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Société- Psycho/ Psycha - Page 8

  • Etienne Dumont, critique d'art-oeuvre d'art

    Etienne Dumont est connu comme le loup blanc à Genève. Mais pas tellement au delà, finalement. etienne dumont,tatouages,corto maltese,critique d'art,oeuvre d'art,geneve,tdg,bilan

    Alors qu'il est l'un des hommes les plus transformés de la planète. Peut-être unique à ce niveau de tatouages. Il est journaliste.

    Cette chronique concerne l'homme public. Le privé, je ne le connais pas. La vie privée n'aurait d'ailleurs pas lieu d'être sur un blog.

    Nous avions croisé nos chemins une seule fois à Penthes (GV) en 2012 à propos de l'expo Corto Maltese. Il portait son petit bonnet. Peu loquace...(sa photo de blog ici : phase du noir) Lui, rédigeant un article de presse: Marco d' Anna sur les traces de Corto Maltese

    Moi un  article de blog: Marco d'Anna en escale à Penthes   et   Corto Maltese refuse de quitter Genève

    Etienne Dumont  est brillant rédacteur. Mais à la dent (trop)  dure parfois. Sur le terrain genevois et vaudois, certains éditeurs ou galeries d'art m'ont  dit être  encore   marqués par ses écrits  à leur encontre, en positif comme en négatif. Je n'ai les ai pas tous  lus et ne peux me prononcer. Sa plume hyper acérée en excède plus d'un.(article TDG 2017)

    A savoir, la Presse  n'est pas Communication! Le chroniqueur est bien  dans son rôle en tant que...critique. Nuance toutefois. Qu'un  journaliste n'apprécie pas une oeuvre  ne signifie pas du tout  que cette dernière soit "nulle"! Derrière une expo, un éditeur,  il y a de l'humain. Des personnes qui se sont données autour d'un projet. Et qui n'apprécient pas que deux coups de cuillère à pot  de plume ne  ternissent leur travail.etienne dumont,social,hukuzai,irezumi,peau,formule de dubois,tatouages,corto maltese,critique d'art,oeuvre d'art,geneve,tdg,bilan

      Car, problème: l'écrit reste ! Il est ultra puissant. A l'heure des moteurs de recherche, les articles ne meurent pas. D'où ces sentiments mitigés toujours actifs longtemps après les parutions.

    CRITIQUE CULTURELLE: LA DIFFERENCE PRESSE /BLOG

    Ici s'expose  toute la problématique de la critique du culturel. Car le journaliste est justement rémunéré pour s'exprimer en positif et aussi en... négatif. C'est son travail. Quelque part, son analyse  engage celle de  sa Rédaction dans le lien de subordination qui le lie à son employeur. Laquelle en retour le protège.

    Le blog lui ne fonctionne pas ainsi. Pas de mécanisme économique.  Le blogueur opère individuellement ses choix. Sur ce #BlogSylvieNeidinger par exemple, j 'ai choisi   cette option pour les données culturelles: "je n'aime pas donc je n'en parle pas" L'activité blog est non rémunératrice, chronophage. Pas de temps à perdre à démolir...car déjà pas le temps de coucher sur écran la dizaine  d'articles déjà pré-rédigés en tête. Ce qui n'empêche pas au besoin évidemment une critique. Mais pas de celle qui laisse l'autre cloué au tapis médiatique.

    Presse et blogosphère sont deux planètes si proches et si  différentes: pas toujours comparables!

    I- Etienne Dumont,  chroniqueur culturel:

    On ne le lit  plus  sur la Tribune. Idem, son blog TDG  est inactif. Sa dernière chronique fut rédigée le 7 mai dernier (cf 2013). "Tout a une fin" écrit-il sans en préciser les raisons.

    Il exerce désormais à Bilan.chetienne dumont,tatouages,corto maltese,critique d'art,oeuvre d'art,geneve,tdg,bilanetienne dumont,tatouages,corto maltese,critique d'art,oeuvre d'art,geneve,tdg,bilan

     

     

     

     

     

     

     

     Ici sa photo professionnelle, sur le site de presse Bilan. Drôle d'indien, étonnant journaliste. Peu habituel.

    Il publie le 22 mai 2023 un bilan décennal de ses 6000 chroniques et de son métier de journaliste critique d'art. où il présente d'ailleurs son métier de façon décalée avec autodérision quelque peu péjorative "Né en 1948, Etienne Dumont a fait à Genève des études qui lui ont été peu utiles. Latin, grec, droit. Juriste raté, il a bifurqué vers le journalisme. Le plus souvent aux rubriques culturelles, il a travaillé de mars 1974 à mai 2013 à la «Tribune de Genève», en commençant par parler de cinéma. Sont ensuite venus les beaux-arts et les livres. A part ça, comme vous pouvez le voir, rien à signaler"(Bilan)

     II Etienne Dumont oeuvre d'art

    etienne dumont,tatouages,corto maltese,critique d'art,oeuvre d'art,geneve,tdg,bilan L' homme  est probablement le plus tatoué de la terre (exploit)   et  oeuvre d'art, lui-même!  Il  s'est  exprimé publiquement en 2009 sur son  processus de transformation démarré par un aigle et une croix, soit, du basique,  pour arriver au résultat sophistiqué que l'on connait aujourd'hui.

