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syrie - Page 8

  • Le printemps néo-colonial arabe

    Le processus de prise de possession coloniale du monde arabe n'était pas achevé avec les décolonisations !

    Il se poursuit sous nos yeux par le dit « printemps arabe »

    Ce « printemps »  finalement développe des conséquences qui partent dans un tout  autre sens que la modernisation démocratique annoncée.

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    Deux observations :

    a- Hier le 10 août 2012, les manifestants tunisiens de Sidi Bouzid, épicentre originel du mouvement d'indignation, s'enflammaient  à nouveau. Ils arguaient du fait que leurs revendications initiales de prospérité économique n'ont pas été satisfaites.

    En lieu et place du mieux être : un gouvernement islamiste s'est installé au pouvoir.

    b- Par extraordinaire, les pays directement à la manœuvre pour « accompagner » le changement arabe sont la France, la Turquie et l'Angleterre et leurs alliés. Soit les trois anciennes puissances coloniales de la zone !

    La Turquie ottomane (occupation de huit siècles du monde arabe et de la Syrie depuis le XVIème siècle) l'Empire britannique (Egypte, Jordanie, Palestine, Irak) l'empire colonial français (Maroc, Algérie, Tunisie dès le XIXème siècle puis le Liban et la Syrie) Enfin les Usa pour la récente occupation de l'Irak.

    Une colonie, suivant la définition romaine est un groupe de peuplement organisé qui se détache d'un territoire avec lequel il reste en relation pour investir un nouveau territoire. Des liens se créent autour d'une domination économique et politique, avec application du principe de diviser pour régner. Donc morceler, communautariser.

    Historique de la colonisation occidentale en Syrie:

    1-Les croisades. Le premier mouvement d'Occident vers le Levant est celui des croisades, d'essence religieuse. Au nom de la religion chrétienne et directement contre la religion musulmane qui naît quelques siècles plus tôt au VIème siècle, son objectif officiel est  de    « sauver les lieux saints, protéger...la Croix » Mais aussi...d'aller chercher  produits et technologies encore inconnus en Europe.  Le monde arabe de cette période historique était techniquement et scientifiquement plus en avance, Bagdad: la mégapole la plus peuplée au monde avec plus de un million d'habitants.

    La Côte est méditerranéenne est alors balisée de châteaux forts croisés (Kalat al Hosn, le Crac des Chevaliers, vers Homs, Margat, Sanjil, Saint-Gilles etc.)

    La mémoire européenne valorise ces faits d'armes. Les familles nobles se prévalent toujours  d'ancêtres croisés. La réalité sur le terrain est vécue autrement. Byzance a vu de nombreuses églises saccagées au passage de ces troupes. Idem au Levant, les populations locales même chrétiennes ont déploré ces occupations issues de l'ouest. L'académicien franco-libanais Amin Maalouf a admirablement décrit dans son ouvrage "Les croisades vues par les arabes", l'envers du décor nommé  «barbarie en terre sainte sous couvert de religion»

    Ici, une perspective  inversée de l'Histoire  rédigée par ceux ...qui la subissent.

    2-L'occupation ottomane du monde arabe jusqu'en Afrique du Nord et aux portes de l'Autriche  démarre au XIIIème siècle par un califat. Selim 1er occupe la Syrie dès 1516. Cette   longue occupation de territoires majoritairement musulmans s'explique évidemment  par le fait que les ottomans sont de religion musulmane.

    A bout de souffle au XIXème siècle, l'empire ottoman  que l'on nomme « le vieil homme malade » voit ses terres possédées reprises par l'Europe conquérante.

    Napoléon lance son « Expédition » en Egypte (1798-1801 Puis la France s'installe en Afrique du nord (débarquement en 1830 avec colonisation de peuplement, création de départements français en 1848) Ensuite  en  Syrie.

    3-Le mandat français sur la Syrie est  issu du Traité de Sèvres (1920)

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    Les colonisations françaises et anglaises sont d'essences différentes.

