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Z-Geneve GeneVie - Page 53

  • Une médium genevoise chez Victor Hugo : Catherine Elise Müller

     La Maison Victor Hugo accueille cette médium suisse dans le cadre de l’expo « Entrée des médiums - Spiritisme et art d’Hugo à Breton» visible  jusqu’au 20 janvier.

    (Musée Hugo, place des Vosges à Paris à une seule station de métro de la gare de Lyon, terminus du TGV de Genève…)

    Catherine Élise Müller dite Hélène Smith (née le 9/12/1861 à Martigny et décédée le 10 juin 1929 à Genève) est présente sur une demi-salle. Les documents la concernant prêtés principalement par la Bibliothèque de Genève et la Collection Flournoy.maison victor hugo,geneve,psychanalyse,andré breton,theodore flournoy,helene müller,daumier

    Cette Entrée des médiums  se bâtit sur deux dates extrêmes. Elle démarre par les caricatures de Daumier consacrées au spiritisme en vogue au XIXème siècle. Le dessinateur croque  ces tables qui tournent. Mais chez les Hugo, l’exercice était des plus sérieux. Vital même. Il ne s’agissait pas moins que d’entrer en contact par tous moyens imaginables  avec la fille chérie trop tôt disparue. Traumatisme familial inconsolable. Le romancier, poète, dramaturge à terre. Léopoldine devenue mythe littéraire.

     La date de fin est l’année 1933. André Breton publie alors  dans la revue Minotaure « Le Message automatique » qui va faire entrer  les médiums sur la scène artistique par la grande porte. En les connectant avec le monde artistique  de la création.

    Par sa présence dans l'univers hugolien, Catherine Müller apporte indirectement  un vent spécifique lémanique. La Psychanalyse genevoise entre avec elle dans l'écrin  qu'est l'Hôtel des Rohan-Guéménée. Théodore Flournoy son mentor psychologue était  connu pour ses travaux sur le spiritisme et les pouvoirs parapsychiques. Il la rendit célèbre sous le pseudo de "Hélène Smith". A l'époque,  elle eut contact direct avec Victor Hugo. maison victor hugo,geneve,psychanalyse,andré breton,theodore flournoy,helene müller,daumier

    LA PRISE DE CONSCIENCE DE... L'INCONSCIENT

    La perspective historique de la révélation de l’Inconscient en partant de tables qui tournent pour arriver à l’écriture automatique- certaines  pages griffonnées sont exposées, de même que le Manifeste du Message automatique  - rend cette visite plus qu’intéressante.

    Essentielle pour relier au départ un  spiritisme XIXème de goguette sinon de foire.. à  la naissance de la psychanalyse puis à  un mouvement artistique  plus global.

     L’inconscient, cette « terra incognita » enfin défrichée. Et cela passa par l’écriture !

    Nota   Hélène Müller  écrivait entre autres en martien, disait-elle...( curieux alphabet qui fait songer plutôt à l'écriture arménienne !) cv.GIF

    Rien ne manque dans cette riche synthèse exposée, pas même le …..folklore " Grand n'importe quoi" du spiritisme. Celui  que Daumier ne manquait pas de moquer : de la caricature aux impressionnantes photos de séances folles de spiritisme échevelé. Beaucoup de cinéma tout de même pour entrer en contact avec les forces cachées !

    Drôle d' exercice finalement que de contacter l'au-delà pour mieux finalement rencontrer l'en-delà psychanalytique.

    Le tout démarre au coeur du fameux XIXème siècle qui voit naître le dessin de presse, la photo, la peinture de masse. Naissance du mass-média en fait, sous toutes ses formes.

    La communication moderne en fait.

    Observation du paradoxe relevé plus haut . Il fallait probablement  la naissance de  ces outils….publics de com' pour que l’on entrât dans les frontières intérieures de la psychanalyse ???? Au coeur intime de l'individu?

    Surprise de découvrir pareille entreprise liée à « l’histoire moderne des mentalités » en la demeure d'un  Victor Hugo visiblement toujours d'actualité.

    Pour ceux qui ne peuvent physiquement faire un petit tour place des Vosges. Et bien évidemment après la clôture du 20 janvier: un ouvrage, précis et exhaustif   édité relate cette véritable épopée. Tout y est parfaitement résumé et illustré.