    Avec un  graphisme ethnique très sphère culturelle océan pacifique pour le visage  (Maori?) et Japonisant pour le thorax. Et plus encore.

    Son être est devenu champ expérimental. Le blanc par exemple ne tient pas sur la peau, il vire au jaunasse "sale" selon lui. Il quitte donc le blanc/noir pour le ...rouge.

    Le critique professionnel  témoigne sur le site d'une certaine Annette Giard en février 2009 (textes en bleu):
    "j’avais vu au Musée d’Orsay, lors de l’exposition sur les moulages, le buste en plâtre d’un Néo-Zélandais, au visage couvert d’incisions soulignées d’encre. Longtemps, j’ai pensé à cette chose, sur ma table de nuit imaginaire, puis j’ai téléphoné à Dominique Lang [son tatoueur] : “On le fait.” Il n’était pas chaud. On l’a fait, en couleur. Ça m'embêtait d’avoir de la couleur sur le corps et la tête en noir et blanc, c’est comme si j’étais deux personnes. Alors on a tout refait en couleur. Ça a pris 10 mois, en tâtonnant. Il se passait toutes sortes de choses bizarres pendant les séances. Quand il plantait son aiguille dans les ailes de mon nez, par exemple, ça déclenchait des éternuements. Il fallait s’interrompre toutes les 10 secondes.

    Il a offert son corps  jusqu'à la nudité au regard public en 2009 par  une expo  de photos. (article Libé) Il fêtait ses 60 ans.

    Mais sans donner d'explication verbale véritable. Le cliché plus haut le présente en mode avant/après. Depuis son visage s'est encore complexifié.

    Après tout, face à une oeuvre, le spectateur de la photo ou de la toile doit lui-même se poser la question du pourquoi. L'Art sert bien à cela...L'artiste n'a pas à verbaliser ses choix !

    Silence d' Etienne Dumont  sur les motivations du recouvrement presque complet de ses cm de peau.(dont la superficie se calcule par une formule dite de Dubois qui daterait de 1916 en fonction du poids et de la taille.)

    La peau cet épithélium de revêtement,  résistant à l'abrasion et la dessication par sa couche cornée, cette enveloppe humaine,  peut atteindre 2 mètres suivant les individus.

    Le genevois   reste fondamentalement  silencieux sur les motifs de cet acte de transformisme majeur. Est-ce une barrière de protection?  Un outil de provocation? A-t-il des soucis médicaux autres que la nécrose qu'il avait signalée à propos de sa corne de par le recouvrement complet? Son témoignage sur les réactions qu'il engendre, en Suisse, à Paris ou dans les pays qu'il visite?  Quid des passages en douanes? Les enfants le prennent-ils pour un personnage de BD vivant lorsqu'ils le rencontrent ? Un extra-terrestre? 

    Quel est le lien entre l'encre de la plume du journaliste, l'encre du tatouage et l'ancre symbolique si présente chez les  tatoués? Que pense-t-il de la notion de trace culturelle ? Narcissisme ? Auto mutilation symbolique? Ou au contraire hyper-valorisation de l'ego ?

    450 HEURES DE TATOUAGE SUR 15 ANS

    etienne dumont,social,hukuzai,irezumi,peau,formule de dubois,tatouages,corto maltese,critique d'art,oeuvre d'art,geneve,tdg,bilanExpérimentation corporelle qui le fait éternuer, tousser suivant les emplacements lors des  longues séances...

    Définition de tatouage sur wiki :Le mot vient du tahitien tatau, qui signifie marquer, dessiner ou frapper et dérive de l'expression « Ta-atouas ». La racine du mot, ta signifie « dessin » et atua signifie « esprit, dieu ». Le docteur Berchon, traducteur du deuxième voyage de Cook vers Tahiti en 1772, employa pour la première fois le mot tattoo ; le mot sera francisé en « tatouage» à la fin des années 1700. Il est d'abord introduit dans le Dictionnaire de l'Académie française en 1798, puis dans la première édition du dictionnaire de Littré en 1863

    Au Japon, le tatouage traditionnel pratiqué à la main est appelé irezumi (入れ墨 ou 入墨, irezumi, littéralement « insertion d'encre ») le terme plus général pour désigner le tatouage est horimono (彫り物 ou 彫物, horimono, littéralement « sculpture »

    (suite- A Giard):"Il est recouvert d’encre de la tête au pied, à la seule exception des paupières, des parties génitales, de l’anus et de la paume des mains et des pieds. Etienne Dumont porte en outre, sous la lèvre, une sorte de hublot qui montre la racine de ses dents et ses gencives. etienne dumont,critique culturelle,social,hukuzai,irezumi,peau,formule de dubois,tatouages,corto maltese,critique d'art,oeuvre d'art,geneve,tdg,bilanSes oreilles sont ornées de gigantesques disques, pareilles à des décorations primitives. Il s’est fait implanter deux gros anneaux de métal qui apparaissent en relief sur le dos de ses mains. Au-dessus du front, un pédoncule semblable à un oeil globuleux d’extra-terrestre pointe comme une antenne. A l’origine, il avait deux “cornes” sur la tête. Une nécrose foudroyante l’a obligé à se débarrasser de celle de droite. Ce qui l’énerve : il aurait voulu être symétrique. Mais les lois du corps n’ont rien à voir avec l’ordre et la raison.

