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G-#EspritdeGenève - Page 9

  • PENTHES, au bout du bord du lac

    Ouverture aujourd'hui  d'une rubrique spécialisée sur Penthes. AAPENTHES.GIF

    Rubrique : http://blogdesylvieneidinger.blogspirit.com/geneve-penthes/

    AA penthes.GIFLe blog Neidinger également nommé "le bout du bord du lac."..réunit tout ce qu'il a déjà  publié dans d'autres rubriques sur la fameuse Institution genevoise.


    Laquelle mérite amplement une rubrique dédiée.Il s'y passe  tellement d'évènements intéressants que l'écriture ne suit pas toujours...

    Le blog avoue un faible pour ce lieu historique, diplomatique,  bien en phase avec le monde et  sa modernité. Telles ces irruptions de BD ou de photos de femmes au milieu des vénérables objets muséifiés...

    Désormais ici: la réunion des précédents articles sur des expos, des rencontres ou des ouvrages historiques en vente sur place issus des éditions de Penthes en liaison avec Infolio ou Cabédita..

    Penthes...son parc aux arbres vénérables est ouvert à tous pour la promenade.

    Magnifique espace, restaurant, MSM, musée des Suisses dans le monde, siège d'associations dont celle la Fondation pour l'Histoire des Suisses dans le monde.

    Enfin, par intérêt, j'ajoute aux articles liés à l'activité officielle  de Penthes ceux liés aux Suisses ayant marqué le monde dans le passé, dont on parle peu,  découverts au hasard de mes propres lectures ou visites de musées.

    Exemple: Les femmes suisses du XVIIIème rencontrées dans le livre " la Fabrique de l'intime" par l'universitaire Catriona Seth, ou cette genevoise inspiratrice de Victor Hugo, Catherine Elisa Müller, la médium, quelque part ancêtre de la psychanalyse genevoise. Ou, plus original, la Lettre à Rousseau cuisinée maison: peur de rien.


                                                     Sylvie Neidingerchâteau de penthes,geneve,musée des suisses dans le monde

    Expo actuelle sur Peter Knapp et les femmes

    crédit images/ capture d'écran/ site Penthes

  • Empro... giro, carin, caro: le code genevois !

    Les festivités du bicentenaire du rattachement à la Confédération  laissent rappeler une histoire bien genevoise, celle de l'empro.

    La Tribune de Genève dans sa présentation du 31/05/14 a donné la parole, sur le thème à  Micheline Devegney, présidente de l'association du Feuillu, en costume, ma chère!

    TDG Présentation  femme empro.GIF

    La dame présente  l'empro comme un code secret qui permettait aux "vrais Genevois" de se reconnaître entre eux afin d'entrer en ville.

    Cette explication diffère de celle lue dans le
    "Glosssaire genevois suivi de l'empro genevois" de Gaudy le Fort  +Jean Daniel Blavignac et réédité par SLATKINE

     "L' Emprô genevois

    Emprô, quel terme énigmatique! Ce mot barbare qualifie simplement le jeu de cache-cache qui, à Genève, porte le nom d'Il est, que l'on prononce Ilai, et qui a fait les délices de nos jeux d'enfants.
    Rappelez-vous: Ampro, Giro, Carin, Caro, Dupuis, Simon, Carcaille, Brifon, Piron, Labordon, Tan, Té, Feuille, Meuille, Tan, Té, Clu!
    La nouvelle édition de cet amusant ouvrage donne l'intégralité des textes des rondes et jeux d'enfants, de très nombreuses formules, dictons et proverbes en patois genevois, avec leur traduction, la langue parlée aux animaux, etc., etc.
    Au dix-neuvième siècle, Jean-Daniel Blavignac a élaboré un ensemble cohérent traitant des coutumes de socialisation de la petite enfance à l'entrée dans le monde adulte."

     

    Les deux versions ne sont pas contradictoires mais probablement  décalées dans le temps.

    1-Une tradition mémorielle  de code secret pour entrer en ville

    2-Qui perdure longtemps après, dans une "mémoire collective orale" liée aux jeux d'enfants

    Ceci étant posé...tout n'est pas réglé !!

    -Quand exactement a-t-on demandé un code pour entrer en ville, en réalité ? Certes, à une époque où la ville-citadelle était fermée par ses portes. Mais encore? Traditionnellement, on entre quelque part en montrant...des documents.

    -Pour entrer de nuit ou de jour?