                      Sylvie Neidinger

     

    Maison Hugo Hôtel de Rohan-Guéménée
    6, place des Vosges
    75004 Paris
    Tél. : 01 42 72 10 16

    Métro: Bastille, Saint-Paul ou Chemin-vert

    Collection Paris Musée Maison de Victor-Hugo  "Entrée des médiums Spiritisme et Art, de Hugo à Breton Isbn 978-2-7596-0186-8 (35 euros)

     

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  • Blogs de presse et démocratie : la Suisse bat la France à plate couture!

      Bloguer participe du pur bonheur. Mais les conditions de l’exercice ne sont pas partout identiques. En Suisse, l’inscription est simplissime. Il suffit sur la Tribune de Genève d’une adresse courriel, physique, un numéro de téléphone. C’est déclaratif, non vérifié (jusqu'à ce jour). Et hop le tour est joué….Confiance accordée a priori.tribune de geneve,blogosphère,rue 89,l'express,nouvel observateur,le monde,democratie suisse

    Ensuite, place à la liberté  d’expression  avec comme seules frontières les limites légales : ne pas  diffamer, pas d’arrière-plan commercial caché.

    Ces règles évidentes étant respectées, le blogueur ensuite cuisine sa sauce comme il l’entend !

    La technologie moderne le rend carrément démiurge. Il fait tout. Choix du sujet, de la documentation, prise d’infos, mise en pages : à la fois journaliste, rédac’chef, photographe, secrétaire de rédaction etc. Pour coller à l’actu ou non, de la photo, du son et les essentiels liens hyperweb. En version blog.

    Il joue au commercial aussi: désormais, le blogueur va devoir pratiquer le « pushing » d’article pour démultiplier sa visibilité par Facebook et Twitter.

    « Version blog » signifie que  la personnalité du blogueur  s’expose à la Lumière, au scanner de la blogosphère. Il entre alors dans ce nouveau web-media  massif avec ses choix, ses goûts, ses humeurs, ses noirceurs, ses luminosités, ses scoops, sa sensibilité, ses combats intellectuels, ses esthétiques, ses retenues, ses non-dits.

    Lectorat désormais embarqué dans son équation de réussite. Laquelle se mesure par les statistiques quotidiennes.

    Ce blog Neidinger fait depuis ces derniers mois un bond quantitatif (en visiteurs et nombre de lectures) Bon signe.

    Normal. Car tout est cousu main. Du cuisiné maison. Des plats élaborés en fonction de ce qui a mûri au jardin. Au jardin secret, en fait.

    Le choix des thèmes reste varié. Mais avec un socle évident : rechercher de l’info ….genevoise. Par déontologie : aucun commentaire sur la politique suisse. (Ils sont si nombreux sur TDG à vivre cette passion avec compétence...)

     De Genève, ce blog adore l’info sociale ou culturelle :  galerie d’art (Red Zone par exemple) expo photo Marco d’Anna au Musée des Suisses dans le Monde à Penthes,  Barbara Polla pour la littérature et globalement la rubrique bien suivie nommée Lire… Sans oublier  la  lettre à Jean-Jacques Rousseau l'indigné- il fallait oser- le jour du tricentenaire.

     Au-delà, sur ce blog : analyse politique hexagonale, ou internationale dont une série avec un angle original sur… le printemps/hiver  islamiste. Un point de vue de « l’intérieur » de la Syrie, différent  de ce que les médias  servent depuis le début. A  propos de cette Série Surya, une dizaine d’articles sont pré-rédigés en tête depuis trois mois. Mais ils ne « sortent » pas. Blocage. En raison de la... guerre de religion qui fait rage dans ce pays avec l’aide occidentale, turque  et des pays du Golfe.

    [A Genève, on sait ce que signifie une guerre de religion. Voir ses biens réquisitionnés en raison de sa foi, s'exiler en raison de sa foi. Etre égorgé pour sa foi...Ce, en 2012-13! Syrie en processus d'irakisation. Blocage. Larmes de sang. Encore mieux dit dans la langue adéquate, celle  de la tauromachie: lagrimas de sangre]

    Le plus surprenant de ce blog Neidinger est davoir sans honte  osé démarrer la caricature. Dommage que les talents de dessinateur ne soient pas au rendez-vous!