    etienne dumont,social,hukuzai,irezumi,peau,formule de dubois,tatouages,corto maltese,critique d'art,oeuvre d'art,geneve,tdg,bilanJ’ai appris avec ces modifications qu’il ne fallait pas avoir de plan pré-établi, dit -il. C’est peut-être la principale leçon qu’il y a à retirer d’une telle démarche. Il faut accepter d’avoir la partie droite du corps moins bien irriguée (c’est le cas pour la majorité des gens), donc moins apte à subir des modifications extrêmes. Dans le lobe de mon oreille gauche, je porte un disque de 7 cm de diamètre. Le disque de droite fait seulement 4 cm. Sur le visage, je porte un tatouage qu’il a fallu rendre dissymétrique pour qu’il ait l’air symétrique : il y a plus de lignes d’un côté que de l’autre, mais ça ne se voit pas justement. Il faut donc tricher avec les parties droites et gauches du corps. Mettre au point des illusions d’optique. J’ai l’impression d’avoir passé des années à assembler un puzzle.

    etienne dumont,social,hukuzai,irezumi,peau,formule de dubois,tatouages,corto maltese,critique d'art,oeuvre d'art,geneve,tdg,bilanVéritable oeuvre d'art que son corps puisque les tatouages sont pensés en ...illusion d'optique! En puzzle. Avec tous  ces accessoires étonnant incrustés : cornes,  piercings,  labret...

    UNE TABLE DE NUIT IMAGINAIRE COMPOSEE

    "Bien que son corps ne corresponde pas à un projet artistique global ni prémédité, Etienne Dumont en est plutôt heureux. Je l’ai fait comme quand on se promène dans un pâtisserie, explique-t-il. J’ai dit : “donnez-moi ça, et ça, et ça”. Il y a du tribal, du cyber, des estampes d’Hokusai (sur la cuisse droite, ça représente un viol, un monsieur agresse une dame, mais je l’ai choisi juste pour l’harmonie des couleurs et des volumes). Il y a aussi des crânes inspirés par des natures mortes hollandaises, des pivoines et des chrysanthèmes… On a essayé d’harmoniser le tout. Je n’attache aucun sens particulier à ces images. Il n’y a pas de symbolisme. Je n’ai fait tout ça que pour le plaisir. Et je ne me croyais pas capable d’aller jusqu’au bout. Vous savez, quand on dit aux gens : “Ce corps, c’est 450 heures de tatouages répartis sur 15 ans”, ils reculent devant ce que cela représente. Moi aussi, j’aurais reculé.

    Il se défend d’accorder à son corps une autre valeur que celle de simple support à des expériences, il  avoue quil y a quelque chose de la parade amoureuse dans ce déploiement de couleurs et de formes outrancières. “Quand on est dans mon état, on n’entre plus quelque part, dit-il. On fait une entrée. Je ne peux plus la jouer modeste maintenant. Alors j’y vais. Et j’essaye d’avoir le bon mot."etienne dumont,social,hukuzai,irezumi,peau,formule de dubois,tatouages,corto maltese,critique d'art,oeuvre d'art,geneve,tdg,bilan

    ETIENNE DUMONT DEVIENT  UN INCROYABLE CHAMPS D'EXPERIMENTATION DE LA PEAU SOCIALE.

    Comme critique d'art et de culture il tire des observations de son état:

    "Parfois, quand des hommes me regardent, je me demande s’ils ne sont pas intéressés par moi. Il y a une ambiguïté. Mais souvent, non, ils ne me draguent pas. Ils sont juste curieux. Parfois, j’oublie mon apparence. Je n’y pense pas vraiment. Je vis avec. Parfois, j’ai l’impression d’être dédoublé. Il y a mon corps et moi derrière. C’est comme un jeu de cache-cache.” Dans la rue, ceux qui réagissent mal sont généralement des immigrés, des gens qui essayent de s’intégrer et qui trouvent choquant de vouloir sortir de la norme. En revanche, les vieilles personnes sont toujours complices. Elles approuvent. “Comme les vieux se sentent exclus, ils font preuve d’empathie avec ceux qu’ils pensent dans les marges, explique t-il.

    Etienne Dumont induit par son apparence choisie des questionnements fondamentaux sur le normal et l'anormalité humaine. Le "choc culturel" proposé par  le journaliste tatoué, portant labret et cornes intégrées est un acte de création, de réflexion théorique, sociologique  proprement extraordinaire.

    Il se joue du social, sans visiblement en souffrir. Plus intellectuelle comme action tu meures ! Ou plus inconsciente? etienne dumont,social,hukuzai,irezumi,peau,formule de dubois,tatouages,corto maltese,critique d'art,oeuvre d'art,geneve,tdg,bilan

    A se demander même  si son intellect dirige réellement les opérations ?

    Ou si cette orientation vers ce dédoublement entre l'interne- la peau frontière et le monde extérieur se fait à son corps défendant ou non....

    Etienne Dumont a créé un  puzzle, un labyrinthe si compliqué. Déroutant, déstabilisant pour le "voyeur" par lui sollicité de facto. C'est à dire nous tous, le champs social.

    Tatouage ultra sophistiqué. Probablement destiné à  perdre le regard de  celui ou celle qui ose poser son oeil sur lui pour l'introspecter. Dans un magistral mécanisme de défense ?  

    Comme une peau-paratonnerre ?

