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Société- Décomposition - Page 5

  • TRUMP et les WC: surréaliste remarque "politique" d'un Président des USA

    On voudrait rester quelques jours sans entendre parler de Donald. Du coup sans en parler.

    Et c'est lui même qui revient à sa réalité tweetesque, décalée, ridicule, triste,  insultante, déjantée, agressive ou comique. Suivant l'humeur du jour.

    L'individu allant aux toilettes  eut visiblement  quelques problèmes avec l'évacuation de ses déjetions. 

    Le président des USA dans un accès de fulgurante intelligence (ce qu'il dit lui-même de LUI-même) a sonné la trompette médiatique mondiale. En fait : dans un accès de grand ridicule   autour du départ de ses... "reliquats" corporels.

    Son problème de haute géo-stratégie: la crotte ne part pas assez vite dans un pays où il pleut beaucoup. En cause les économiseurs d'eau. "Un contresens de l'histoire" répond avec humour la ministre française de l'écologie.

    "Nous regardons de très près les lavabos, les douches et d'autres éléments de la salle de bain", a lancé le président américain lors d'une réunion à la Maison Blanche, centrée sur la déréglementation, en présence de petits entrepreneurs. "Les gens doivent tirer la chasse d'eau 10 fois, 15 fois, au lieu d'une seule fois ! Ils finissent par utiliser plus d'eau", a-t-il ajouté, précisant que l'Agence de protection de l'environnement (EPA) se penchait actuellement sur le dossier à sa demande. "

    Il connait ce thème. En effet, le musée Guggenheim (impertinent ?) lui avait proposé les  toilettes en or massif baptisées América de l'italien Maurizio Cattelan. L'oeuvre impertinente a depuis été volée...#trump; #us,#wc,water closed,toilettes,économiseur d'eau

    Le fond du sujet écologique peut être discuté... Mais peut être pas au niveau présidentiel, personnage  qui a d'autres tâches !

    Dans quelle cuvette sont tombées la politique et la  diplomatie US? Affligeant.

    Elisabeth Borne, ministre française de la transition évologique répond que la bonne nouvelle est que "Trump est très isolé".

                                    TRUMP ET LE PIPI-CACA

    Après sa photo-montage de  torse nu, le pipi caca! 

    Trump impose   au monde son "corporel" intime. Visuellement ou oralement.

    C'est médicalement identifié.

    Les psychiatres avaient prévenu. Le président des USA a un  comportement infantile, narcissique, maladif, auto centré, psychopathe. Toujours en décalage.

    Il impose sa vision au monde et plonge de facto son pays en décomposition politique, diplomatique car il en est  le numéro Un.

    Dérangé. Pas seulement des intestins.

                                                                                   Sylvie Neidinger

    #trump; #us,#wc,water closed,toilettes,économiseur d'eau

    Un site commercial n'a pas manqué (c'est vrai !!! ) de commercialiser la brosse de toilettes Trump orangée.Tout est d'actu finalement: les propos de Trump valident ce genre de plaisanterie douteuse.

    #trump; #us,#wc,water closed,toilettes,économiseur d'eau

     

  • Les enfants/ la société/les profs/l'écriture

    Que faisons nous vivre à nos enfants? Vous éduquez, vous transmettez les valeurs à votre progéniture. Vous tentez tout du moins.

    Et patatrac, l'environnement  vient quelque peu dominer la situation. 

    Un téléfilm  d'horreur, la  violence insoutenable, gros mots à la clé viendront potentiellement casser la baraque. Ce n'est pas nouveau.

    Un témoignage ici, dans le registre "professeur qui devrait balayer devant sa porte": une bizarre "correction".

    correction de professeur,scolarité

    L'enseignant signale à l'élève, avec une écriture innommable    "c'est un peu juste. il faut t'exercer plus à l'écriture". (on peut  lire "encenser" tellement les lettres sont mal formées)

    La remarque est presque illisible.