    Avec un vrai coup de crayon, une  vocation de redoutable caricaturiste de presse aurait émergé. Car très souvent, je me réveille avec en tête  un dessin d’actu qui malheureusement ne peut se concrétiser par inaptitude au dessin.Tant pis. Je ris toute seule. Pas grave. Mes caricatures, celles qui ont tout de même franchi la barre de la réalisation physique sont bien  trop   naïves. Mais elles ont le mérite…d’exister. Et strictement grâce au blog. Nées du blog. Oui c’est bien lui qui a généré ces quelques sourires de presse. Fantastique blogosphère.

    *BLOGS DE PRESSE COMPARES ENTRE FRANCE ET SUISSE

    Esprit concret, jamais impressionnée par « ce qui se dit » toujours attentive à gratter le réel au scalpel- le vrai, le quotidien, le vécu, ce qui est masqué par les discours, la réalité du terrain- j’ai mené un petit exercice journalistique hautement significatif.

     Tout simplement aller tester le processus de création d’un blog de presse, côté France. Je précise bien blog de presse, associé à un média reconnu, existant. Pas un blog ordinaire (celui  qui s’ouvre comme on créé une adresse mail et qui peut rester sans aucune visibilité)

    1- Côté blogs de presse Francevéritable choc suite à la tournée des popottes : aucun  d'accueil pour monsieur ou madame tout le monde !

    L’Express ne répond carrément pas à ma demande. Observation : les blogs Express sont en fait des blogs de journalistes et de spécialistes avec  même un usage de marketing interne. Une blogueuse y donnait ce jour là  une recette de cuisine. En cliquant, le lecteur se retrouvait dirigé vers  les pages féminines, déco de la rédaction web !!!tribune de geneve,blogosphère,rue 89,l'express,nouvel observateur,le monde,democratie suisse Lire ici les conditions sur Express Yourself " "les meilleures contributions sont vérifiées, retitrées etc..."

     En France, une majorité de  titres de presse  suivent ce schéma d’ouvrir les blogs en premier lieu à leurs…. journalistes. Comme l’éditorialiste pour Figaro, Yvan  Rioufol. Ces plumes, ces noms de caractère  génèrent du trafic assuré. Aucun risque.

    A ces pros de l’écriture sont associés en second lieu des « Experts »  ces blogueurs invités non rémunérés comme pour Huffington Post version française.

    Remarque : en terme de vocabulaire, on parle souvent de note, de post comme si ce qui était publié sur blog n’était pas un article... Ne mélangeons surtout pas les torchons et les serviettes! La "grande presse" adore faire venir les contributeurs, gratuitement. Mais de là à ce qu'ils se voient positionner en égalité avec le monde du journalisme, ne serait-ce que par le vocabulaire qui les désigne, certainement pas ! Pourtant cela  se nomme...espace de débat!

     Sur Nouvel Obs, le travail du "chroniqueur associé" est tellement digéré que le temps de lecture de la note de blog est calculé !!tribune de geneve,blogosphère,rue 89,l'express,nouvel observateur,le monde,democratie suisse

     Il y a sélection du blogueur par le média. On observe donc dans l'hexagone une différentiation politique entre une blogosphère de gauche et une de droite suivant le positionnement idéologique du ....média qui héberge. Lire cet article du Monde daté du 26/12/12

     Rue 89 a eu l’amabilité de me répondre. Le modèle économique de ce « pur player » basé sur la pub n’a pas bien fonctionné. Ils ont été rachetés par le Nouvel Obs et ne décollent toujours pas.(Seul Médiapart avec son système d'abonnement semble avoir trouvé la voie économique.)

     Rue 89 repose sur la trilogie «  journalistes/experts/ blogueurs acceptés  » Blogueur associé ne signifie pas l’acceptation du tout venant, de vous et moi, comme sur la Tribune de Genève. Ici "associé" signifie clairement :  sélectionné, invité, coopté...

    Ce n'est pas spécifique à Rue 89: cela fonctionne ainsi  en France, visiblement-sous réserve d'un contre-exemple, non produit à ce jour.

    En réalité, le « blogueur associé » que ce soit chez  rue 89, Nouvel Obs, le Monde  etc.  n’est en fait PAS LIBRE. Pas au sens « Tribune-de-genevien » du terme ! La présence du blogueur est systématiquement validée en amont. Tout le monde ne peut bloguer! Il doit dire qui il est et en quoi il va intéresser le média. Ensuite chaque article sera  obligatoirement soumis à relecture par la rédaction avec acceptation ou non. La rédaction du média valide ou non.