    Les anglais aux Indes par exemple,  relativement peu nombreux sur le terrain, organisent le «trading», le commerce mais ne cherchent pas spécialement  à « assimiler » les populations car « l'anglicité »  étant un état tellement hors-norme selon eux, que tous les autres ne peuvent le devenir. C'est de facto une colonisation pragmatique, plus consensuelle.

    La colonisation française, narcissique, civilisatrice, toute "brillante" de son roi-soleil et de son "siècle des lumières", sa Galerie des Glaces,   cherche à rendre les populations locales identiques à elle-même. Pas en terme d'égalité des  droits certes mais en modèle idéologique : le fameux « nos ancêtres les gaulois »  enseigné en Algérie comme effet de miroir.

    Or, au Proche-Orient, contrairement à l'Afrique du nord pas encore mûre sur ce point à cette période, cette volonté coloniale française d'imposer un mode de civilisation, une occupation  au ...berceau de l'humanité ne passe pas. La révolte gronde...dès le départ. La  Syrie du Croissant fertile (des premiers agriculteurs néolithiques, du premier alphabet au monde, en cunéiforme à  Ugarit, des premières urbanisations etc.) n'accepte pas.

    Pour autant,  la  méthode française  de colonisation présente l'avantage d'une redoutable  efficacité. En 20 ans, les français auront réalisé ce que huit  siècles d'occupation ottomane n'ont pas permis de faire. Les bases d'un Etat moderne ont été lancées (routes, écoles, cadastres, poste, tram)

    [En juin 2012, partout en Syrie,  à Damas, Alep, Homs, Hassaké, les élèves ont passé les diplômes dits du  « brevet » et du « baccalauréat » exactement comme en France: même terminologie.]

    L'occupation française reste toutefois insupportable à ce peuple orgueilleux et fier. L'insurrection part du Djebel Druze. Des partis nationalistes arabes se fédèrent. S'ajoute le fait que lors de la 2ème guerre mondiale, l'autorité de la France se délite localement  entre vichystes et gaullistes.

    Le 29 mai 1945, après 10 jours de manifestations, les français bombardent Damas allumant un gigantesque incendie toujours dans les esprits. En avril 1946, l'Hexagone évacue totalement le pays.

    Le cas de la Syrie, oubliée de la mémoire collective française. Syrie à la découpe.gouraud druzes 1924 001.jpg

    Curieusement, la mémoire collective française a totalement occulté qu'elle administrait cette zone  tout autant que l'Afrique du nord. Peut-être parce que, d'une part elle en a été chassée et surtout parce que  les français  avaient d'autres ...occupations à subir en  39-45 ?

    Les syriens n'ont rien oublié, eux ! Ces évènements font l'objet de fêtes nationales et de monuments mémoriels.

    Mais le pays n'en sort pas identique ni  indemne. L'antique  « Grande Syrie » s'est vue découpée lors du Traité de Sèvres (1920) puis du Traité de Lausanne (1923) qui vont établir des frontières au sein du très vieil Empire ottoman. Et la suite...

    Coloniser signifie diviser géographiquement, diviser les populations.

    Sous mandat de la Société des Nations (SDN, ancêtre de l'Onu) le pays se voit morcelé en six entités : Etat de Damas, Etat d'Alep, Djebel Druze, Grand Liban, Etat Alaouite, Sandjak d'Alexandrette.

    Nota: l'appellation géographique "Liban" existe depuis les textes antiques (= la montagne blanche comme le laitage  "laban") Elle  nommait le Mont Liban, ce pourvoyeur de bois de cèdre depuis les temps immémoriaux.

    Avec la complicité de la France, La Turquie moderne va largement "se servir". Elle s'empare du sandjak d'Alexandrette, 19 ans  après avoir obtenu  sur la frontière nord de la Syrie Cilicie et Euphrate par les deux traités successifs. Des territoires de langue arabe passent à la Turquie. La France avait  Protectorat sur Iskanderun (Alexandrette) Elle se devait de le ....protéger. Or, elle donnera tout simplement  le sandjak à la Turquie en 1939 en échange d'une possible  neutralité autour de  la 2ème guerre mondiale. La grande ville commerçante d'Alep se voit ainsi privée de sa façade maritime. L'épisode reste toujours douloureux dans la mémoire syrienne.

