Les britanniques qui entendent quitter l'#UE par tous les moyens semblent prendre pour argent comptant le supposé " modèle suisse de révolte anti-UE".
Un article du 21 août de JP Buchs de Bilan.ch , éloquent, s'intitule "Pour les Brexiteurs la Suisse est un modèle à suivre."
Selon lui "la Grande-Bretagne devrait suivre l'exemple de la Suisse qui n'a pas plié face aux mesures prises par l'Union Européenne pour la contraindre à suivre l'accord-cadre institutionnel."
Erreur significative d'analyse !
Le Royaume-Uni (Royaume-Désuni pour être précis) est à l'INTERIEUR de l'UE, membre des 28.
La Suisse est à l'EXTERIEUR de l'UE, non membre.
La différence est magistrale!
Dès lors comparer les deux situations n'a aucun sens et renvoie le brexiteur qui compare à un statut d'amateurisme, de non compétence.
Les brexiteurs prennent leurs vessies nationalistes pour des lanternes...Leur immense nostalgie de l'Empire disparu sur lequel le soleil ne se couchait jamais embue leurs esprits d'un fog tout londonien.
Les anglais veulent le beurre et l'argent du beurre, les avantages sans les contraintes, être dehors tout en choisissant le meilleur de l'intérieur à leur convenance. Inacceptable.
L'épisode du brexit dans ses deux premières années de négociations a d'ailleurs révélé la méconnaissance de ce qu'est l'UE, de son fonctionnement par nombre de politiciens et dirigeants d'outre-manche. Pas seulement par les bizarres Nigel Farage ou Boris Johnson...
L'UE se fonde sur des textes juridiques là où les britanniques parlent de deal, d'opportunisme. La négo commerciale face aux règles de droit.
Les brexiteurs se trompent également d'analyse sur la Suisse supposée "tenir tête" et vue comme "modèle".
L'UE n'a juste pas le temps ni l'envie de s'occuper concrètement de UK et CH en même temps ni au même niveau d'intensité !!!
Elle traite le Brexit en priorité car il s'agit du 28 ème état membre. Le no deal -si il se produit- va devoir mobiliser toute l'attention, toutes les ressources humaines, toute l'énergie.
ETRE DEDANS OU DEHORS
Les deux pays ont toutefois en commun d'être des îles, une île de montagnes pour la Suisse. Les deux réalités helvète et britannique se rejoignent sur leur... futur lié ou non à l'UE.
Les bilatérales mises en place par une diplomatie suisse excellente fonctionnaient jusqu'à ce vote anti-libre circulation qui mit la loupe sur le "pays neutre". Contrairement aux britanniques, les Suisses connaissaient les arcanes du pouvoir européen dans les moindre détails.
Ce rejet suisse d'une règle européenne par votation permit à l'UE de se pencher spécifiquement sur la globalité du dossier bilatéral. Et d'y trouver à redire.
La Suisse entend rester en dehors tout en ayant les avantages d'être dedans, à sa convenance. L'UE pas forcément...Elle remet en cause l'actuel accord.
Mais tout est question d'urgence de la priorité. A Bruxelles on s'occupe du Royaume-Uni en premier lieu.
Ce délais ne signifie pas du tout que le cas suisse ne soit évoqué ensuite par l'Union Européenne avec la demande précise de choisir d'être dehors ou dedans avec toutes les conséquences liées au choix. Ou a minima une bilatérale qui convienne aux textes européens
Le Brexit pousse à l'UE fait le ménage jusque dans les relations bilatérales. Cela tient de son avenir à elle, aux 28/27.
Fini de tolérer opportunisme et optimisation de ceux qui pratiquent la cueillette de cerises: le cherry picking, la version british de "vouloir le beurre et l'argent du beurre".
Ajouter / retirer les cerises sur le gâteau UE, sur le pudding UK, sur la tarte aux abricots CH ne pourra se faire que par ACCORD GLOBAL. Ou non accord avec les conséquences induites.
Sylvie Neidinger