    Idem lire les conditions du Lab.  Toujours une rédaction qui ...sélectionne jusqu'aux commentaires :

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     Une méthodologie française  à faire frémir les blogueurs TDG  qui  s’étripent, ferraillent joyeusement sur la Tribune, quotidiennement et  en toute liberté !!!!!!

    Le contrôle de contenu français certes garantit un contenu rédactionnellement normalisé ( orthographe etc...)

    2-Côté blog de presse en Suisse, n’importe qui peut s’inscrire (à date de rédaction de l'article) Pour preuve l’avertissement actuellement posté sur site TDG : tous les blogueurs ne sont même pas encore  identifiés (5% encore inconnus!) Lire : 

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     En tous cas, les blogs TDG bruissent de la  passion suisse pour le fait politique. Campagne électorale quasi permanente. Cette véritable « addiction » locale  génère une effervescence entre  hommes politiques, partis,  citoyens qui  les provoquent, les questionnent sur blog, par  commentaires. Libres jusqu’au bout. Aucun modérateur officiel de contenu sur TDG car le blogueur est tenu responsable des commentaires qu’il publie. Comme c’est vivant !

     La liberté genevoise fait que les extrêmes existent et se répondent. Car pour se répondre, les idées doivent s'exprimer !!! Le plus pro-israélien côtoie le plus pro-palestinien. Toutes les idées s’exposent pour mieux se confronter en joutes verbales. Là où le média français prédigère c'est-à-dire décrète ce qui doit se lire et s’écrire. Et trie en amont. Laisse passer ou non. Censure, en fait.

    Il y a du tirage quelquefois sur la Tribune de Genève. Les esprits s’échauffent grave... 

    Le responsable des blogs entre alors dans le jeu,  fronce  sa moustache. Rappelle les règles. Menace de supprimer les comptes de ceux qui dépassent les bornes. Les commentateurs, les blogueurs  s’en mêlent en réponse. Ils  apportent leur grain de sel, leur acidité, leurs ignorances, leurs erreurs, leurs préjugés, leurs compétences, leurs éclairages, leurs compléments. Ils soutiennent ou vilipendent.

    Cela bataille sec. Et puis finalement tout  s’autogère. Sublime en termes de démocratie !

    La prise de risque de la Tribune de Genève n’accorde permet à cette blogosphère là de vivre en Liberté c'est-à-dire au final  de générer des articles que nous n’aurions jamais pu lire ailleurs.

     

    *SUISSE FRANCE : SYSTEMES POLITIQUES COMPARES :

    De cette petite observation de blogosphères comparées, je tire des conséquences sur la nature différente des types de démocraties.En sémiologie un détail peut expliquer tout un système. Tout comme en psychanalyse, un simple lapsus linguae porte  signification, révèlateur d’un global.

     1- Côté France, le slogan national «  liberté, égalité, fraternité » se conjugue bien mais… à sa manière.

    La blogosphère révèle que le citoyen  peut difficilement s’exprimer en direct. La parole de base est hyper "médatisée" au sens de "représentée". En premier lieu par les médias  bien nommés ces " médiateurs"  traditionnels qui offrent le prêt à penser. Ils trient l'info et la prédigère, notamment pour les choix de ce qui va faire la Une.

    Pour "garantir la démocratie" en amont (toujours en amont!) la France tient à ce que tout le nuancier des pensées politiques soit offert au public par son intermédiaire. C’est la raison pour laquelle l’Etat (donc le contribuable) subventionne, finance la presse de tout bord, d’une façon massive. Presse nourrie par l'Etat à hauteur de 1 milliard par an au titre du fonds de soutien! Financements publics uniques dans le monde occidental  qui choquent.Lire article de Pierre Chappaz sur économiematin.fr ( intéressante comparaison  presse Suisse/France)

    Autre article  du même Chappaz intitulé "la presse française doit sortir de l'assistanat"qui fait un intéressant comparatif avec la presse helvète :
    "La presse romande se porte bien mieux que la française. Il y a pas loin d'une dizaine de quotidiens en Suisse Romande pour seulement un million et demi d'habitants ! Des deux côtés de la frontière, la presse subit la concurrence d'Internet. Alors, pourquoi la presse est-elle dans ce triste état en France, et va-t-elle mieux en Suisse ?La première différence qui saute aux yeux, c'est que la presse française est sous perfusion de l'Etat. Et si c'était là la cause de sa déchéance ? Pour s'attirer les bonnes grâces des journaux, les gouvernements français successifs accumulent depuis 1945 les aides directes ou indirectes. Les subventions et autres fonds de soutien représentent au total plus de 10% du chiffre d'affaires des medias, soit plus d'un milliard d'euros par an. Sans compter la très controversée niche fiscale des journalistes, qui peuvent déduire 7.650 euros de leur revenu imposable. Un tel niveau d'ingérence étatique dans la presse est unique dans le monde occidental."