    L'Etat moderne syrien se recomposera à partir des états mandatés  de Damas, Alep, Alaouite, Druze avec  une frontière très  amputée  au Nord, à l'Est  et sans  Iskanderun.

    4-Le Jolan syrien occupé. L'Etat moderne d'Israël se constitue en 1948 sur le pays nommé Palestine, avec l'accord des anglais (Balfour). Cet Etat s'empare du plateau syrien du Jolan (Golan) en 1967 lors de la Guerre des Six jours. Cette zone est un véritable château d'eau qui  accède au  lac de Tibériade et la  haute vallée du Jourdain. L'occupation est déclarée illégale par les résolutions de l'ONU successives  du Conseil de sécurité... que personne  ne s'empresse d'appliquer.

    Du point de vue juridique international, l'occupation n'est pas validée à ce jour. Les statuts territoriaux sont en statu quo. La Syrie en réclame toujours la rétrocession.

    5-Dernier avatar directement colonial et anachronique : l'occupation américaine de l'Irak en 2003.

    Pour terminer avec les colonisations affectant la Syrie, cette fois indirectement par les réfugiés qu'elle accueille : le cas de l'Irak.

    Les  Usa y lancent en 2003 suite à la doctrine Bush une intervention de type coloniale avec occupation directe pourtant passée de mode.

    Curieusement, les américains adoptent la méthodologie colonialiste ultra- invasive " à la  française" en accompagnant la démarche d'un projet  civilisationnel avec l'arsenal  théorique du "choc des civilisations "par Samuel Huntington qui publie à Harvard  ses thèses en 1996.

    Les Etats-Unis  sont alors dans un sentiment de surpuissance: les murs de Berlin étaient tombés, le cas de l'URSS  supposé réglé. La nouvelle Russie semble neutralisée. Un théoricien ira jusqu'à évoquer, décréter  la "fin de l'Histoire"!

    Les terminologies "d'hyperpuissance" ou "d'empire américain" commencent à se lire ici et là.

    L'Irak est occupé en direct, un gouverneur militaire, le Général Jay Garner nommé, l'armée locale  désintégrée. Toutes les erreurs à ne pas commettre sont commises. Pire, l'Histoire montrera que le casus belli avancé  pour entrer dans le conflit (la présence d'armes de destruction massives) s'avère  inexact.

    Idem : la résolution de l'ONU permettant la guerre est jugée non-conforme par les juristes du droit international.

    Tony Blair porte sa large responsabilité dans le choix US d'occuper. Strictement seul, le Président Bush Jr hésitait à entrer dans cette logique martiale,  vis-à-vis de son opinion publique. Le travailliste britannique a donné l'impulsion.

    Jacques Chirac, du parti gaulliste de la décolonisation,  par la voix de son porte-parole  Villepin, tenta d' empêcher le cours des choses. Les  applaudissements ont rejailli dans l'enceinte new-yorkaise de l'Onu à l'évocation d'un monde multipolaire et du  caractère dépassé des occupations.

    Mais les Usa- première puissance militaire mondiale,  forte de ses certitudes - sont  entrés dans un processus de colonisation direct. La tentation géostratégique était trop forte. Si l'on divise la population irakienne par les réserves  du sous-sol, elle est l'une des plus riches au monde !

    Les caractéristiques de la colonisation ont bien été appliquées avec la partition du pays . Les  zones pétrolières rebaptisées "région autonome du Kurdistan" sont détachées et les séparations ethno-confessionnelles installées (les kurdes y étaient présents mais pas eux uniquement, comme pour toute cette région multi confessionnelle !)

    L'Irak version atlantiste est entré dans une anarchie, un problème communautaire majeur. La semaine dernière, soit 9 ans après, une série d'attentats causaient encore la mort d'une centaine de personnes. Le pays est sectorisé, destabilisé pour longtemps. Qui aujourd'hui entend la voix de ce pays à l'international? 

