Le mouvement de dé-scolarisation suite à sms de la semaine dernière a pris l' Education Nationale de court. C'était imprévu, important et traduisait une méfiance ouvertement exprimée inédite contre l'Institution d'Etat.
Vincent Peillon a immédiatement réagi en évoquant une "rumeur", élément de langage repris par tout la presse sans exception.
Or, sur le terrain, dans les interviews tv, les mamans boycotteuses disaient " j'ai reçu le sms, je suis allée sur internet et ce que j'y ai vu ne m'a pas plu, je refuse de mettre mon fils dans cette école dans ces conditions" Elles ont bien visité, en vrai les sites dont ABCD pour se forger leur opinion.
Et le ministre de répondre par l'obligation scolaire, légale.
RUMEUR, MI-RUMEUR OU PAS ?
Alors pour trier, il suffisait de faire de même, une synthèse sur internet en allant réellement observer les sites dont celui de l'expérimentation ABCD lancée le 19 janvier qui a mis le feu aux poudres.
* A aucun moment le ministère n'y évoque par écrit in extenso le terme de théorie du genre ni les études de genre.Mais on y constate une ...application de la théorie du genre!
Rappel : les "gender studies" sont issues des universités américaines mais dont les contributions françaises sont majeures au débat théorique avec Foucault, Kristeva, Simone de Beauvoir
"Publié en 1949, Le Deuxième Sexe contribua grandement au succès de son auteur, Simone de Beauvoir (1908-1986), qui s'efforce ici de démonter un mythe,selon elle forgé depuis des millénaires par les hommes à travers « les cosmologies, les religions, les superstitions, les idéologies, les littératures » : la féminité ne constituerait en aucun cas une condition, une nature, une essence, mais une situation imposée par la volonté d'être femme."
Le fondateur initial de ce mouvement John Money est à l'origine d'un sordide fait divers avec le suicide de deux frères jumeaux pris comme objet d'expérimentation du genre.
Ces études tendent à séparer le sexe biologique du sexe social qui lui se construirait selon elles sur la base des stéréotypes dans lesquels on fait grandir l'individu.
Débats d'adultes et sur l'intime....
* Peut effectivement s'apparenter à une rumeur l'information sur de supposés cours sur la masturbation à l' école. Le contraire serait inimaginable et gravissime. (Celui qui affirme ceci doit dire où et quand ceci s'est passé. Sinon, il se tait car devient source de rumeur)
* Précision: la sénatrice PS Laurence Rossignol n'a pas dit à propos d'un débat sur la laïcité" les enfants appartiennent à l'Etat " comme cela lui est reproché par la Manif pour tous et d'autres sites. Mais elle a tout de même dit .." les enfants n'appartiennent pas à leurs parents" Ce qui dans la bouche d'un responsable politique engage le politique. Et heurte évidemment les parents au plus haut point qui ne comprennent ces enjeux de ...territoires et appartenances( ou non) de leurs propres enfants !
* On peut tout de même s'interroger sur les mécanismes qui arrivent à cette irruption des problématiques du sexe social à l'école maternelle et primaire.
Le lien du boycott avec l'expérimentation ABCD semble direct. Une sorte de "ré-éducation de l'humain" qui normalement concerne la VIE PRIVEE et sur lequel l'Education Nationale s'engage pourtant.
ABCD: sous une dénomination d'apprentissage à la lecture (abécédaire!) et d' un discours d'égalité entre les genres (tout à fait souhaitable à commencer par l'égalité homme femme en politique et le différentiel de salaire de 25 %) ABCD recouvre bien autre chose. L'objet notamment des objectifs portant sur l'identité sexuelle d'être fille ou garçon et de pouvoir en changer en toute égalité de possibilité.
Oui un livre tel que "Papa porte une robe" ou "Mehdi du rouge à lèvre" signifie bien changement d'identité sexuelle et non une bienvenue égalité hommes-femmes.
OUI, ici très directement se situe la source des inquiétudes des parents.
Parents qui avec la crise économique ont d'autres problèmes plus graves à gérer....