    -Concrètement qu'était un "vrai genevois"?? Quid du vieillard genevois qui ne pouvait mémoriser un code si long et/ou du non genevois qui pouvait l'apprendre en deux secondes pour entrer.

    -Empro c'est un peu la sonorité de "empereur" non, bizarre. ?

    Plus de questions surgissent que de réponses (historiques)

    Empro [ ou Ampro] : pas si simple à... décoder finalement !

                                                                                  Sylvie Neidinger

     

    Programme du bicentenaire:http://www.ge200.ch/fr/index.php

    Crédits images/capture d'écran site web TDG

                                                       Rubrique #Protestantisme

  • Et Töpffer inventa la BD à Genève.

    Le suisse Rodolphe Töpffer, né à Genève le 31 janvier 1799 invente et théorise la Bande Dessinée.tippfer.GIF

    Fils d'Adam Toepffer, un caricaturiste-peintre, il renonce pour raison de mauvaise vue à une carrière de peintre dans le sillon de son père. Il ouvre un pensionnat dans la cité calviniste et commence ainsi dans le premier quart du 19ème siècle ses dessins.

    1827, déjà.Ses croquis sont si singuliers...

    Töpffer   fait naître un nouvel art: le 9ème !

    Son témoignage à  Saint-Beuve à propos de l'institution qu'il dirige : "on y vit en famille. J'ai composé pour le divertissement de mes élèves une douzaine de comédies. J'ai écrit pour le même objet la relation illustrée et annuelle de chacune des excursions que j'ai faites avec eux dans nos cantons, aux Alpes et sur le revers italien des Alpes. C'est aussi à leur grand plaisir que, durant les soirées d'hiver, j'ai composé et dessiné sous leurs yeux ces histoires folles, mêlées d'un grain de sérieux, qui étaient destinées à un succès que j'étais bien loin de prévoir. »

    Ceux qui annoncent la BD inventée dans les grottes de Lascaux n'ont qu'à aller se  r-habiller de leur peaux d'ours. Ceux qui voient la BD déjà inventée dans la tapisserie de Bayeux n'ont qu'à se piquer avec l'aiguille !

    La BD, c'est dessiné sur du papier.

    Dans sa génèse tout du moins. Le château de Penthes a donc bien raison  d'exposer la Bande Dessinée. Un autre argument: Penthes est à quelques encablures de l'école hôtelière si célèbre et nommée Vieux-Bois où Töpffer a dû batifoler.

    Corto Maltese:

    Marco d'Anna en escale  à Penthes avec Corto Maltese

     Corto Maltese refuse de quitter Genève

     Puis Les interdits d'Hergé:

    Une Tintornade s'abat sur Penthes

    Tint'interdit

     La BNF-Gallica a mis en ligne la numérisation des sept albums de Töpffer de sa collection des ...estampes.töpffer,geneve,penthes,marco d'anna,corto maltese,tintin,invention de la bd,bnf gallica

    Cet accès gratuit en ligne permet à tout lecteur de découvrir l'oeuvre en direct  et se faire une idée par soi-même.

    Lire l'inénarrable Monsieur Vieux-Bois et ses amours, un peu vieille branche aristo ou vieux bâton qui tente désespérément de séduire les jeunes pousses...

    Ou Monsieur Pencil , Monsieur Pictogramme et autre docteur Festus ....

    töpffer,geneve,penthes,marco d'anna,corto maltese,tintin,invention de la bd,bnf gallicaTout la modernité de la Bd est déjà chez Töpffer au départ: le concept de vignette, la temporalité qui se déroule et les points de focale différents d'une vignette à l'autre. Il ne s'agit pas de simple juxtaposition d'images commentées.

    Cette réalité vue de divers axes annonce aussi le récit filmique.

    L'auteur a le sentiment immédiatement d'inventer une nouvelle  forme qu'il baptise la physiognomonie. Il la théorise.  Il est même encouragé par Goethe-qui  rit tellement de cette production  qualifiée d'intelligente, spirituelle...

    Essai de Physiognomonie

     

    wiki :" Il écrit en 1833 dans la préface de l'Histoire de monsieur Jabot : « Ce petit livre est d'une nature mixte. Il se compose d'une série de dessins autographiés au trait. Chacun de ces dessins est accompagné d'une ou deux lignes de texte. Les dessins, sans ce texte, n'auraient qu'une signification obscure ; le texte, sans les dessins, ne signifierait rien. Le tout ensemble forme une sorte de roman d'autant plus original, qu'il ne ressemble pas mieux à un roman qu'à autre chose ».