    Question: dans quel monde et  avec quelles méthodes transmet-on le savoir et les règles ? 

     Le prof (de Belles Lettres ?) demande avec une écriture illisible à l'élève de bien écrire....En résumé, faites ce que ce message (mal) écrit annonce par des  pattes d'oie, pattes de mouches péniblement scribouillardes.

    Cette écriture illisible à un  élève tient probablement de la négligence  au pire du mépris! La "correction" tient étymologiquement du châtiment ...qu'aucun enseignant ne s'afflige à lui-même !

    Qui faut-il encenser? Certainement les élèves pris dans un bain adulte carrément illogique. Encenser les jeunes  qui arrivent à en rire, à mettre de la distance et de la dérision. 

    Malheureusement beaucoup d'élèves peuvent être découragés par ces "voies de fait" dans leur tête à tête avec les représentants de la scolarité. On comprend pourquoi.

    Les oies ont de beaux jours devant elles. Les pattes d'oies des profs aussi.

                                                         Sylvie Neidinger     

         

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  • Paris, Ministère de la culture urinaire

    L'affaire révélée du haut fonctionnaire du Ministère de la Culture, DRH pervers qui droguait les femmes postulantes  aux diurétiques pour mieux les voir uriner ensuite, les filmer, noter sur des fichiers excel choque.

    Les faits sont gratinés. Mais surtout la durée. L'individu a sévi une dizaine années. Les signalements étant mis de côté.

    Le scandale majeur étant la protection de cet homme par l'Administration. Ni les ministres de la culture Fleur Pellerin et ensuite Audrey Azoulay n'ont lancé une enquête suite aux alertes  de victimes.

    Cette semaine  ressort l'affaire Polanski avec un nouveau témoignage de femme Valentine Monnier qui dit avoir été violée en Suisse par le réalisateur en 1975. (sa parole/prescription des faits)

    Elle intervient publiquement, choquée elle aussi de voir le réalisateur  Polanski affirmer que son film J'accuse (qui sort cette semaine) est aussi pour lui une accusation de ceux qui l'ont accusé lui (cf le dossier de presse du film)

    Récupérer ce que subit le capitaine Dreyfus au XIXème siècle pour contrer les accusation de  viols (dont plusieurs établies devant la Justice) est juste inadmissible de la part de Polanski.

    Le  mouvement #MeToo semblait aller un peu loin dans les dénonciations en mode procès publics médiatiques  pouvant être diffamatoires. Semblait. Car depuis cette dénonciation les affaires sortes!

    Au vu de ces deux affaires récentes, celle du ministère de la culture  l'urine et celle du réalisateur violeur Polanski qui ose récupérer Dreyfus à sa cause, il est effectivement TEMPS que la parole des femmes s'exprime. Et que les actes délictueux soient jugés.

    Les tribunaux (les vrais, pas les médiatiques) sont là pour trier les faits et les diffamations éventuelles. 

                                                     Sylvie Neidinger 

  • Kechiche, voyeuriste à Cannes... déconsidéré. Le Festival avec!

    Comment le Festival de Cannes a-t-il pu inscrire en sélection officielle le non-film de Abdellatif Kechiche lors de cette 78ème édition?

    "Intermezzo" donne selon un témoignage:  20 mn de cinéma + 3h  de porno !

     

            VERNIS INTELLECTUEL (Ô PICASSO...) POUR DU... PORNO VOYEURISTE

     

    Le réalisateur  se complet, se plait à filmer des corps féminins nus et sexualisés (pas des corps masculins nus ...) en  de longues séquences pornos.

    Des fesses, des fesses, des fesses. Overdose de fesses. 

    Suite à la projection, Abdellatif  Kechiche déboule en conférence de presse pour défendre son "oeuvre" supposée être   «d’inspiration impressionniste et cubiste» selon lui.