Cette expérimentation inédite autour du genre social à l'école dans les petites classes est inaugurée le 13 janvier à Villeurbanne par Vincent Peillon et Najat Vallaud-Belkacem. Expérimentation arrivée du "haut" à la verticale, sans concertation avec les fédérations de parents en amont.
En allant visiter le site ABCD jusqu'au vendredi 31 tout le matériel exposé avait de quoi largement inquiéter tous les parents et pas seulement ceux l'extrême-droite ou les confessions religieuses...
L'école enseigne les apprentissages des fondamentaux. Et sur ce point les rapports Pisa ne placent pas la France en bonne position...
Que vient faire une expérimentation d'un enseignement genré ( même si la théorie du genre n'est jamais citée ) avec des supports du type Papa port une robe, Mehdi et son rouge à lèvre (!) ou Tomboy tels que les PDF d'ABCD ne le montraient ?
RETRAITS DE DOCUMENTS DES SITES
Samedi 1er février constat: le site ABCD a été revisité par le webmaster et expurgé justement de ces outils pédagogiques pouvant choquer tous parents.
On ne trouve plus les PDF de lecture problématiques. Ne restent que des outils pédagogiques liés à les oeuvres d'art ( les talons de Louis XIV, les robes des tableaux de Renoir ...) tout à fait consensuels.
Exit les références litigieuses.
En cliquant samedi 1er sur les PDF de lecture aux titres très genrés, on pouvait lire "fatale erreur" puis ....ils ont complètement disparu. ( j'ai omis de capturer l'image des pdf puis de leur disparition, dommage)
[Curieusement, samedi 1er le site gouvernemental femmes.gouv.fr n'était provisoirement plus accessible non plus depuis mon PC. Etait-ce un incident lié à mon accès ou un arrêt temporaire général là aussi pour "sav" du contenu?La question est posée. Mais pour avoir la validation journalistique une infos doit être vérifiée de plusieurs sources. D'autres ont -ils noté cette inaccessibilité pour en tirer la conclusion de modifications de contenus?]
Le site LigneAzur accessible aux collégiens ( donc au départ à 11 ans) par l'EN a lui aussi été non disponible puis modifié. Il contenait des pages inadmissibles porno pour l'âge en question et le lieu.
"Alain Miguet, le responsable de la Ligne Azur, explique que celle-ci est financée par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé publique (INPES), mais reste néanmoins indépendante dans son contenu. Et c'est là que la Ligne Azur est la plus attaquée. Selon ses détracteurs, qui comptent nombre de militants catholiques et membres de la Manif pour tous, le contenu du site serait "incitatif" et renverrait même à des "contenus pornographiques". Parmi les principales critiques : un tableau incitant les jeunes "à se positionner" sexuellement en s'identifiant à des "pratiques sexuelles" explicites et "présentées comme étant de même valeur". Le député UMP Sébastien Huygues s'est récemment associé à ces critiques, dénonçant, capture d'écran à l'appui, une grille où les ados doivent déclarer s'ils se sentent "homme, femme, homo, bi, hétéro, trans..." ou encore s'ils ont déjà pratiqué "masturbation, pénétration buccale, pénétration anale, vaginale, autre, aucune, etc."
A 11 ans et à l'école ...Les parents sont stupéfaits de l'apprendre ! Des associations ont fait un recours devant le conseil d'Etat.
DOCUMENTS DISPARUS
Si des documents ont disparu des sites gouvernementaux officiels, c'est bien qu'ils posaient problèmes..Et ceci valide la légitimité des inquiétudes des parents !!!
De facto ce qui est présenté comme une rumeur à 100% a bien des sources précises de questionnements.
La réponse officielle du "circulez il n'a y rien à voir semble, tout est faux tout est inventé par certaines franges de l'opinion tout n'est que rumeur " alors que des milliers de parents ont pu lire le contenu de l'expérimentation ABCD avec la modification est la pire des réponses.
Car cela va plus encore alimenter les inquiétudes des parents pour l'éducation de leurs enfants.
Enfants devenu bizarres territoires d' enjeux politiques qui ne s'appartiennent qu'à eux même !
En conclusion l'enseignement du genre est bien introduit à l'école...dans son application.En revanche : il ne faut surtout pas le dire : c'est supposé être une ...rumeur.
Sylvie Neidinger
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