    Töpffer, à la suite du lancement d'un concours (le programme), va dès janvier et en avril 1836, livrer sur 48 pages, ses réflexions sur l'imagerie populaire pour souligner son rôle éducatif. La précocité de ses vues est particulièrement étonnante ainsi que la pertinence de ses analyses. Elles précèdent de plus de trente ans l'Histoire de l'imagerie populaire de Champfleury.En 1842, il fait paraître une notice sur la technique de l'autographie. Ce petit volume in-8° format à l'italienne comporte 24 planches de dessins autographiés, moitié paysages moitié visages annonçant son essai de physiognomonie, pour démontrer les réelles qualités artistiques de cette technique de reproduction.En 1845, il publie Essai de Physiognomonie, premier ouvrage théorique sur ce qui ne s'appelle alors pas encore la bande dessinée. La théorie töpfférienne se base principalement sur l'indissociabilité du texte et du dessin (la bande dessinée est un genre mixte et non töpffer,geneve,penthes,marco d'anna,corto maltese,tintin,invention de la bd,bnf gallicacomposite) ; la facilité d'accès de la bande dessinée par rapport à la littérature, grâce à la concision et à sa clarté ; la conscience du développement futur de la bande dessinée ; la centralité du personnage dans le récit ; la nécessité d'un dessin au trait autographié spontané, par opposition au relief (la gravure) et à la couleur (la peinture), afin de tendre au plus grand dynamisme narratif possible, d'où l'importance de la physiognomonie, et la nécessité de savoir construire des visages expressifs. Dans son Essai de physiognomonie, il prend l'exact contre-pied de Johann Kaspar Lavater pour qui « la physiognomonie ou l'art de connaître les hommes » est « la science, la connaissance du rapport qui lie l'extérieure à l'intérieur, la surface visible à ce qu'elle couvre d'invisible ». Töpffer cherche dans la physiognomonie le moyen de dessiner des personnages typés exprimant clairement leur personnalité. Pour qu'une histoire en image « parle directement aux yeux », l'essentiel des évolutions narratives doit pouvoir se lire sur les faciès"...

    Töpffer et la BD : on parle du début du XIXème siècle ! Au bord du lac.

    Le genevois à la vue défaillante en plus, était effectivement loin de prévoir l'immense  succès de sa nouvelle formule visuelle graphique.

                                                                               Sylvie Neidinger

    # BlogSylvieNeidinger  Blog-Série Tintin à Genève:

    1/4-Une Tintornade s'abat sur Penthes

    2/4-Tint'Interdit : pastiche, parodie mais pas plagiat

    3/4-Et Töpffer inventa la BD à Genève

    4/4-Tintin à Cointrin visite la "tour Goldorak"

    crédits images/captures d'écran site gallica

  • "Pêche miraculeuse"de Konrad Witz: premier tableau écolo?

    Les Fêtes de fin d'année approchent. Et avec elles un certain temps libre....P1110914.JPG

    L'occasion de se précipiter au MAHG, musée d'art et d'histoire de Genève pour découvrir les fameux "volets" récemment restaurés : le retable de Konrad Witz, de la cathédrale Saint- Pierre

    L'expo dure jusqu'au 23 février, c'est bientôt !

    P1110967.JPG

    Le Maître-autel Trésor de Genève qui a désormais  rang de patrimoine mondial sera toujours visible au delà de cette date.

    En revanche l'expo actuelle met en scène toute l'histoire explicative  de cette oeuvre d'art, avec la riche présence  de documents précieux qui reconstituent son contexte.P1110958.JPG

    Autant d'objets    liés à un morceau de l'histoire de ce tableau, de ses commanditaires etc. Telles ces rares enluminures prêtées par la Belgique.

    Un film y présente tout le travail de restauration des services du MAHG  financé par la Fondation Hans Wilsdorf.

    Plus genevoise que cette représentation  tu meurs!P1110939.JPG

    Deux panneaux double face peints en 1444 pour le maître-autel de la cathédrale Saint-Pierre. Ses visages   subirent  la fureur iconoclaste protestante de 1535. Puis l'objet fut relativement oublié. Oublié mais jamais détruit ni vendu. Conservé comme témoignage de" l'ancienne religion catholique" de la cathédrale.