    Présentée avec un vernis intellectuel en plus ! "Pour beaucoup de spectateurs, la séance aura été plus synonyme de porno que Picasso. Les fesses, il y en a un paquet dans cet intermède. À croire que le réalisateur de La Vie d’Adèle rentrerait dedans avec sa caméra s’il le pouvait."dixit. Accusé de "male gaze" (voir infra en pied d'article) 

    Le degré Zéro artistique atteint.

    Un second Harvey Weinstein????

    Kechiche : un probable pervers qui exige en tournage de ce film des scènes de sexe réelles.

    Les actrices et acteurs  refusèrent. Il leur distribue alors de l'alcool, les épuisant par des tournages de nuit pour qu'ils "craquent" et acceptent ses désirs pervers.

    Kechiche est en état de récidive car les actrices avaient DEJA dénoncé le tournage de La Vie d'Adèle :" Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos n'avaient pas démenti les pressions du réalisateur pour obtenir la scène parfaite : d'abord au Daily Beast où elles ont avoué qu'elles ne voudraient plus travailler à nouveau avec lui, puis au Magazine Première à qui elles ont raconté en détail les conditions d'un tournage qui s'est avéré une expérience traumatisante, voire un calvaire."

    A l'heure où les femmes du cinéma ont lancé un arrêt à leur instrumentalisation avec le mouvement #MeToo , à Hollywood ,  ce non-film cannais détonne.

    Le même dégoût gagne. Les spectateurs ont quitté en masse la projection: du jamais vu. L'actrice principale, une certaine Ophélie Bau aussi ! Débandade...

    Qui a financé le film de Kechiche?

    Dans quelle société vit-on ? Les corps féminins nus placardés à outrance dans les pubs des couloirs de métro, des magazines est devenu  une habitude,  les longues scènes sexuelles féminines en sélection officielle à Cannes. Corps de femmes devenus objets d'un mâle voyeurisme.

    Que Kerchiche soit pervers est une chose.

    Qu'il traite d'imbécile le journaliste de l'AFP qui pose des questions sur la plainte pour agression sexuelle contre lui est une chose. ( plainte issue d'une actrice)

    Qu'il obtienne tous les financements pour filmer sa vision malade et qu'il obtienne une sélection officielle dans la mecque du cinéma, Cannes en plus est juste insensé.

    Ce voyeurisme "artistique" sur le corps de la femme n'a donc pas de limite??

    A vomir !

                                                  Sylvie Neidinger

     

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  • Halte aux "pogroms"

    Un certain Jacques Debot, Tzigane,  publie  le 27 mars une alerte sur les "pogroms" de la banlieue française autour de la rumeur de la camionnette blanche qui choperait les enfants pour mieux les découper...

    Une stigmatisation qui certes ici est dénoncée avec un vocabulaire probablement exagéré. Mais c'est le terme uilisé par ce rédacteur qui lance un cri du coeur.

    Ici, en pied, la reprise intégrale, dans le cas où le lien web  ...ne se ferait plus naturellement: https://blogs.mediapart.fr/jacques-debot/blog/270319/romstorie-les-banlieues-tentees-par-le-pogrom

    Un article acide, ironique, triste  synthétique sur ce peuple, ces peuples, que Hitler a largement détruits dans les camps de concentration en son temps, sans que généralement Monsieur  et Madame tout le monde ne le sache encore ... en 2019 !

    Certains revivent une séquence dont ils se seraient bien passés.

    Le camionnette blanche est typiquement celle des identifiés comme "gens du voyage". Des non sédentaires, gitans, tziganes ou autres.

    Il s'agit de plusieurs peuples, de plusieurs réalités d'origine différentes  (coeur de l'Europe pour les yéniches, Inde pour d'autres, il y a plusieurs siècles.)

    Mais tous  balancés dans le même sac de la... stigmatisation. Qui dès lors les amène, comme d'auteur de l'article  se sentir UN peuple.