    Ou bien parade amoureuse du paon ou autre oiseau rare, en magnifique plumage rouge? 

    Ou les deux dans un "double-je" ? Double jeu avec le regard de l'Autre à qui il impose impérativement d'être en position de voyeur! Définitivement.

                                        Sylvie Neidinger

     

     

    Article révisé en octobre 2023. Liens  obsolètes éliminés 

    Etienne Dumont, critique d'art-oeuvre d'art - Le Blog de Sylvie Neidinger (blogspirit.com)

  • Mal de femme. La perversion au féminin

     Le terme de "perversion" n’est pas à prendre au sens moral  Au sens d'une altération, celui d'une maladie.

     La jeune fille qui se prive de manger n'est pas une perverse au sens moral évidemment. Elle développe  une anormalité que le psychanalyse nomme un "mal de femme" et en sous-titre : la perversion au féminin.

    photo mal de femme 001.jpg

    « Elle avait dû descendre en l’espace de quelques jours à moins de 4 grammes d’hémoglobine et son teint correspondant à ce qu’on en décrit dans les livres : une pâleur essentielle, une consistance de cire empreinte dans la profondeur de la chair qui faisait de sa présence une apparition irréelle, un être venu de très loin, au-delà des frontières de la vie pour témoigner –de quelle énigme ? »

    "Quatre grammes": une mesure physique quantifiable pour une maladie psychosomatique gravissime: l’anorexie mentale. 

    Elle touche majoritairement les femmes (pourquoi ???) qui auto-sacrifient leur corps, le ravagent, le violentent au point de le rendre cadavre…vivant lorsque le mal devient paroxystique.

     L’ouvrage passionnant est paru récemment, en mars,  par Alain Abelhauser    psychanalyste, professeur en psychopathologie clinique à l’Université Rennes-2.

    Idéal à lire sur les bords du Léman à Genève, cette  patrie contemporaine des psy…

     L’auteur décrit la difficulté du corps médical à poser sur ce mal le diagnostic en raison précisément  de la perversion liée: le décalage entre «  l’exposé » par la patiente et sa réalité.

    Le  réel de « celle qui doit être obéie » comme le décrit si finement l’auteur en exergue.

    Il donne l'exemple d'une  hospitalisée en position agissante, coopérative avec le corps médical qui va jusqu’à  proposer de participer à ses soins,  de tenir elle-même sa courbe de température par exemple. Lorsque enfin, les soignants, rationnels commencent à s’apercevoir que toutes les données rendues sont …fausses ! La dame se fâche contre ceux qui ne comprennent rien. Elle   signe la décharge et quitte l’hôpital...

     L’illustration picturale  du livre choisie par l’auteur, à savoir  « Jeune fille accroupie tête baissée  » par Egon Schiele, peinture de 1918, Vienne est visuellement significative à propos des ravages auto-infligés. Rappel : Vienne : patrie… initiale des psychanalystes.

    Le corps négativé est  très à la mode, très présent  dans les magazines féminins, les mémoires d’étudiants, chez les mannequins etc.

    Pourtant l’anorexie reste terra incognita: si mystérieuse.


     [Nota Pour la clarté déontologique,  cet article va identifier par une couleur différente les commentaires  -dialectiques,  de la blogueuse inspirée par le sujet, commentaires ainsi différenciés des propositions de l'auteur. Car la  démarche est peu orthodoxe  pour une présentation d'ouvrage.]

     

    1-THEMATIQUE: Autour du SANG (Dracula)

     Quels mécanismes poussent la femme malade à devenir son propre Dracula : à se vider symboliquement de son sang ?? Le sang des menstrues, de la défloration, des accouchements   étant bien évidement une caractéristique du féminin...

    Le sang est chaud, son absence: mortifère.

    Alain Abelhauser évoque bien une vampirella (p152) Le  passage 3 du chapitre IV page 141 met en scène l’été 1816 à Genève sur les bords du lac, Villa Diodati, l’écriture de la  nouvelle « le vampire » par  Lord Byron qui deviendra mythe littéraire repris dans toute l’Europe.

     Il décrit également le cas de cette patiente d’une transparence cadavérique qui s’habille pourtant d’une robe rouge éclatant et ongles vernis du même rouge vif.

    Extraordinaires détails significatifs …Quelle provocation (ou pis-aller?) vis-à-vis des « Autres », du champ social et familial  que "se vider " en interne de son hémoglobine par graves privations  pour aller afficher en  externe, en parallèle, une substitution. Un ersatz de sang: juste la couleur rouge plaquée sur un corps au squelette rendu visible !

    La patiente décrite par l’auteur semble s’auto-jouer un clair-obscur, comme le négatif de la photo qui expulserait  l’érotisme humain pour mettre en scène un anti-érotisme de façade avec la maigreur repoussante mais peinturlurée de rouge. Un ravalement de façade, comme pour faire illusion !!!

    Pourquoi ce décharnement qui va la rendre  asexuée au point de n’être plus femme ?

    Pourquoi de fait,  toucher aux mécanismes primitifs  du cerveau et des hormones qui vous ont fait naître femme?  Pourquoi le jeu pervers de masquer ?

    L’auteur parle d’énigme. Le mystère reste total.

    Un jeu pervers ultra impératif puisque la malade impose son choix d’apparence inversée à la société qui l’observe. Mais Dracula n’explique pas tout…

    p 148 : l'auteur évoque   la "transgression" permanente non seulement entre vie et mort mais aussi humanité /animalité et les frontières si  floues...