    Et puis lentement, l'objet émerge des limbes de la banalité d'un bel objet d'église pour acquérir la dimension d'un patrimoine  mondial. Tout comme le bâlois  Witz est  redécouvert en 1896.

    A noter l'expo ne focalise pas  uniquement la  vedette sur cette"  pêche miraculeuse" laquelle n'est pas spécifiquement mise en exergue par les autorités du Musée en toute prudence scientifique. Et en toute justice vis à vis des autres faces ...aussi intéressantes.

    witz.GIFLa Pêche miraculeuse  fut souvent donnée comme première représentation paysagère  de l'histoire de l'art: c'est en partie inexact! Surjoué.

     : "C’est ainsi qu’Ernst Gombrich, le grand historien de l’art autrichien, termine, dans son Histoire de l’art, sa description de La pêche miraculeuse, une partie du retable peint par Konrad Witz pour la ville de Genève en 1444.Ce tableau, signé et daté, fait extrêmement rare à l’époque, passe aujourd’hui («peut-être», dit Gombrich) «pour la première représentation exacte, le premier «portrait» d’un site.» Consacré à la vie de St-Pierre, le tableau est en tout cas la première représentation connue de la chaîne du Mont-Blanc."

    Certes, elle est bien la première représentation   paysagère locale, du Léman, du Mont Blanc, de la Genève lacustre. Ecolo ! Ce, à une date incroyablement ancienne, le XVème siècle. C'est en soi énorme.

    Mais pour le reste.... la précision méthodologique s'impose car :

    1-Des fresques murales antiques de Pompéi, antérieures évidemment sont bien paysagères.

    fresques.GIF2- Plus proche, la première représentation paysagère identifiée dans l'histoire de l'art  est la série...politique  de Sienne: la fresque du bon gouvernement .

    Elle date de 1319 soit 125 ans avant notre Witz. Remarque: comme pour Pompéi, il s'agit de fresques, de l'italien fresco cette technique déjà usitée en Mésopotamie ancienne pour illustrer un mur.

    PECHE MIRACULEUSE: ESSENTIELLE POUR L'HISTOIRE DE L'ART DE LA PEINTURE OCCIDENTALE !

    Toutefois, la pèche miraculeuse serait bien  la première représentation picturale en tant que "tableau". Donc en tant que meuble détachable, mobile, très différent de la fresque immobile. Du bois et non du mur...

    Une info confirmée lors de sa conférence par  Michael Jakob, professeur en architecture du paysage à Hepia, Genève et commissaire de l'actuelle expo Pro Helvetia visible au centre d'Architecture de Annecy intitulée : Architecture du paysage:" the swiss touch in landscape architecture".

    Alors c'est tout un pan techno- ethnographique qui vient s'ajouter à la compréhension de l'oeuvre.

    On peut procéder à une analyse. Qu'est ce qu'un retable sinon un  "derrière la table"=" derrière l'autel"  un bel objet décoratif en bois  pour illustrer cette partie hyper  importante du culte ???

    Un meuble. Donc transportable. Donc à l'origine de ce qui va devenir majeur pour l'histoire de l'art: le tableau détachable, transportable, négociable, non lié à un lieu géographique.witz 2 001.jpg

    L'étymologie des deux termes (re)table et table(au) montre une source commune autour de "table" , ce plan  de bois plat.

    Dans sa représentation d'une salle du Musée Rath, vers 1865, Eugénie André-Viollier peignait le  fameux retable alors posé à même le sol comme un banal meuble, certes pour le voir ses deux faces. Mais posé là comme une commode...

    La pêche miraculeuse, en associant les deux éléments,  est à la fois....

    1-la  représentation paysagère d'un lieu identifié (Genève)   

    2-retable donc meuble en bois, 

    Alors  oui, validé! Ceci ...lui fait  alors prendre  effectivement le statut de "première représentation paysagère sur support de bois". (Sous réserve d'une autre découverte.)

    Un retable à usage  collectif au sein d'une église qui  évoluera en ...tableau pour usage individuel ?

    Se rappeler également que le maître-autel de Saint-Pierre est daté et signé par Witz. Ce qui là aussi individualise sa démarche novatrice. De peintre il devient artiste unique !