    A propos , la rédaction de ce web media (economiematin) m'indique que les blogueurs sont les bienvenus et que "le filtre y est mince".

    Résumé du paradoxe: l'Etat français entend garantir les conditions de la démocratie en organisant lui-même, centre du pouvoir, les viabilités économiques des supports de presse.

     La presse française est une  presse d'opinion (différente en cela du média anglo-saxon)  comme  intermédiaire qui explique l'actualité et le réel au bon peuple. Une profession se pose en médiateur et décide du contenu.

    Observation..... la  blogosphère de presse reste en fait  sur le même schéma!

    Ce mode de faire est typiquement hexagonal. Un spécialiste comparait la France au Japon comme étant deux sociétés de caste sous une apparence républicaine, avec les malaises induits (taux de suicide élevé, consommation de calmants élevée) Pas faux! Et cela explique les explosions sociales typiques de ce pays. La France élit tous les 5 ans son monarque républicain qui prend la tête d’une pyramide de commandement. Comme sous l’ancien régime. Problème : le fonctionnement réel de cette société diffère bien de l’image qu’elle donne d'elle-même! L’Education Nationale en pratiquant l’élitisme républicain  entretient le système. Echec total : des milliers de jeunes quittent l'école sans diplômes alors que quelques- uns vont intégrer les cursus hyper sélectifs. Pour mettre en place, ensuite  ces corps intermédiaires administratifs qui décident pour les autres, au nom des autres. L'ENA, une école d'administration étant présentée comme le top en France.  Symptomatique.

     2- Côté Suisse, cette liberté d'expression  sur les bords du lac pourrait avoir comme première explication le protestantisme. Vrai en partie. En partie seulement. Car la liberté d’agir en tolérance peut aussi se rencontrer chez les bouddhistes, les catholiques etc.

    Il faut creuser l’explication. Suggestion: liberté et tolérance existent tout simplement  car Genève est …en Suisse !

     Le protestantisme serait venu s'installer sur ces rives ( Valdo puis Calvin) parce que le terrain d’accueil d’origine était lui-même tolérant.

    Le canton, selon moi, explique….tout. Un peu comme un blog, unité basique différenciée au sein d' une communauté de blogs?

    Le centralisme jacobin réducteur des différences locales n’a pas sévi en Helvétie. Chaque canton adore cultiver sa différence( au sein de la même langue parlée, le romand,  des nuances  de parlers s'expriment entre deux cantons distants de 50 km …)

    La Suisse, démocratie parmi les plus anciennes d’Europe  a très tôt développé son«  vivre ensemble  politique"

    Une comparaison du corps social helvète s’impose avec le corps au sens médical. Chaque canton  est une unité de base que la différence ne gène pas. Tout comme les cellules différenciées: cellules osseuses, hépatiques, sanguines….Chacune dans sa spécialisation a pour mission de  faire fonctionner le corps global en   développant   des contacts communs, au-delà. Cela passe par des messages chimiques, hormonaux, électriques de communication.

     En politique cela se nomme « consensus »  et aboutit à la  « neutralité »

    Chaque canton suisse  cultive sa différence et  sait en même temps communiquer avec les autres si différents pour un résultat global positif. Là se situe exactement la notion de "confiance" accordée à un tiers.

    Tout  passe par la palabre. D’où l’immense attrait  pour le fait politique observé sur les blogs de la Tribune de Genève. Un  temps immense consacré à la parlotte. Mais pour quel résultat ! L’ordre ne vient pas d’en haut. Ou s’il vient d’en haut (instances fédérales)  il doit subir la longue validation horizontale.  La décision finale résulte du consensus. Même  après des mois de blocage éventuellement. Le système présente  ses inconvénvients de lenteur évidemment.

    Les étrangers ne comprennent rien à la Suisse s’ils n’ont observé cette passion locale.