    Les murs de séparation y poussent comme tentative désespérée et absurde de régler l'inter-confessionnalisme.

    L'image de cette armée d'occupation américaine est  désastreuse pour les Usa eux-mêmes. Autour de 2 millions d'irakiens ont quitté leur pays pour se réfugier dans les pays voisins. Dont 1,8 million pour la seule Syrie.

    Ce déplacement de population irakienne  est le plus important ayant affecté le Proche-Orient depuis les millions de réfugié palestiniens de 1948. Dans le plus grand silence médiatique !? Effectivement  il est peu glorieux de dire haut et fort que le camp occidental vient de créer un tel mouvement de réfugiés (deux  millions !) suite à un conflit supposé initié sous un  mandat-très bancal certes - de l'Onu !

    6- Plus de 2 millions de réfugiés en Syrie issus de ses  voisins  dans le silence médiatique occidental

    On a vu  comment la Syrie  perd des territoires mais se voit augmentée de 2  millions de personnes au final  issues de populations expulsées des pays voisins. En 1915, Arméniens et assyro-chaldéens s'installent suite aux massacres  dans les régions du nord (Alep) et à l'est (Assaké) L'Unwra gère à ce jour 500 000 palestiniens dans 12 camps ( 9 officiels, 3 informels) suite aux expulsions d'Israël,  auxquels s'ajoutent suite à la prise de possession de l'Irak par les Etats-Unis, de  1,5 à 1,8 millions d'Irakiens suivant les estimations. Plus les populations Tcherkess, Kurdes etc...

    Soit une population syrienne augmentée de 1/10ème suite aux guerres des autres ! Ce, pour un pays qui n'est pas connu pour son extrême développement économique. L'Unrwa, organisme onusien vient en aide aux Camps palestiniens. Les aides arrivent-elles pour les  réfugiés irakiens?

    Pragmatiques, les américains ont rapidement analysé les erreurs de la colonisation directe en Irak, où ils sont encore aujourd'hui. Mais leur projet de redessiner le Proche-Orient, avec les alliés tient toujours. L'axe  chiite est décrété « bête noire » à éliminer.

    Le printemps arabe vient opportunément permettre la poursuite de cet objectif, sous une autre forme plus subtile, pouvant être qualifiée de néo-coloniale.  C'est ce que nous analyserons dans un prochain article intitulé : « Théocraties religieuses à l'assaut des théocraties laïques »

                                                                   Sylvie Neidinger

     

    Série Surya sur blog TDG  "neidinger" :

    Article 1-Baal Hadad lance ses foudres en Syrie.

    Article 2-Le Printemps néo-colonial arabe

    Article 3- Clinton-Israël en" intelligence amie". Les Etats Arabes le sont-ils?

    Illustrations de cartes postales d'époque sur la présence française

    Résumé-Abstract : Le Printemps néo-colonial arabe. Par extraordinaire, les Etats actuellement au chevet de la Syrie sont strictement les anciens Etats coloniaux de la zone  : Turquie, France, GB, et néos tels les USA et alliés.

    Tags : Syrie, Libye, Irak,  Egypte, printemps arabe, amin maalouf, usa , ottoman, Usa, Israël, choc des civilisation Huntington, Palestine , UNRWA

                                                             RUBRIQUE SYRIE          

  • Baal Hadad lance ses foudres en Syrie

    Baal Hadad, l'antique dieu syro-cananéen- plus ancien que la bible- reprend du service. La Syrie plonge dans la guerre.

    Il s'agira dans cette série d'articles de proposer une analyse sans concession et sans langue de bois  des sources et  évènements qui agitent le monde arabe,  plus particulièrement dans ce pays levantin au cœur de l'actualité.

    C'est bien un mouvement d'Indignés qui ouvre la révolte et enflamme le monde arabe (répliques lointaines du mot d'ordre de  Stéphane Hessel: "indignez-vous" )

    Le suicide du jeune Bouazizi en Tunisie révèle les  conditions économiques difficiles de pans entiers de populations face au gouvernement corrompu  de M Ben Ali...et de son épouse, impliquée. Le pouvoir est évacué en peu de jours.