    Witz pose de fait la base de toute l'évolution de la peinture occidentale  avec cette oeuvre détachable, transportable et signée qui commence, comme une photographie, à représenter non plus seulement  les visages des commanditaires ou des héros mythologiques, religieux. Mais aussi  le réel de la nature environnante, la transparence inouïe de l' eau limpide du Léman.

    Trésor mondial. Trésor local.       

                                       Sylvie Neidinger

     *Le Musée  propose un catalogue très complet de 215 pages de l'expo. Lire.

    *MAHG : prochaines visites commentées gratuites de la salle Witz : les dimanches 12 janvier et 9 février 2014

     

     Crédit images photos Neidinger

  • 175 ans de la SHAG: historissimo !

    La vénérable Société d'Histoire et d'archéologie de Genève fête dignement son siècle trois quarts.

    Avec comme gâteau une Exposition  de documents visible aux Archives d'Etat jusqu'au 20 décembre prochain. Et pour cerise...le récent colloque intitulé: " L'historien  et l'archéologue dans la cité " (15-16 novembre)

    shag,geneve,société historique et archéologique de geneve,archives d'etatJ'ai pu assister à la première journée du colloque  (dommage pour la seconde...)

    Le vocabulaire culinaire semble inadéquat: il  faut parler de polyphonie  plutôt !

    Une séance introduite par Pierre Flückiger des Archives d'Etat.

    L'Histoire abordée sous toutes ses coutures. Une formidable  pluralité d'approches.

    Tout d'abord, la SHAG se raconte elle-même (ses fondateurs, ses manques de locaux, ses statuts...) avec  les exposés  de Françoise Dubosson -qui indique comment un petit groupe se réunit autour d'Henri Boissier en mars 1838. Puis celui  de Sarah Scholl  laquelle a étudié les procès verbaux de  jubilés.

    Force de constater combien les membres d'origine  se divisaient en deux visions: l'une calviniste classique et l'autre école dite  "vieille genevoise" avec les J.B.G.Galiffe (des généalogistes) et autres anticalviniens.

    Bernard Lescaze replace tous ces courants  de pensée et resitue le radicalisme. Il évoque Henry Fazy, historien, archiviste et conseiller d'Etat.

    shag,geneve,société historique et archéologique de geneve,archives d'etat

     L'aide "technique"structurante  de l'historien et archéologue  normand Arcisse de Caumont en direction de la SHAG  fut citée. Mais pas seulement.

    Furent abordées les relations avec les autres sociétés savantes helvètes.

    L'exposé de Irène Hermann  retraçait les interactions entre sociétés savantes suisses après la guerre du Sonderbund: pas si simple, pas si connectées entre elles en vérité!

    HOMMAGE AU PRESQUE CENTENAIRE QUI PUBLIE TOUJOURS: PAUL GUICHONNET

    Ce vendredi 15 novembre, le temps avait  une épaisseur de siècle clairement  mesurable.

    Vertige. Puisque qu'un hommage verbal fut prononcé par Jean-Daniel Candaux ( président de séance  très en verve) en direction du fils de Louis Blondel  (1885-1967) très âgé mais  assistant au colloque. Son père dirigea en 1913 le service du"Vieux-Genève"après des études à Genève, Paris et Munich.

    Nombreux historiens présents dans la salle ont d'ailleurs  évoqué dans les discussions leurs anciens professeurs à l'Université de Genève: hommage à la recherche universitaire.

    shag,geneve,société historique et archéologique de geneve,archives d'etatL' approche mémorielle a été complétée par un hommage - vivant donc vibrant cette fois- pour le bientôt centenaire Paul Guichonnet qui publie toujours.

    Magnifique paradoxe de Genève qui  sait toujours privilégier la compétence au besoin et suivant les circonstances.

    Elle   installa tout de même à la tête de la SHAG, haut lieu de son historiographie  locale majoritairement protestante cet érudit ...savoyard !shag,geneve,société historique et archéologique de geneve,archives d'etat

    ARCHEOLOGIE=L'HISTOIRE EN COUCHES!

    Dans l'après-midi  sont intervenus les archéologues, ces historiens  du concret.

    Spécialistes de "l'Histoire en couches", celle à  faire  "naître à la Science"  par les méthodologies de la fouille et des reconstitutions des données enfouies.