    Décréter rapidement que la neutralité suisse serait une "absence de positionnement de la part de gens incapables de prendre une décision" est une erreur totale. La neutralité  résulte de  discussions politiques les plus affirmées, les plus rudes, les plus longues, les plus paralysantes. Elle se base sur la tolérance  par  l’intégration consensuelle  d’idées a priori différentes.

    Pour cela,simplissime: en amont les idées diverses doivent en premier lieu s’exprimer en toute démocratie.

    Vive la blogosphère suisse !

    Sylvie Neidinger

     

    Merci à l’hébergeur TDG. Bonne année 2013 à tous


    POST de février 2013  !!!!!TDG désormais demande à tout nouveau candidat blogueur d 'expliciter son projet de blog et de bien signifier qui il est, à la rédaction. Ceci dit dans le fonctionnement ultérieur, le blogueur garde toujours sa liberté d'expression écrite telle que citée plus haut.

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  • Femen, seins et guerres de... religions

    La bourde n'a pas échappé à la sagacité du  "bousingot, souriant bonhomme du gratuit de Carouge, "Tout l'immobilier" qui la signale dans son édition n°657 du 3 décembre 2012, sur le registre de l'humour. 

    Il souligne un commentaire "mal calibré  "rédigé sur la Tribune de cette bonne ville calviniste  à propos de la photo des Femen en action à Paris  parue le 19.11.2012 sur TDG version papier.

    Un rédacteur  y nomme "groupe de féministes catholiques françaises"...ces Femen,  des activistes du sein en l'air  affublées pour l'occasion de  coiffes de nonnes.

    Bigre ! De quoi rallumer une petite guerre religieuse  de derrière les fagots...

    Explication: le  plumitif a dû avoir la berlue, hyper troublé par les excroissances mammaires soumises aux intempéries dont la bise, froide mais caressante?

    Bousingot rappelle que ces "agit'prop'  sont bien urkrainiennes et non hexagonales.

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     Les Femen sont d'ailleurs au féminisme ce que le Nord Coréen  Kim-Jong-Un serait à la démocratie....Ces jeunes femmes instrumentalisent  leur plastique avantageuse et leurs appendices frontaux dénudés comme outil de propagande.

    De jolis corps  exposés, dynamiques. Un usage visuel commercialisé du corps féminin à vocation de médiatisation ... Exactement comme dans les pubs justement dénoncées par les féministes "traditionnelles" -Pour la peine, j'ai volontairement masqué les dites mamelles lactifères de la photo des grivoises de Kiev sur le blog !

    Pire. En rédigeant, le journaliste de la Tribune de Genève  n' a pas pris conscience du grand danger qu'induisait sa légende maladroite  du cliché. A savoir, le  risque  majeur de conversions massives masculines chez les... lecteurs-protestants si les femmes...catholiques françaises  adoptaient désormais  ce   nouveau look "total  sexy" avec les poitrines si généreuses et mobiles !!!

     Ne pas oublier -nous sommes encore dans l'année Rousseau-que ce grand genevois n'avait pas hésité une seconde à parjurer sa foi calviniste afin de  mieux batifoler du côté de Chambéry. Pour ensuite réintégrer le berceau religieux lorsque Madame de Warens l'a laissé tomber !

                                              EGLISE PRESSE ET FEMEN

    J'ai voulu chercher une réaction ...en  France voisine.

    Un responsable de la com' d'un diocèse  catholique d'un département rhône-alpin que je ne nommerai pas a bien éclaté de rire, hier, lorsque qu'il a vu  la photo et son commentaire.

    Et lui de me rappeler une...-sacrée !- bévue commise dans le quotidien Dauphiné Libéré par une certaine Alexandra dans son article du 2 juin 2002.

    Envoyée à  l'Assemblée synodale des Diocèses Catholiques  de Savoie où de nécessaires réformes étaient évoquées dans l'actu de l'époque, la rédactrice- en manque évident  de culture - avait  titré son papier qui avait fait la Une : ...."l'Eglise savoyarde réformée" !

    Ah, ces journalistes...

                                                                       Sylvie Neidinger

    suite : Femen, seins et guerre chaude

  • Littérature et web 2.0 à la Muse

     L’espace genevois de « co-working »  rue de la Muse, Plainpalais, accueillait mardi 20 novembre dernier  la remise du prix littéraire Webstory.ch.