    2-VIOL-EN-SOI 

     Le professeur de psychopathologie  ne situe pas tant la problématique dans un entre-deux des rives de la vie et de la mort (mort/vivant) Mais bien entre une problématique de violence ("viol-en-soi" voudrais-je écrire pour mieux exprimer!)"  la victime et la prédatrice prises dans une même individualité.  Lasthénie est bien Vampirella (p152)" Au bal des vampires,

    Victime et bourreau s'avèrent en définitif confondus, telle est la clef, suggère l'auteur ! (page 153)

     Oui, la malade est bien son propre auto-prédateur-permanent...inconscient.

     Elle exerce par le mental sa fascination morbide sur le champ d’expérimentation perso et facilement accessible dont elle dispose "gratuitement ": son propre corps qu'elle va martyriser sans limite!

    La frontière de l’enveloppe corporelle devient alors haïe par celle qui a déclaré une anorexie, car le champ de sa bataille se situe à  l'intérieur de sa propre peau.

    En parfait et terrible huis-clos. Intime. Silencieux. Exténuant.

    D’où probablement ces anorexies d’ado qui se déclarent précisément quand le corps se transforme justement  à cet âge.

     Très intéressant ce rapprochement par le  psychiatre entre « victime et prédatrice »

    Car les deux sont en fait   les deux faces du même sujet !!! La plaie est le couteau. Le couteau est la plaie. Réunir les deux : c’est exprimer une image unique de VIOL/ence.

     Autre remarque de type  psychanalytique: couteau et plaie représentent la  symbolique traumatique sanglante  de l’acte fondateur de la vie: l’acte sexuel. Ici vécu comme blessure. Blessure initiale du premier acte ?? Blessure initiatique…

    Réunir le masculin et le féminin revient  pour l’esprit malade à produire une image uniciste, reconstruite de corps mêlés en "un seul" indéfinissablement masculino-féminin.

    Pouvant  se transformer du masculin au féminin et vice versa!

    On comprend alors que à la fois la logorrhée et  la couleur rouge participent à  la  mise en scène du morbide sous les deux aspects.

    La femme malade se comporte comme "prédatée/prédateur  sanguinaire "agresseur inconscient  d'… elle-même ! (ou inversement prédaté masculin par prédateur féminin suivant  le cas : pourquoi pas : l'anorexie est si complexe !!!? )

    3-JANUS PATHOLOGIQUE EN UN  HUIS-CLOS ANGOISSANT

    L’anorexie mentale  maladie très grave induit une anxiété maximale. Non limitée dans le temps en plus.

    L’image la plus proche pour signifier le niveau d’angoisse généré serait probablement celle de la victime placée dans le cas suivant:  deux personnes sont  enfermées dans une cellule de prison sans contact avec l’extérieur. L’une des deux est prédatrice avec un couteau et veut tuer. L’autre: une   victime strictement sans défense, sans arme, seule, sans recours , sans REGARD externe. Sanspossibilité de fuir, l'espace étant clos.Elle  développe alors une angoisse maximale, existentielle.

    Un  face à face morbide sans témoin...Une peur réellement in-humaine : une souffrance au delà (en deça?)  du...normal.

    Le  rapport au Verbe de la femme anorexique semble lui aussi  pathologique. 

    Car, observe Alain Abelhauser, plus son corps se décharne, plus la nourriture devient obsessionnelle. Et plus elle en parle !

    En effet, elle ne parle plus que de nourriture, de son obsession à ne pas devenir grosse, à ne pas prendre un seul  gramme. Elle met en scène face aux Autres son incapacité à avaler (ou alors fait semblant et recrache) Ou alors elle passe à la phase boulimique.

    Tout comme le rhinocéros de Ionesco  grossit et envahit l’espace de vie, cette  logorrhée  monomaniaque envahit son parler alors que dans le même temps le corps se déconstruit. Fuite du psychisme par la bouche. Bouche dévolue entre autre à ...manger.

    Ceci explique peut-être  cette incroyable comptabilité tenue au gramme près? La personne prisonnière de son anorexie mentale  abriterait « dans sa peau » un combat à la fois mortifère et vital. Un (une ?)  prédateur veut tuer (un) une «  prédatée »

    4.AU GRAMME PRES: LA COMPTABILITE MORTIFERE SYMBOLIQUE DE L'ANOREXIE MENTALE

    L’angoisse engendrée est si violente que la malade doit peser, soupeser en permanence la terrible comptabilité du combat en cours  : 50/50 est un équilibre instable  car pathologique.

    Or, un gramme de plus avalé et c’est un point donné !! Mais à quel camp interne ???? Celui prédateur ou prédaté ???Problème carrément existentiel !

    Question que je pose: voire même peut-être dans sa comptabilité morbide du 50/50, ne cherche-t-elle pas en permanence à mesurer sa part de masculin par rapport au féminin ? Alors que la malade semble dans l'incapacité de ledistinguer ! Angoisse maximale.

    Fausse balance de cette fausse Justice maladive du 50/50...

    Or  problème, le sang repris du côté victime ne se loge pas du côté bourreau !!!Il disparait tout comme globablement le corps fond. Probablement dans la plus grande incompréhension/jouissance inconsciente de celle qui victorieusement s'inflige cette blessure interne d'une... indécente visibilité?