    La camionnette blanche tire les caravanes. ô scandale que ces agressions.

    "Ce peuple n'est pas le mien, Jacques Debot. Il est le vôtre. Et vous prenez votre plume.

    En réalité votre peuple non sédentaire est surtout  ... le nôtre."

    Nôtre dans notre mémoire européenne commune. Soutien.

                                                                       Sylvie Neidinger

     

    Romstorie: les banlieues tentées par le pogrom?

    Ce petit peuple, c'est le mien, le peuple tsigane pathétique et maudit, que la rumeur accuse aujourd'hui d'enlever des enfants pour les livrer au trafic d'organes. Une fois de plus, il semblerait que de nouveaux pogroms se préparent et que les Tsiganes n'aient pas encore assez souffert
     

    Une succession de faits divers tragiques se déroule en ce moment-même en banlieue parisienne où des bandes armées font barrage aux véhicules utilitaires dont ils supposent que les conducteurs sont roms, saccagent ces véhicules en arrachent de force conducteurs et passagers pour les rouer de coups, au motif qu’il s’agirait de rôdeurs cherchant à kidnapper des enfants pour des filières de trafiquants d’organes.

    On identifie le Basque à son béret, le Breton à son chapeau rond, le Bavarois avec son petit galurin de feutre, le rappeur avec sa casquette de base-ball. Mais à quoi ces « justiciers » reconnaissent-ils un Rom ? Ils reconnaissent un Rom à sa camionnette blanche. La dialectique des rumeurs n’est pas compliquée. D’après eux, la camionnette en question rode en repérage pour s’emparer des petits enfants. Les Roms, adroits à désosser les appareils ménagers pour en extraire le cuivre et la ferraille, se sont reconvertis dans une activité bien plus lucrative. Ils désossent maintenant les enfants pour prélever le foie, la rate et les rognons, tous les organes qui se vendent et se trafiquent.

    La rumeur ne dit pas quels docteurs opèrent ces prélèvements ni dans quelles cliniques. Comme les registres de la police et de la gendarmerie, la rumeur est muette sur l’identité des enfants kidnappés, sur la date et les lieux d’enlèvements, mais c’est normal, c’est un complot, on nous cache la vérité. On ne sait rien non plus des patients transplantés, ni du coût de l’opération, du mode de règlement, du taux de prise en charge par la caisse d’assurance maladie. La rumeur est loufoque, la rumeur est boiteuse, la rumeur est une bouture, un greffon qui cherche son porte-greffe pour s’enraciner, croître et proliférer.

    La connexion entre les Tsiganes et le prélèvement d’organes n’est pas un fait historique entièrement nouveau puisque notre petit peuple l’a déjà rencontré à deux reprises. La première fois c’était à Auschwitz. A la descente des trains qui les livraient aux bourreaux, le nazi Mengele sélectionnait systématiquement les couples d’enfants tsiganes jumeaux. Il les faisait tuer ou les tuait lui-même dans les jours suivants pour prélever les organes, le thymus, les glandes surrénales, etc. Dans ces organes prélevés sur des enfants tsiganes assassinés il pensait pouvoir découvrir la même particularité, la même anomalie chez l’un et chez l’autre, et cette particularité serait le secret de la gémellité. S’il avait pu découvrir le secret de la gémellité, sa « race de seigneurs » aurait pu se multiplier deux fois plus vite et le Reich nazi reconnaissant l’aurait élevé aux plus hautes dignités. Pour ces foutaises, Mengele a assassiné des centaines d’enfants tsiganes à seule fin de prélever leurs organes. De même il a prélevé leurs yeux en grand nombre pour déterminer s’il existait une prédisposition à naître avec des yeux bleus.