     La plateforme d’écriture sur internet, lancée lors du  dernier Salon du livre de Genève a réussi son pari. Plusieurs  « webwriters » bien inspirés ont envoyé leurs textes .14 au total. Ecrits  lisibles en ligne.;

    « Requiem pour Sandy » Aydan, a reçu  le 1er prix Ont été également honorés : Thierry Villon, Camille et Carmen Chamorel.

    webstory.ch; helene zanelli,barbara polla,nicoals couchepin,lettres suisses,aydan,ecriture web,réferencement,neidingerHelèna Zanelli, la fondatrice du site a  réussi, en chef d'orchestre, à mobiliser un jury  d’exception des Lettres suisses romandes avec l’écrivain Nicolas Couchepin (pas très web mais très très lettres) Barbara Polla en pool avec  Michka Comtesse, artiste peintre et Fanny Arminjon opticienne et grande lectrice.

     Après la lecture d’extraits  par une souriante Mazala Tajmouati, Barbara Polla,  que l’on ne présente plus s’est exprimée (galeriste, médecin,écrivain, chroniqueuse pour de nombreux magazines, notamment sur Les quotidiennes. Elle vient de publier son dernier  livre «Tout à fait femme» aux éditions Odile Jacob)

     La grande dame genevoise a affirmé combien le texte primé qui traite de l' agonie était puissant.  

    Elle s’est ensuite livrée. En effet, elle a évoqué son propre processus littéraire et par là a balisé les pôles de la différence entre un texte de témoignage et une œuvre d’art.webstory.ch; helene zanelli,barbara polla,nicoals couchepin,lettres suisses,aydan,ecriture web,réferencement,neidinger

    Un jour, sa propre mère lui demanda de l’aider à coucher sur papier ses souvenirs. Et l’auteur-médecin-galeriste-féministe-ancienne politique  de nous décrire comment la relation de travail,  personnelle entre les deux a évolué. Comment au final de banales  anecdotes se sont transcendées en texte littéraire (son premier ouvrage)  qui a sublimé la banale mémoire familiale. Par l’écriture.

    Elle a partagé –et découvert- les instants de vie de  sa propre mère normalement enfouis dans la mémoire. Une porte normalement fermée entre générations fut entre ouverte. Souvenirs de ce Friedrich Dürrenmatt, ami –peintre autant que littérateur- de sa maman elle-même peintre.

     Moment fort de sincérité, d’exception. Applaudissements de la salle. Jamais je n’ai entendu si bien énoncé le …processus de création artistique. Reste-il un enregistrement ? Les 10 mn de son intervention furent magistrales.

     Problème : après de telles confidences,  il était impensable de prendre la parole...C’est donc sur le blog  que je termine de ce que voulais dire ce soir là !

    J'ai noté que la cérémonie fut classiquement littéraire. Or, n’oublions pas qu’il s’agit d’écriture…sur site web ! La Muse qui met  ses locaux à disposition à l'un de ses membres est un espace "net up"dédié aux nouvelles technologies/ nouvelles entreprises. Tout de même.

    REFERENCE LITTERAIRE PAPIER PAS MORTE !

    Là n’est pas le moindre des paradoxes. Et fort  intéressant comme enseignement. Webstory.ch  s'annonce comme générant une « écriture d’un genre nouveau » Or, les références culturelles de la soirée sont restées tout a fait classiquement... livresques.

    Le papier reste un référent incontournable. a ce propos, les Japonais, ce peuple technologique sont en train d'inventer un futuriste ...papier numérique à énergie intégrée en remplacement des tablettes....

    Lors du petit raout, les auteurs étaient d’ailleurs tous  identifiés par un stylo offert. Un stylo à encre, qui tache éventuellement. Pas une souris à impulsion électrique. Hélèna Zanelli est volontaire. Elle investit en pionnière  l’espace technologique numérique. Avec son site d’écriture en ligne, elle  a fondé une  maison... digitale d’accueil des écrivains.

    C’est d'ailleurs ce qui m‘avait intéressé lors de notre première rencontre au Salon du Livre de Palexpo.

    webstory.ch : histoire d'écrire

    Rédigez en ligne votre roman de l'été 

    Nota. D'autres sites dont le grenoblois Short Edition, tentent l’aventure de l’édition en ligne.Webstory est formaté pour accueillir des écrits de dizaines de pages. Short Edition a décidé lui de rester dans le court propre à la lecture web. Deux approches différentes du travail "d'auteur littéraire numérique"  Court mais bon, Short Edition

    La question fondamentale reste la suivante: est-ce que le fait d’écrire sur site web a modifié chez l’auteur son type d’écriture ??? Existe-il une web-écriture littéraire ?