    5-OU PART SYMBOLIQUEMENT  LE SANG ROUGE ET CHAUD ? QUESTIONNEMENT CRUCIAL 

    La notion de "point d'équilibre morbide" est certainement à creuser...Dans sa dualité, l'anorexique parle de nourriture d'autant plus qu'elle s'en prive, expose la couleur rouge  (le cas cité) d'autant plus que l'hémoglobine se réduit.

    Tout tourne autour d'un axe central....Les chiffres  semblent si importants dans cette maladie. Comme pour s'auto-convaincre, affaiblie, qu'elle a une prise, un contrôle sur elle-même alors qu'elle ne gère que les conséquences. Si elle les gère...

    L' hospitalisée évoquée plus haut par Alain Abelhauser tenait impérativement  sa ...comptabilité médicale (température etc.) Qu'elle modifiait à sa guise. "Démasquée", elle a préféré ne plus être soignée. Tellement l'accès par un tiers observateur de sa comptabilité réelle interne était  gravissime pour elle.

    Car-question ?- le vrai livre de sa comptabilité interne allait-il  démasquer le prédateur qui agit en elle?

    Lourd secret inconscient qu'elle ne doit jamais dévoiler  mais toujours exposer ?

    Cette tenue minutieuse de comptabilité corporelle semble en tous cas extrêmement caractéristique de cette maladie.

     Le psychanalyste Abelhauser pose dans cet ouvrage  le diagnostic de l ’anorexie mentale avec un descriptif. Même si on n’a pas encore à ce jour bien   pris la mesure de  tous les mécanismes de ce Janus pathologique si compliqué…

     « Il est un mal étrange que jusqu’à ces dernières années du moins  bien peu connaissaient. Seuls quelques hématologistes y avaient été confrontés et de rares lettrés qui avaient croisé sa description romancée en savaient l’existence p 13 »

    Ignorance désormais passée: Alain Abelhauser donne à lire cette excellente synthèse sur le sujet, un pavé dense, analytique  (dont les syndromes associés : le syndrome de Meadow, de Münchhausen, de Lasthénie de Ferjol etc..)

    Pour mieux comprendre ce mécanisme féminin totalement maladif  à se transformer sous les yeux de la société en  une «Fantomatique Irréelle, en danger de s’automutiler car en prédation d’elle même. Auteur d'une comptabilité pathologique .

    Par ailleurs et en même temps étant  terrible victime en huis-clos sans témoin d'un combat qui fait rage à l'intérieur de sa peau. Avec une non réponse existentielle pour la malade: à  savoir où est passé symboliquement le sang disparu? Quelle est la part interne du masculino/féminin : 50/50 ? 

    Pour un résultat ultra visible aux yeux des Autres: un corps décharné. 

    Comprendre pour soigner.

    Pour  mieux la faire Ré-entrer dans la communauté. Après celle des « mortes-vivantes », celle des vivantes enfin libérées de combats internes épuisants.

    Une chose est certaine:  l’absolue nécessité pour la malade de se faire aider médicalement.

                                                                                                        Sylvie Neidinger

    Mal de femme. La perversion au féminin. Alain Abelhauser. Seuil Mars 2013

    ISBN 978.2.02.109296.7

    IMPORTANT .

    1 Suivi de Note de la blogueuse:

    Un peu inquiète d'avoir "poussé les hypothèses" de l'auteur au delà d'une classique critique d"ouvrage, j'ai envoyé l'article à Alain Abelhauser et reçu  son avis  :

    "Merci beaucoup Madame, pour cette note de lecture et votre intérêt pour mon travail. Son écho dans les milieux non directement spécialisés est encore modeste (alors que j'ai vraiment essayé de l'écrire pour qu'il puisse être reçu par un public aussi large que possible), ce qui me rend d'autant plus sensible vos commentaires, l'accentuation que vous faites de certains points (le bourreau et la victime, par exemple) et, de façon plus générale, la compréhension de ses enjeux dont vous faites preuve.Merci donc de votre intérêt. J'espère évidemment qu'il en suscitera d'autres. Ce pourquoi des réactions (et des rédactions) comme la vôtre sont très précieuses."        

    2 M Abelhauser signale ici  que son ouvrage rédigé pour dépasser les publics spécialisés n'a pas encore atteint le grand public. Il est vrai qu'il a fait un choix de spécialiste à la fois dans le titre " la perversion au féminin" pouvant être mal compris comme "femme perverse" au lieu de femme malade. Le choix de la première de couverture avec une reproduction d'Egon Schiele (Jeune fille accroupie tête baissée) nue et décharnée est anti-commercial et grand public. Des choix courageux car ils reflètent bien le sens du contenu?



    Crédit images: couverture de l'ouvrage, scan .


  • Une médium genevoise chez Victor Hugo : Catherine Elise Müller

     La Maison Victor Hugo accueille cette médium suisse dans le cadre de l’expo « Entrée des médiums - Spiritisme et art d’Hugo à Breton» visible  jusqu’au 20 janvier.