    L'indignation qui gagne est toutefois à relativiser à propos d'autres pays telle la Libye où elle se produit dans une ville éloignée, Mirsata dont la révolte va être prise en charge, épaulée par les forces, services secrets des pays membres  de l'Otan.

    Les actions revendicatives sont  rapidement baptisées par nos médias -pas neutres dans le confit comme on le verra- le Printemps arabe, une appellation extrêmement significative, un nom de code presque :

    1-Printemps Arabe  fait politiquement directement référence au Printemps de Prague, clairement lieu de la guerre froide  Est-Ouest, au profit de l'Ouest !

    On peut considérer que l'Alliance atlantique fait une OPA sur ces actes populaires, à son profit. D'où la réaction de l'Est.

    Le dit «printemps»  développe sous nos yeux une lutte d'intérêts entre Alliance atlantique et une  "Alliance russo-chinoise" pays d'un futur leadership économique mondial. En effet, la doctrine Bush de "remodelage du grand Moyen-Orient" ne pouvait pas rêver de meilleure situation.

                                                        L'HIVER ARABE

    Le Patriarche maronite, Monseigneur  Al Rai fut  le premier à  renommer «L'hiver arabe» en  2011, lors de sa visite à Marseille...

    Une néo-guerre froide   a  bien lieu à l'ONU  évidemment  autour des vetos ou non vetos. Un conflit pas si froid que cela. Tiède plutôt! Les médias arabes signalaient hier dimanche 29 juillet  la volonté des Chinois, de l'Iran d'envoyer des bateaux à Tartous pour  rejoindre les navires russes, en vue de  contrer l'axe golfo-turco-occidental à l'offensive  non seulement sur le  plan diplomatique, médiatique voire du langage (martial ou de diabolisation ou qui intime l'ordre de déguerpir) Egalement  ...sur le terrain de la logistique, des moyens de communication, du financement des groupuscules, de l'armée dite "libre".

    L'accès aérien -que l'Otan avaient obtenu en Libye par l'ONU  -  lui est cette fois interdit en Syrie en raison des   vetos successifs. Le récent test des défenses aériennes syriennes par la Turquie au large de Lattaquié avait abouti à la perte d'un avion de chasse et de son équipage clairement dans les eaux territoriales syriennes. Car en violation de la souveraineté de ce pays.

    2-Printemps  Arabe fait référence à l'herbe qui repousse verte lors de la nouvelle saison. On observe effectivement un  islam radical vert...foncé venir remplacer les anciens régimes nationalistes et souvent laïcs.

    Résultat des changements politiques   en Tunisie (cf article sur la police tunisienne en miettes) en  Egypte, Libye: l'installation au pouvoir de mouvements islamistes qui prônent la vision la plus rigoriste de la religion musulmane (stricte application de la charia)  d'une manière  ouverte. Ou un peu plus cachée... quand leurs alliés occidentaux leur suggèrent d'évoquer la démocratie plutôt que la charia.

    Vert plutôt foncé. Différence fondamentale entre islam et islamisme, plus radical. Ce, avec l'aide de  l'Otan (USA, France , GB, Turquie)  allié aux  Pays du Golfe à rente pétrolière et médias actifs (Arabie Saoudite et Qatar)

                     OCCIDENT CONTRADICTOIRE MAIS PROCHE DU GAZ ET PETROLE!

    Observation. L'Occident est encore  aujourd'hui en  guerre en Afghanistan- où de nombreux jeunes militaires français sont décédés -  pour dit-on, lutter contre les islamistes locaux nommés talibans. Or, il favorise l'arrivée au pouvoir des mêmes idéologies  dans des pays majeurs du monde arabe!

    La contradiction qui pourrait s'apparenter à de l'hypocrisie n'est qu'apparente. Dans les deux cas, l'Ouest  suit ses intérêts : la prise de contrôle géo stratégique d'une hyper-région au carrefour du monde et des échanges maritimes: passage des super tankers au Détroit d'Ormuz, Canal de Suez, Dardanelles, passage en  Mer noire, précieuse Méditerranée.