    La seconde conjonction tsiganes-organes s’est produite au Kosovo dans les années 1998-99 ruet les années qui ont suivi. Sur cette affaire, on est maintenant renseigné bien au-delà de la rumeur, du fait divers et de la presse à sensation. Les rapports de Mme Carla Del Ponte et du Sénateur Marty apportent les éléments troublants sur le financement de l’armée de libération UCK par le trafic d’organes d’êtres humains. Les prisonniers de ce groupe de partisans étaient maintenus en vie jusqu’à l’arrivée d’un receveur dans l’attente d’une greffe. Le prisonnier, la plupart du temps un tsigane,  était alors assassiné, ses organes prélevés et transplantés. On connait les emplacements des cliniques, les filières, les patients qui ont reçu ces organes, les médecins qui opéraient, à deux heures d’avion de chez nous. Au cours des dernières années, on a jugé et condamné certains acteurs de ces crimes abominables. L’UCK mise en cause dans ces crimes est au pouvoir actuellement au Kosovo. Les enquêtes prospèrent avec beaucoup de lenteur, mais toutes les traces ne seront pas effacées.

    Revenons maintenant  à notre France de 2019 à ces territoires de la République où la rumeur, telle un greffon sur son porte-greffe, a pris racine au cours des vingt dernières années, vingt  années de proximité entre les habitants des cités et ceux des bidonvilles.Il n’est pas raisonnable d’espérer que tout se soit bien passé. Il y a eu des accrochages, des conflits, des tensions tout au long de ces années, mais, pour faire court, ça restait, la plupart du temps « dans les limites de l’acceptable » Néanmoins quatre événements au moins ont retenu notre attention, quatre événements qui ont pour points communs d’avoir fait l’objet d’une médiatisation au niveau national, d’avoir été d’une grande violence, d’avoir été revendiqués publiquement par les agresseurs, quatre événements dont les victimes étaient roms.

    Le 28 septembre 2012, à Marseille, les habitants de la Cité des Créneaux, au nord de Marseille, mettent les Roms en demeure de quitter immédiatement le lieu où ils avaient établi un campement et sans plus attendre mettent le feu au mobilier et au matériel des familles. La sénatrice socialiste Samia Ghali a déclaré à plusieurs reprises comprendre et ne pas condamner les incendiaires.

    Le 17 juin 2014, à Pierrefitte sur Seine, un adolescent  rom de 16 ans, le jeune Georghe Franzhu, plus souvent appelé Darius, vaguement accusé de vols par les jeunes de la Cité des Poètes voisine du bidonville où il réside, est enlevé, torturé, laissé pour mort dans un caddy de supermarché. Il survivra après de longues semaines de coma, très handicapé par de nombreuses séquelles.

    Le 1er février 2018 à Garges-lès-Gonesse, un homme âgé, que la presse a appelé Mr Youcef, retrouve sa maison (où il ne vivait pas) située dans un lotissement, occupée par des squatters roms. Il engage contre eux une procédure mais comme toute procédure celle-ci requérait des délais que la presse a largement commentés. Sur les réseaux, le blogueur franco-tunisien Bassem Braïki appelle les jeunes de la cité voisine à déloger les squatteurs, ce qu’ils font le même jour. Ces justiciers filment leur opération et la diffusent sur les réseaux où on peut les voir exhiber des armes de guerre.

    Le 9 juin 2018 à Grenoble, quelques familles roms installées Rue Albert Thomas, dans le quartier du Mistral sont délogées au cours de la nuit, poursuivies, brutalisées par de jeunes habitants de la Cité qui mettent le feu à leurs cabanons, les empêchant de venir se réinstaller.

    Même si le Président de la République François Hollande avait en juillet 2014 annoncé très solennellement que tous les moyens seraient mis en œuvre pour que les auteurs des sévices subis par le jeune Darius soient retrouvés et punis, quelques mois après l’enquête était close, le dossier était refermé, le juge n’avait mis personne en examen. Comme à Marseille, à Grenoble et Garges-lès-Gonesse, les dossiers ont été très vite refermés, les auteurs des violences contre les Roms s’en sont tirés à très bon compte, aucun jugement n’a été rendu.