    (Musée Hugo, place des Vosges à Paris à une seule station de métro de la gare de Lyon, terminus du TGV de Genève…)

    Catherine Élise Müller dite Hélène Smith (née le 9/12/1861 à Martigny et décédée le 10 juin 1929 à Genève) est présente sur une demi-salle. Les documents la concernant prêtés principalement par la Bibliothèque de Genève et la Collection Flournoy.maison victor hugo,geneve,psychanalyse,andré breton,theodore flournoy,helene müller,daumier

    Cette Entrée des médiums  se bâtit sur deux dates extrêmes. Elle démarre par les caricatures de Daumier consacrées au spiritisme en vogue au XIXème siècle. Le dessinateur croque  ces tables qui tournent. Mais chez les Hugo, l’exercice était des plus sérieux. Vital même. Il ne s’agissait pas moins que d’entrer en contact par tous moyens imaginables  avec la fille chérie trop tôt disparue. Traumatisme familial inconsolable. Le romancier, poète, dramaturge à terre. Léopoldine devenue mythe littéraire.

     La date de fin est l’année 1933. André Breton publie alors  dans la revue Minotaure « Le Message automatique » qui va faire entrer  les médiums sur la scène artistique par la grande porte. En les connectant avec le monde artistique  de la création.

    Par sa présence dans l'univers hugolien, Catherine Müller apporte indirectement  un vent spécifique lémanique. La Psychanalyse genevoise entre avec elle dans l'écrin  qu'est l'Hôtel des Rohan-Guéménée. Théodore Flournoy son mentor psychologue était  connu pour ses travaux sur le spiritisme et les pouvoirs parapsychiques. Il la rendit célèbre sous le pseudo de "Hélène Smith". A l'époque,  elle eut contact direct avec Victor Hugo. maison victor hugo,geneve,psychanalyse,andré breton,theodore flournoy,helene müller,daumier

    LA PRISE DE CONSCIENCE DE... L'INCONSCIENT

    La perspective historique de la révélation de l’Inconscient en partant de tables qui tournent pour arriver à l’écriture automatique- certaines  pages griffonnées sont exposées, de même que le Manifeste du Message automatique  - rend cette visite plus qu’intéressante.

    Essentielle pour relier au départ un  spiritisme XIXème de goguette sinon de foire.. à  la naissance de la psychanalyse puis à  un mouvement artistique  plus global.

     L’inconscient, cette « terra incognita » enfin défrichée. Et cela passa par l’écriture !

    Nota   Hélène Müller  écrivait entre autres en martien, disait-elle...( curieux alphabet qui fait songer plutôt à l'écriture arménienne !) cv.GIF

    Rien ne manque dans cette riche synthèse exposée, pas même le …..folklore " Grand n'importe quoi" du spiritisme. Celui  que Daumier ne manquait pas de moquer : de la caricature aux impressionnantes photos de séances folles de spiritisme échevelé. Beaucoup de cinéma tout de même pour entrer en contact avec les forces cachées !

    Drôle d' exercice finalement que de contacter l'au-delà pour mieux finalement rencontrer l'en-delà psychanalytique.

    Le tout démarre au coeur du fameux XIXème siècle qui voit naître le dessin de presse, la photo, la peinture de masse. Naissance du mass-média en fait, sous toutes ses formes.

    La communication moderne en fait.

    Observation du paradoxe relevé plus haut . Il fallait probablement  la naissance de  ces outils….publics de com' pour que l’on entrât dans les frontières intérieures de la psychanalyse ???? Au coeur intime de l'individu?

    Surprise de découvrir pareille entreprise liée à « l’histoire moderne des mentalités » en la demeure d'un  Victor Hugo visiblement toujours d'actualité.

    Pour ceux qui ne peuvent physiquement faire un petit tour place des Vosges. Et bien évidemment après la clôture du 20 janvier: un ouvrage, précis et exhaustif   édité relate cette véritable épopée. Tout y est parfaitement résumé et illustré.

                      Sylvie Neidinger

     

    Maison Hugo Hôtel de Rohan-Guéménée
    6, place des Vosges
    75004 Paris
    Tél. : 01 42 72 10 16

    Métro: Bastille, Saint-Paul ou Chemin-vert

    Collection Paris Musée Maison de Victor-Hugo  "Entrée des médiums Spiritisme et Art, de Hugo à Breton Isbn 978-2-7596-0186-8 (35 euros)

     

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  • INFIDELITE: ANTI !

    gros plan infidélité 1.PNGLes Infidèles (Dujardin) L'amour dure 3 ans : les films s'emparent d'un sujet décidément très  à la mode après une année 2011 ponctuée par la scabreuse affaire DSK.

    Gleeden, Rencontres-adultères, Infidélia: les sites internet dédiés aux relations extra- conjugales connaissent une progression supérieure aux sites pour seuls célibataires.

    Le marché de la rencontre ultra discrète fait florès. Il génère une économie parallèle d'hôtels bien sous tous rapports mais acceptant officiellement de louer les chambres à l'heure et en espèces. Jusqu'aux créateurs d'entreprises qui se spécialisent dans  la fourniture d'alibis béton  pour infidèles !

    La tromperie est vieille comme le monde. Hera prototype antique de femme fidèle et son Zeus d'époux volage auraient également pu jouer au19ème siècle chez Labiche ou Feydeau au Théâtre de Boulevard.

                    REVOLUTION NUMERIQUE AU PPROFIT DE L'ADULTERE

    Aujourd'hui  la révolution numérique démultiplie  les petites affaires.