    Le monde arabe extraordinairement placé au cœur de trois continents,  entre Afrique, Europe et Asie est évidemment le lieu des réserves mondiales en gaz et pétrole...

    Après le cas de la Syrie, l'axe atlantique compte probablement s'attaquer à l'Iran perse. Si la Russie et la Chine laissent faire?  Ce dont on peut douter.

    Seules, les monarchies  arabes sont totalement exclues des changements de régimes visiblement programmés. Elles restent proches de l'Occident.

                                                                      Sylvie Neidinger

    *Baal Hadad est le dieu ugaritique de  Ras Shamra, site archéologique majeur pour l'histoire de l'humanité. Il a vu la naissance du premier alphabet, en cunéiforme, ancêtre de celui de Tyr.

    deraa 2 001.jpg*LE CAS SYRIEN-En Syrie les évènements de 2011 partent de Deraa, ville frontalière avec le Liban  puis de Idleb, frontalière avec la Turquie. Ils atteignent certains quartiers traditionnalistes, à Homs. Et progressent. Mais le scenario n'est pas celui de la Tunisie. Si le peuple avait voulu le changement, depuis un an et demi, le changement aurait eu lieu.

    Or les grandes villes sunnites de Damas et de Alep n'ont pas bougé dans leur majorité. Nous expliquerons pourquoi. Très certainement la crainte d'un processus d'irakisation (= implosion anarchique)

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    Reproduction partielle de cartes anciennes du début du XXème siècle, de paysages urbains totalement disparus au profit d'une ville moderne (collection particulière)

     

     

     

    Série d'articles :                   SURYA- N°1- BAAL HADAD LANCE SES FOUDRES EN SYRIE

    Prochain:                             SURYA- N°2-LE PRINTEMPS NEOCOLONIASLISTE ARABE (1/2)

    Résumé, abstract : L'analyse de la terminologie de Printemps arabe fait référence à un conflit est-ouest, vu de l'ouest ( = Printemps de Prague) et à la montée d'un islam rigoriste 

                                                                                       RUBRIQUE SYRIE

  • Célèbrités ...enfants de suisses: Manuel Valls, Steve Jobs

    Les Helvètes qui ont marqué le monde intéressent et sont soigneusement répertoriés parmi les personnalités notables.  Le Musée des Suisses dans le Monde leur est dédié.

    Autre cas de figure, plus discret : les célébrités étrangères... enfants de suisses.

    On ne l'apprend souvent qu'à la lecture de biographies, au détour de données éparses, lorsque le stade de l'information privée est dépassé parce que l'individu acquiert  une dimension publique.

    Remarque... les identifications sont  moins porteuses lorsqu'il s'agit de lignées ....maternelles !

    Analyse de deux cas liés aux branches maternelles :

    -*Manuel Carlos Valls.

    En mai 2012,  le député -maire  d'Evry devient le nouveau ministre de l'Intérieur. Ce, alors qu'en 1981, il ne pouvait voter   n'ayant pas encore obtenu sa nationalité française, qu'il reçut par naturalisation à l'âge de 20 ans !

    Un parcours notable pour cet... espagnol d'origine né à Barcelone, fils d'un artiste-peintre catalan.

    Les médias glosent, s'emparent du sujet pour exprimer toute la force pédagogique de l'intégration d'un français d'origine étrangère en réalité quadrilingue  (espagnol, catalan, français, italien)

    Evidemment qu' il pratique la langue de Dante : tout le monde omet de citer que sa mère est... suissesse italienne!

    Luisangela Galfetti- du Tessin, dont le frère, l'architecte Aurelio Galfetti est  connu pour la rénovation du Château de Castelgrande, à Bellinzone.

     

    -*Steve Paul Jobs.

     

    La parentèle de l'icône mondiale récemment disparue est plus compliquée. Abandonné à sa naissance, il   a en fait quatre parents : deux de sang et deux de cœur, les Jobs-Hagopian qu'il nommait ses parents à 1000%.

