de contrées lointaines.
Du pur cinéma avant l'heure: il leur est même demandé de jouer aux cannibales ! Pendant que sur le terrain les peuples sont souvent éliminés. (Fuégiens de Patagonie, dernier survivant disparu en 1960. Peuple décimé de maladies pulmonaires, Vénus Hottentote exhibée comme un monstre, aborigènes...)
Ils sont présentés comme étrangers, anormaux...sauvages par des entrepreneurs de spectacle certes. Par les empires coloniaux, les Etats eux-mêmes dans le cadre d'expos universelles! Un modèle "racialogique" pour exposer la force supposée bienfaitrice du modèle colonial.
France. Guyane. Saint Laurent du Maroni. La jeune Moliko , amérindienne kalina, exposée au jardin d'acclimatation. Peuples "ensauvagés", humiliés, objets d'études pseudo scientifiques à caractère racialiste ! Elle rentrera chez elle en Guyane, traumatisée du calvaire des exhibés.
Passage du racisme scientifique de différenciations humaines au racisme populaire au contact direct d'individus dits primitifs, le pygmée représentant le modèle parfait de la sauvagerie absolue par sa petite taille.
Aux USA, dans la culture du spectacle américaine mais aussi à l'expo de Saint-Louis où Ota Benga du Congo est exposé dans une cage avec un singe carrément ! L'homme se suicidera.
On ne peut que signaler l'excellent documentaire sur Arte.
(ARTE) :Pendant plus d'un siècle, les grandes puissances colonisatrices ont exhibé comme des bêtes sauvages des êtres humains arrachés à leur terre natale. Retracée dans ce passionnant documentaire, cette "pratique" a servi bien des intérêts.
Ils se nomment Petite Capeline, Tambo, Moliko, Ota Benga, Marius Kaloïe et Jean Thiam. Fuégienne de Patagonie, Aborigène d’Australie, Kali’na de Guyane, Pygmée du Congo, Kanak de Nouvelle-Calédonie, ces six-là, comme 35 000 autres entre 1810 et 1940, ont été arrachés à leur terre lointaine pour répondre à la curiosité d'un public en mal d'exotisme, dans les grandes métropoles occidentales. Présentés comme des monstres de foire, voire comme des cannibales, exhibés dans de véritables zoos humains, ils ont été source de distraction pour plus d'un milliard et demi d'Européens et d'Américains, venus les découvrir en famille au cirque ou dans des villages indigènes reconstitués, lors des grandes expositions universelles et coloniales. Racisme populaire S'appuyant sur de riches archives (photos, films, journaux…) ainsi que sur le témoignage inédit des descendants de plusieurs de ces exhibés involontaires, Pascal Blanchard et Bruno Victor-Pujebet restituent le phénomène des exhibitions ethnographiques dans leur contexte historique, de l’émergence à l'essor des grands empires coloniaux. Ponctué d'éclairages de spécialistes et d'universitaires, parmi lesquels l'anthropologue Gilles Boëtsch (CNRS, Dakar) et les historiens Benjamin Stora, Sandrine Lemaire et Fanny Robles, leur passionnant récit permet d'appréhender la façon dont nos sociétés se sont construites en fabriquant, lors de grandes fêtes populaires, une représentation stéréotypée du "sauvage". Et comment, succédant au racisme scientifique dominant/dominé. Expo coloniale d eMarseile en des débuts, a pu s'instituer un racisme populaire légitimant la domination des grandes puissances sur les autres peuples du monde.
Le statut de "sauvage" se présentait évidemment par opposition celui de "civilisé." L'un mettant en valeur l'autre. Expo coloniale de Marseille en 1922 par exemple.
Les populations coloniales seront finalement considérées comme "civilisables" quand les besoins se font sentir de troupes coloniales combattantes pour la première guerre mondiale...
Joséphine Baker, en 1925, libre, intelligente, adulée et détestée va se jouer de l'image du sauvage avec sa ceinture de banane. Son spectacle "exotique" à Paris fait exploser le mythe colonial de l'intérieur par cette artiste majeure.
Expo coloniale de Vincennes (1931) 33 millions de tickets vendus. Le "Sauvage" étant entre temps devenu "brave" indigène.
Marius Kolaïe, kanak, sera dans les années 30 parmi les derniers piégés du cirque zoologique. Un retour au XIXème siècle avec sa troupe -brutalisée. La troupe kanak se révolte, elle aussi piégée. Des hommes ordinaires kanaks, de la vie ordinaire, douaniers et autres ayant accepté ce voyage en Europe qui a viré au cauchemar pour eux. L'exhibition n'est plus acceptée. Ligues de droits de l'homme, partis politiques: la mise en scène heurte désormais. Les kanaks sont rapatriés. Marius Kolaïe reste et se marie avec une française. Magnifique symbole d'une page qui se tourne.