    Par sms, internet, smartphone interposés  l'indélicat(e) peut entrer en contact avec son tiers, bien installé au milieu des siens. La garçonnière fait irruption au cœur du foyer conjugal !

    Une digitalisation  à double tranchant qui, si elle  facilite la connexion illégitime  est a contrario redoutable comme preuve juridique et...réaliste quand tout se découvre.

    Réalisme : les psychiatres disent désormais soigner des blessures traumatiques plus fortes de patients ayant pris connaissance de l'infidélité en  version chaude par ces médias directs du son, de l'image, du courriel.

    Les affiches censurées cette semaine mettent en scène un Dujardin téléphonant à son conjoint avec aplomb: « je rentre en réunion » Tout est dit. L'infidèle commet un acte sexuel tiers  par mensonge en jouant une comédie à son partenaire de vie.

    Côté cocufieur. Découvert(e) il (elle) va entrer dans des justifications souvent fuyardes, dégonflées autour d'une éventuelle problématique de couple.

    Faux: tous les couples en rupture ne passent pas obligatoirement par la case tromperie !En évoquant une supposée difficulté conjugale, le compagnon adultérin a en plus  la lâcheté de faire porter la responsabilité sur l'Autre, le non informé !

    Se rappeler que l'indélicat(e) peut parfaitement endormir sa "moitié" -qu'il ne veut pas forcément quitter- en  redoublant de caresses. Ses motivations sont en réalité  variables et indépendantes du conjoint trompé: immaturité affective, narcissisme œdipien, goût du sexe et du  risque borderline qui fait monter l'adrénaline, homme à femmes, femme à hommes,  jeu...

    Autre discours classique de justification : la biologie. On ne serait pas génétiquement programmé pour rester des années avec le même partenaire de lit. Sauf que l'argument  ne fonctionne pas non plus. D'une part parce que l'humain n'est pas un animal. D'autre part parce que les animaux fidèles existent ! Et qu'au fond la problématique n'est pas là.

     Côté cocufié. La « rupture de contrat »  est un tremblement existentiel : le sol de dérobe. Conjoint (e)  et enfants qui n'ont rien à voir dans l'affaire sont paradoxalement les premières   victimes du traumatisme généré par l'information sur un acte qu'ils n'ont pas commis !

    Les psy soulignent la massivité de l'impact : lecture rétrospective humiliante de la vie commune, impression d'être ravalé au rang animal (dindon de la farce) estime de soi touchée. Nécessité de prise de décision radicale : rester, partir, quelle seconde vie ?

    Sans oublier un côté glauque induit. L'infidèle impose sans informer  une sorte de sexualité de groupe décalée dans le temps ! Pour preuve : la mise en danger sanitaire par Mst et potentiellement sida importés.

    Double peine. Le célèbre « cocu »   devra en plus affronter un  second discours culpabilisant (après l'évocation de la supposée difficulté de couple) : il n'aurait  rien vu alors qu'aux yeux du monde  le cocufiage était notoire !  Il lui sera en fait reproché de ne pas avoir été suffisamment pervers pour  ne pas avoir lui-même chaussé les lunettes de la perversion pour tout découvrir !

    Ceci dit,  le corps social, neutre sur les problématiques réelles de déchirement de couples s'engage à propos de la Tromperie. Il apprécie peu voire méprise  celui ou celle qui commet l'adultère, la tierce étant traditionnellement  décrite à la limite d'une prostituée, la séduction se nourrissant de petits cadeaux et de restos.

    Car l'infidélité fonctionne sur les bases  peu recommandables du  mensonge et de la couardise.   C'est rare mais certains  médecins refusent même de recevoir un patient adultérin. La confiance n'existe plus « parce que j'ai trop traité suicides réussis  et de tentatives de la part de conjoints trompés, blessés  qui n'avaient, eux, rien demandé » affirme l'un deux sous le sceau du secret médical dans une conversation générale.

                  AUX USA, L'INFIDELE CONJUGAL NE PEUT SE PRESENTER AUX ELECTIONS

    Les américains sont encore  plus fermes sur le sujet. Si un (une) homme  politique a trompé son conjoint,  il (elle) est disqualifié(e) moralement dès le départ. Il (elle) a déjà menti en privé. Il est donc potentiellement  un menteur public, un traître. Comment élire  un trompeur ?  Une logique implacable après les affaires Kennedy et Clinton.

    On peut conclure que le contraire de l'infidélité n'est pas forcément... la fidélité mais la vérité !

    Le discours moralisateur n'a plus lieu d'être en 2012 alors que le corps économique installe ouvertement  un véritable marché de la coucherie extra-conjugale.  Oui, chacun est libre de son corps, de son âme, de ses actes, de son présent, de son futur.

    Mais, détail majeur  le conjoint trompé est tout autant libre d'être informé et d'agir en réponse !

    L'action volage génère des dommages collatéraux traumatiques minorés par les  actuels  effets de mode qui laissent croire que tromper c'est juste jouer une petite parenthèse sans conséquence..

    Oui, en 2012 avec les sites  de rencontre,  marché économique florissant,  un conjoint peut encore plus facilement  et faire entrer l'Autre dans son domicile par voie numérique;

    Aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte est vieux comme le monde....

    Il (elle) est parfaitement  libre de son choix individuel  mais doit tout simplement ...annoncer la couleur !                                                               

                                                                                             Sylvie Neidinger

     

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