     Les auteurs que j'ai pu  interrroger à la Muse ce soir là, n’allaient pas dans ce sens. Selon   « Carmen » le net  lui a permis de faire revivre et partager des écrits papier  cachés dans un tiroir et connus de ses proches seulement. Alors dans ce cas Webstory aura servi….d’éditeur ! Ce qui est énorme de toutes façons.

    Carmen me disait aussi participer à un atelier d’écriture à Carouge où elle lit ses textes devant public réel. Sur le site web, elle trouve un autre type de groupe de contact. Les deux démarches lui sont totalement complémentaires pour un écrivain néophyte ou non.

    Alors si l’écriture littéraire sur web ne modifie pas intrinsèquement l’acte d’écriture artistique…qu’apporte internet ? Ceci dit, cette affirmation de "non transformation du mode d'écrire"sera à vérifier avec le temps….. Concernant l’écriture journalistique sur web, on s’oriente déjà   vers de nouveaux codes de rédaction avec surtout l'uage des liens hypertexte.

     A y réfléchir, on peut affirmer que le web est un redoutable instrument. Un "scanner du réel en quantité et en  temps immédiat". Avec des instruments hyper puissants tels  Google Analytics

    Un éditeur classique, lui, va publier sur papier couverture carton   un titre en 1000, voire 10 000 exemplaires. Ces livres vont ensuite se volatiliser dans la nature. Combien de fois l’acte de lire sera commis? Impossible de le savoir, de le définir.

    Alors que la web littérature, comme tout domaine numérique, sera multi-scrutée en "Temps réel". Donc en permanence!  Ce temps orwellien, fiction littéraire devenue réalité de notre quotidien voire de notre intime...Combien de personnes connectées à cette heure ci, combien de pages lues en direct, combien de pages... écrites en direct, combien de secondes sur une page, combien de clics et de "jaime"?

    Redoutable instrument de mesure de nos petites vies...

     La fondatrice de Webstory  affirme que le site va prochainement  être optimisé pour une meilleure ergonomie. Il devrait (éventuellement ? car il ne l’est pas actuellement... ) se faire référencer sur le grand portail littéraire du monde francophone : Babelio , 700 000 connexions par mois au minimum

    L’univers web -même  dédié à la littérature-   est une donnée ultra contemporaine  informative. Comme un instant brut de vie, tranché, scanné dans toutes ses mensurations qualitatives, économiques et quantitatives.                   

             Sylvie Neidinger

    (photos Neidinger)

     

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    RUBRIQUE BARBARA #POLLA

     

  • Genève, antidépresseur hydraulique local...

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                                                 LE JET  D'EAU DE GENEVE??

    L’Employée  des Services Industriels (Sig) :« le jet ? Une nécessaire régulation des pressions en sous-sol »

    Le Psychanalyste :« force souterraine qui jaillit en Conscience visible »

    Le Banquier : «modèle mathématique de  flux puissants »

    L’Emir et  son trader, fins  connaisseurs du brut noir :« joli puits d’or… blanc »

    L’Horloger : « métaphore du temps qui passe »

    Le Traducteur : « Geneva Lakefront  »

    L’Ingénieur :«mécanique des fluides, Qualité Suisse »

    L’Observatoire Technologique de Genève et le Sitg (Sytème d’information du Territoire Genevois) : «colonne 3D… humide ! »

    Le Suisse non romand : « Genferei ? »

    Le Fonctionnaire de l’ONU depuis son palais en surplomb: «un rêve de  bombe bio …inoffensive »

    Le brasseur de bière Calvinius «elle semble  goûteuse, cette Pression sans mousse ! »

    Verdict du  Service de la Mensuration Officielle Genevois : « 140 mètres »

    Le Chocolatier: « Et si la fontaine coulait en cacao ?

    Jean-Jacques Rousseau : «objet philosophique non répertorié qui m’est inconnu !»

    Le Touriste Marcel à sa tendre  moitié : « un peu cliché non, le jet d’eau à Genève? »

    Réponse « Ne serait-il  pas  un petit antidépresseur… hydraulique…local ? »

    Sylvie Neidinger

     

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