La fin des zoos humains marque le début des guerres de décolonisation. L'image du sauvage ne passe plus effectivement par les exhibitions. Mais elle perdure ! Commence l'ère du cinéma et ses représentation des "sauvages" (ô King Kong!).
Au milieu des année 1990, chercheurs et historiens ouvrent les archives coloniales. Les artistes s'emparent du sujet .Ayana V. Jacksonpar exemple revisite les clichés anthropologiques du XIXème siècle.
Le barbare, c'est d'abord l'homme qui croit à la barbarie ! Claude Levi Strauss.(Race et histoire 1961)
La question historique suivante est de savoir si cet Indien que l'explorateur du XVIème siècle rencontrait sur le continent américain avait une âme ou non.
Le premier dénonçait les exactions contre les populations locales. Il en savait quelque chose: il avait été lui même... propriétaire/colon d'une "enconmienda" recevant terre et population autochtone avec!
Le prêtre Antonios de Montesinos fut le premier à réagir dans un sermon célèbre pour dénoncer la "cruauté envers des populations innocentes"
"Lors d'un sermon du à Saint-Domingue, suivi d'un second le , il a dénoncé les injustices dont il a été témoin en annonçant « la voix qui crie dans le désert de cette île, c'est moi, et je vous dis que vous êtes tous en état de péché mortel à cause de votre cruauté envers une race innocente »1.
« Ces gens ne sont-ils pas hommes ? N'ont-ils pas une âme, une raison ? », demande-t-il.
Ce sermon fait allusion aux Indiens contre lesquels les espagnols ont bataillé tout le siècle précédent, en laissant entendre que Dieu ne sera pas plus clément avec les colons qu'avec les Indiens si les colons s'adonnent à l'esclavage comme le font les Indiens. Antonio Montesinos avait commencé, à partir de 1511, à refuser les sacrements aux propriétaires d'encomienda indignes et à les menacer d'excommunication, ce qui lui aliène l'oligarchie locale, en particulier le gouverneur Diego Colomb2, le fils de Christophe Colomb.""(wiki)
A propos Christophe Colomb soutient l'asservissement. Il décrit les populations dites "précolombiennes" en 1492 de son point de vue intéressé:
« Ils nous apportèrent des ballots de coton, des javelots et bien d'autres choses, qu'ils échangèrent contre des perles de verre et des grelots. Ils échangèrent de bon cœur tout ce qu'ils possédaient. Ils étaient bien bâtis, avec des corps harmonieux et des visages gracieux […] Ils ne portent pas d'armes — et ne les connaissent d'ailleurs pas, car lorsque je leur ai montré une épée, ils la prirent par la lame et se coupèrent, par ignorance. Ils ne connaissent pas le fer. Leurs javelots sont faits de roseaux. Ils feraient de bons serviteurs. Avec cinquante hommes, on pourrait les asservir tous et leur faire faire tout ce que l'on veut. »
Au contact des européens et leurs virus- dont ils ne partagent pas les protections immunitaires- ces amérindiens vont tomber comme des mouches. Passant de plus d'un million à quelques milliers. Du coup, on pouvait leur accorder une âme!
Les Indiens avaient tout de même bénéficié d'un immense avantage: Ils furent "rangés" dans la catégorie... humaine par le pape Paul III.
Sans quoi effectivement Sepúlvedan'aurait jamais parlé du "devoir de les évangéliser" ni ne se serait étendu sur leur « péché d'idolâtrie».
La belle affaire: pour rendre chrétien, il ne faut pas se tromper d'espèce...
Validé: ces populations nommées sauvages, primitives appartiennent bien au genre humain!
Deux optiques s'opposent: la conversion par force (Sepúlveda) ou par conviction (Las Casas)
Du coup, Las Casas va devenir devant l'Histoire le défenseur de la cause indienne. " Historia de las Indias" est publié... trois siècles après sa rédaction.
Bémol: dans le tome III, Las Casas se repent d'avoir effectivement accepté dans ses jeunes années que les colons soient autorisés à faire entrer leurs esclaves noirs dans les encomiendas américaines. À la suite de cet aveu, il condamnera également cet esclavage, aussi injuste et inhumain que celui des Indiens. MAIS TARDIVEMENT.
En tous cas, les Indiens étant décimés et peu adaptés au travail physique, s'ouvre la voie du commerce du "bois d'ébène", ces africains traités comme marchandises.
Du coup, la régression est forte: plus d'âme du tout ! Un, une esclave n'en a effectivement pas mais porte des gencives pratiques pour juger de la santé générale de "la bête". Il, elle a un prix. Il, elle est une chose.