    « Les cités » n'ont pas organisé ce qui ressemble de plus en plus à une répétition générale avant les pogroms, même si on retrouve aujourd’hui  des gens « des cités » parmi les prévenus appelés à comparaître à la barre du tribunal de Paris, interpellés au cours des nuits passées alors qu’ils menaçaient les Roms. On verra quel sera la nature de la décision des juges, mais ces jeunes ou moins jeunes me font penser aux paroles de ce merveilleux écrivain qu’était Jean Guéhenno. Dans son ouvrage « La mort des autres », Jean Guéhenno, qui avait été soldat pendant la Première Guerre mondiale, écrivait que ses compagnons d’armes, les jeunes gens qui avaient fait la guerre, n’étaient pas des salauds. Pour lui, les salauds étaient ceux qui avaient demandé à ces jeunes gens de faire la guerre. A ces salauds, il refusait de pardonner.

    Les salauds d’aujourd’hui sont planqués sur Twitter et sur Facebook. Chaque jour ils excitent écervelés et désœuvrés à persécuter les Roms. Ils déversent la haine et le font en toute impunité. Ils appellent au meurtre, au pogrom, à l’incendie. Ils répandent les rumeurs, accusent les Roms de propager les maladies, la tuberculose, la rougeole, la gale. Ils accusent les Roms de manger les chiens, de droguer les bébés, d’être sales et voleurs, incultes, de se prostituer. Ils moquent les infirmités des mendiants, se pincent le nez, réclament des châtiments. Ils sont élus de la République, de notre République et pourtant prônent le nettoyage ethnique. Ils sont journalistes et s’ils écrivent un article banal sur une décision d’aménagement du territoire par une collectivité locale, si cette décision concerne les Roms où les Gens du Voyage, ils illustrent l’article avec la photo d’un tas d’ordures. Nous sommes insultés, moqués, dévalorisés sur les réseaux sociaux, c’est chaque jour et c’est toute l’année.

    A Montreuil, tout près de Paris, une équipe politique ambitionne de conquérir la ville aux prochaines élections municipales. Elle est présente sur Twitter sous le nom de : Collectif-Lagny basMontreuil @ParvisLagny. Plusieurs fois par jour, tous les jours, depuis des semaines et des semaines, cette équipe diffuse des tweets où sont associés les mots Roms, rats, ordure, nuisances, illustrés de photos de matières fécales. Ces gens qui ambitionnent de gouverner une grande ville de 107 000 habitants n'ont d’autre programme que la haine, la haine des Roms et les photos de matière fécale. Cette répétition à flot continue ne crée pas des rumeurs, elle crée des vérités, qui vont de soi et mènent aux pogroms.

    La prise de conscience brutale et soudaine, la crainte légitime de voir soudain la minorité la plus faible de notre société mise en danger mortel, a provoqué un afflux de soutiens sur les réseaux sociaux. Il faut savoir que symétriquement on peut lire un afflux plus important encore de menaces.

    Nous avons une telle habitude des menaces qu’elles nous laissent dans un état proche de l’indifférence. Quant aux soutiens, ils étaient si rares que nous en avions depuis longtemps perdu la saveur. Nous lisons avec stupeur des tweets où des élus se réclament des valeurs de la République et nous assurent de leur soutien. J’ai tant écrit de courriers à ces gens-là, tant de fois je leur ai demandé leur aide en faveur des familles roms dans la grande détresse et ces gens-là ne m’ont jamais répondu. Je connais leur main qui aujourd’hui nous flatte, si prompte à étrangler. Je connais leurs mots à charge creuse et souffre de les lire. Si nous en sommes là, c’est aussi de leur faute. Demain, ils feront semblant de verser une larme. Donnera-t-elle assez d'eau pour éteindre les feux allumés des pogroms ?"

     

                                                   Rubrique Yéniches