    Sa biographie rédigée par  Walter Isaacson (Live de Poche)  indique que sa mère biologique (toujours vivante) Joanne Carole Schieble est une américaine du Wisconsin d'origine suisse allemande.

    Le père biologique de Steve Jobs,  Abdulafatah John Jandali est syrien d'une famille de notables homsi, venu très jeune aux Usa pour enseigner les sciences politiques.

    Anecdote: au décès du fondateur d'Apple, le monde arabe sur le net vibrait d'un hommage enthousiaste à Steve Jobs. Au point que certains médias anglo-saxons pouvaient parler de « récupération ».

    Erreur, aucune récupération ! Le fait est culturel : il leur "appartient" aussi.

    La société arabe fonctionne à 1000 pour 100 sur le mode patriarcal, patrilinéaire.

    La filiation biologique paternelle  est acquise de facto. Règle immuable : le père étant arabe  syrien, le fils génétique est automatiquement considéré comme tel par ce pays.

    Cas de figure imaginaire mais administrativement réel : si Steve Jobs était rentré en Syrie avec un document mentionnant uniquement sa filiation (fils de A. Jandali) il pouvait entrer sans visa international. Un visa national lui aurait été accordé et suffisait.

    Constat  l'attention  médiatique autour des parents biologiques de Steve Jobs a  majoritairement été dévolue au géniteur  A. Jandali, plutôt  qu'à la génitrice, Joanne Carole Schieble.

    Par curiosité pour son ascendance orientale  inconnue du grand public probablement ?

    Mais aussi parce que les branches maternelles finalement donnent moins matière à  discussion, car moins visibles, moins citées en règle générale.

    Dans le cas de Manuel Valls, de Steve Jobs et de .... tous les autres !

    Voire, en généalogie, certains ne remontent que les branches paternelles, celles du nom porté et laissent de côté les mères.

    Dans les sociétés traditionnelles  méditerranéennes tout comme  dans nos univers modernes, féministes et post-féministes, les lignées maternelles feraient -elles moins rêver?

    Une  constante qui en dit long sur la structuration inconsciente des  schémas familiaux  suivant le mode patriarcal antique dans sa représentation symbolique, toujours présent même  au cœur de nos sociétés hightech.

    Question provoc: quels sont les noms des ventres (utiles et essentiels, probablement ) où  se concoctent   les chers enfants...

                                                                                    Sylvie Neidinger

     

     

    www.swisscastle.ch/tessin/bellizone web /        architecte Galfetti

    Tags : USA, Suisse, Steve Jobs,Manuel Valls, Abdulafattah Jandali, Joanne Carole Schieble, Galfetti, Bellinzone, Castelgrande,Tessin, Syrie , généalogie

     

     

    Note de la blogueuse Mon article  date  2012 . La suite en 2016 : l'info sur Jobs franchit la barre grand  public suite à la crise syrienne . http://www.directmatin.fr/monde/2017-01-30/steve-jobs-etait-le-fils-dun-refugie-syrien-rappelle-le-pdg-dapple-747800

     

     

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  • La 3ème guerre mondiale: dans le monde arabe?

    Le mal nommé « printemps » est une équation explosive à cinq entrées car traversé par les guerres suivantes : numérique, verte, énergétique, coloniale enfin par la guerre froide.  Analyse des conflits sous-jacents qui se croisent.

     

    Historiquement, 2011 sera l’année du premier usage des réseaux sociaux dans un cadre de conflit armé. Cela s’est passé dans le monde arabe, à  la plus grande surprise du monde occidental- qui véhicule tellement de préjugés notamment celui d’omettre imaginer que l’on pouvait  être arabe et cliquer comme tout le monde sur la Toile.

     

    LA GUERRE NUMERIQUE et la propagande font rage sur les réseaux, dans chaque camp autour d’un « réel » inondé d’images pas toujours garanties et vérifiées, journalistiquement parlant.