    Deux archéologues  de terrain ont pris la parole sans note aucune. Pierre Corboud retrace la naissance de la matière historique nommée"archéologie genevoise"de 1833 à 1920. L'exceptionnel  harpon préhistorique sculpté du Salève et les palafittes

    Il précise comment se met en place au coeur du XIXème siècle une nouvelle science de l'histoire: la paléo-archéologie autour du lac de Neufchatel puis des autres lacs dont le Léman.shag,geneve,société historique et archéologique de geneve,archives d'etat

    Et comment s'invente- en se nourrissant des données archéologiques- une symbolique nationale voire nationaliste autour du "suisse lacustre". Cet ancêtre, monté en mythe historique, que les peintres de l'époque ré-imaginent même.

    La belle affaire: le lacustre helvète proto-historique avait  le mérite de n'être ni catholique, ni protestant, ni germanophone ni francophone !

    Une perfection théorique pour une Unité politique nationale en voie de construction..

    Rapidement,  ce concept d'ancêtre commun fondateur et reconnu par tous sera vite abandonné au fond des eaux de la théorie...Il connut tout de même son heure de gloire.

    AVENIR DE SAINT ANTOINE?

    shag,geneve,société historique et archéologique de geneve,archives d'etatMarc-André Haldimann et Jean Terrier ont évoqué les chantiers en cours à Genève:shag,geneve,société historique et archéologique de geneve,archives d'etat

    -Rappel des premières fouilles du gallo-romaines du XIXème siècle   gravement destructrices, les méthodes archéologiques n'étant pas encore adoptées.D'ailleurs, on ne sait même pas où sont aujourd'hui  les amphores alors découvertes. Perdues, carrément !

    -Description de  l'immense chantier actuel du quartier Saint-Antoine qui permet une étude  scientifique toute facilitée par les techniques modernes. Très intéressant d'observer  l'appropriation par les genevois de leur propre passé puisque quelques uns  expriment déjà  le souhait de conserver les découvertes archéologiques en l'état.

    Oui, certes. Mais en quel état justement ? A quelles couches temporelle poser le curseur?

    Rappel: l'archéologue est un "historien fou" puisqu'il détruit son champ d'expérimentation au fur et à mesure qu'il ne l'étudie !

    shag,geneve,société historique et archéologique de geneve,archives d'etatTrès très proche-oriental  ce fonctionnement inhérent à  l'archéologie:  un peu Chronos qui mange ses enfants ou alors  Phénix qui s'auto-consume pour mieux ...renaitre.

    L'archéologue cet historien paradoxal est réellement obligé de détruire au fur et à mesure son champ expérimental pour l'analyser.

    Il procède à des choix de vie et de mort. Conserver ou détruire.

    Politiquement, Genève est aujourd'hui devant ses propres choix dans le quartier Saint-Antoine: Conserver ? Que conserver ?

    Comment détruire pour reconstruire? Les problématiques historiques sont toujours des enjeux contemporains de société.

     Le colloque dans sa richesse  a également porté sa réflexion sur d'autres facettes: la théorie générale de l'histoire.

    Ainsi fut abordée la mode  des années 80 (ouverture vers les sciences sociales, pluri-disciplinarité)   autour du concept de  l'histoire en miettes, voire de la "fin" de l'histoire (carrément !) Une vue de l'esprit plutôt que parole d'historien, semble-t-il. Une fausse crise de la discipline...

    "Dépasser les apories du localisme"..."Faire varier le jeu d'échelle selon l'objet soumis à l'analyse"...

    On conclue avec  le concept  de "variation d'échelle" indiqué  par Marco Cicchini, organisateur, dans son ...introduction.

    Ou comment l'histoire de Genève -somme toute celle d'une ville modeste en population au XIXème siècle - s'aborde aussi  dans le cadre d'une  l'Histoire plus large (helvète, européenne etc.)  Il indique alors que c'est une question  de  ligne de crêts...

    Crêts Baudet, assurément !

                                                                                                              Sylvie Neidinger

     

    shag,geneve,société historique et archéologique de geneve,archives d'etat

    Lire : Histoire de savoirs: 175 ans d'histoire et d'archéologie à Genève. shag,geneve,société historique et archéologique de geneve,archives d'etat

    Catalogue de l'expo de la SHAG, visible aux Archives d'Etat de Genève jusqu'au 20 décembre.

    Dernière nouvelle: expo prolongée jusqu'en avril 2014

    Archives d'Etat de Genève


    Rue de l'Hôtel-de-Ville 1
    Case postale 3964
    CH-1211 Genève 3

    Dernière nouvelle ( mai 2014) les données de l'expo sont disponibles en ligne