Une certaine Sandra Muller est à l'origine du hashtag #balancetonporc qui va marquer le féminisme dans sa version 2017..
Attention pas forcément dans le bon sens. "balancer"appartient au vocabulaire détestable de la délation!
Et le mouvement peut déraper à généraliser, à accuser à tort...
L'inventeur du terme bosse à New-York. Cette femme explique la genèse de ce qu'elle a mis en place sans imaginer le succès (interview à France Antilles) que cela allait donner.
Son idée est reprise en anglais.
Sauf au #MeeToo est une appellation moins vulgaire et problématique
"Tout est parti d'une "blague" avec une amie au téléphone, raconte Sandra Muller, initiatrice vendredi du hashtag #balancetonporc qui, dans la foulée des révélations sur Harvey Weinstein, a enflammé Twitter en France et au-delà.
Cette femme de 46 ans, directrice d'une lettre spécialisée sur l'audiovisuel et installée à New York depuis quatre ans avec ses deux enfants, explique comment le scandale sur le tout-puissant producteur de cinéma américain l'a affectée, et comment elle espère que son hashtag pourra faire avancer les choses face au harcèlement sexuel.
QUESTION: Comment est venue l'idée de lancer ce hashtag sur Twitter, et comment avez-vous réagi face à son succès?
REPONSE: J'étais très choquée par l'affaire Weinstein ici, je trouvais que ça prenait des proportions incroyables (...) Ensuite j'ai vu une énorme photo dans Le Parisien où ils appelaient (Weinstein) +le porc+, et puis j'étais avec une amie au téléphone et on parlait des problèmes de harcèlement, et c'est venu comme une blague, je lui ait dit, tiens, +Je vais lancer un hashtag qui va s'appeler #balancetonporc+, c'est absolument pas classe mais c'est rigolo, et je l'ai lancé pendant que je lui parlais et au départ ça n'a pas donné grand chose... ça n'a pas été immédiat, mais au bout de cinq, six heures, j'ai commencé à avoir un flot de tweets incontrôlables, à tel point que j'ai reçu un message pour savoir si c'était bien mon tweet qui était utilisé.
Je ne suis absolument pas professionnelle des tweets, je ne cherchais pas le +buzz+ (...) J'ai été dépassée. Maintenant j'essaie de contrôler tout ça, de répondre vraiment aux gens, surtout ceux qui ne sont pas d'accord avec nous - je dis +nous+ parce que c'est pas moi, c'est les autres, moi j'ai juste créé un hashtag!"
WEINSTEIN, BERLUSCONI, ...
Attention toutefois à ce que les réseaux sociaux ne se transforment pas en délateurs en désignant publiquement et nommament, au regard de personnes que seule la justice pourra, pourrait juger. Et pour des acte répréhensibles.
A propos de porc et de toute expression de dénigrement humain utilisant l'image porcine, on rappelle toutefois que l'animal domestique, le vrai, celui qui grogne et se roule dans la fange est infiniment différent du PORC supposé ...masculin!
Je publie ici les commentaires venus sous l'article du 13 octobre Certes Weinstein...et Trump ?
Le commentateur Gislebert, qui se présente avec humour comme... cochon de contribuable ! y défend cet animal avec justesse.
GENTILS COCHONS
L'image de cet animal est effectivement prisonnière de l'usage qui en est fait.... depuis l'antiquité et les fables d'Esope. Voire avant.
Il faudra alors distinguer les porcs dits "humains" des pauvres porcins, animaux si aptes à nous prouver leur affection alors qu'ils sont élevés pour passer à la poêle en côtelettes et rôtis !
Alors.... #lecochoncestmignon
Sylvie Neidinger
*http://www.boursier.com/actualites/economie/donald-trump-au-summum-de-l-impopularite-en-europe-37306.html?google_editors_picks=true
*Suite en janvier 2018:
La créatrice du hashtag, Sandra Muller est assignée par celui dont elle donne le nom à la vindicte et qui s'estime diffamé :
http://www.lepoint.fr/societe/la-creatrice-de-balancetonporc-poursuivie-en-diffamation-18-01-2018-2187820_23.php
(crédit image : capture écran de l'article en lien web)
Commentaires
*Mais qu’avez-vous donc toutes contre le porc ? Un animal plein de charme et de finesse, il n’est qu’à lire l’éloge qu’en fait Philippe Sollers (lien ci-dessous).
Et pourtant, il est le plus souvent élevé, nourri et abattu dans des conditions indignes, rendu responsable de pires parasitoses, ostracisé et traîné sur le banc d’infamie… Pourriez-pas vous trouver une autre tête de turc (si j’ose, pas très approprié…) pour qualifier les agissements des harceleurs très humains ? Le porc ne mérite vraiment pas cet opprobre, croyez-moi, c’est un cochon de contribuable qui vous l’affirme… :))
http://www.philippesollers.net/eloge-du-porc.html
Écrit par : Gislebert | 16/10/2017
Répondre à ce commentaire*Bonne remarque ! Les humains utilisent dans leur langage des expressions liées aux animaux pour des affaires qui les concernent eux...
Je m'étais justement posé cette question d'écriture la semaine dernière à propos des chiens (du genre "ce type est un chien") alors que le chien et le porc sont des animaux domestiqués totalement dépendants de l'homme.
Un "sale porc" pour parler d'un humain est une expression qui instrumentalise l'animal ( enfin ça c'est depuis l'antiquité ..les fables d'Esope etc)
Il a été effectivement démontré que le porc est aussi affectueux qu'un chien mais l'homme ne le laisse pas entretenir cette relation de proximité.
Et ces pauvres animaux victimes d'être élevés pour être bouffés ou servir de gardien etc sont en plus stigmatisés dans le langage . Le lobby de défense de....l'image du chien et du porc n'est pas encore en place...!
Écrit par : Sylvie Neidinger | 17/10/2017
*Une italienne évoque le "porc Weinstein"