    La couverture tunisienne par le web 2.0 a démarré comme une sorte de  jeu vidéo, un conflit kleenex où il fallait appuyer sur le bouton « eject » pour changer les gouvernants. A ce jeu, Khadafi fit de la résistance. Il s’accrochait au pouvoir face à l’injonction de virer « out » Il restait « on » Il est désormais « off ».

     

    Les bons vieux médias grand public (tv, radio…) ne sont pas en reste, toujours dans les logiques idéologiques propres à chaque bord. En France (pays promoteur de l’attaque militaire en soutien à ceux de Misrata, ville de l’Est libyen) la discrétion a été de mise sur le bilan humain final suite aux 8000 raids aériens de l’Otan (60 000 morts estimés, nombre infiniment supérieur aux morts kadhafistes) aux destructions des villes et infrastructures.

     

    Al Jazeera, la télévision qatarie aux moyens et nombre d'auditeurs colossaux soutient activement le mouvement de contestation. Elle a choisi son camp...

    En 2011, la CNN orientale ne se fait plus remarquer pour ses points de vue variés dans un océan médiatique arabe inféodé aux pouvoirs en place. C’était avant.

     

    Une mue radicale s’est opérée en direction de la promotion en direct d’un islam sunnite rigoriste « du désert »

    Le 20 septembre dernier, son  directeur W Khanfar a démissionné face à la reprise en main idéologique par la famille régnante Al Thani. Qatar dont l’émir est également hyper actif au sein de Ligue Arabe. « Son » média d’information en continu est devenu un fer de lance puissant qui accompagne les évènements dans une vision toute wahabite. Anecdote du mois d’août à Tartous (Syrie) : toutes les poubelles de la ville furent recouvertes par la flamme,  logo désormais célèbre de la chaîne pour exprimer le désaccord sur le traitement médiatique de ce pays par cette chaîne.

     

     

    LA GUERRE VERT SOMBRE. Un puissant mouvement religieux enflamme le monde musulman avec plusieurs clivages:

    D’une part entre l’islam à clergé  chiite et l’islam sans clergé, sunnite.

    D'autre part entre la pratique ordinaire et la pratique intégriste.

     

    Les régimes politiques qui se mettent en place dans la foulée dudit « printemps arabe démocratique » tiennent de la radicalité.

    Or, si vous ajoutez «  isme »  la  différence devient majeure !! Cette nuance est mal perçue dans nos pays occidentaux.

    La religion musulmane n’est pas extrême. C’est un des trois monothéismes. Elle respecte les prophètes antérieurs dont Issa (Jésus).

    Mais déclinée dans sa version dure en « isme » sont évacués le féminin du champ public, ,les non musulmans, ou ceux qui pratiquent différemment, intolérés.

     

    Politiquement, deux pôles d'influence diplomatico-religieuse cherchent à accompagner ce mouvement : celui des Monarchies du Golfe et celui de la Turquie, chacun des deux tirant la couverture à lui. Mais ils sont en réalité ...complémentaires!


    Les partis conservateurs qui prennent les rênes suite au Printemps érigent souvent  la Turquie d’Erdogan (non arabe) en modèle d'action car la démarche est hyper moderne. C'est une prise de pouvoir par les moyens de la démocratie contemporaine du bulletin de vote, de facebook pour appliquer les règles de vie instaurées il y a une dizaine de siècles.

    Quant au Qatar et à l'Arabie Saoudite (GCC) ils fournissent les nécessaires moyens logistiques.

    Résultat: la charia est prônée en Libye. Le PJD, Parti islamiste marocain dit modéré (parfait oxymore!) vient de gagner les élections. Les Frères Musulmans en Egypte sont devenus majoritaires. Salafistes et Frères en Syrie manifestent le vendredi à la sortie de la prière.

    Le sunnisme version wahabite s’installe progressivement dans chaque Etat touché par les révoltes indignées, laissant poindre les plus vives inquiétudes. (cf: églises coptes brûlées)

     

    Un Etat préfigue ce qui va se passer :  l'Irak dont la  « démocratie importée » est un échec absolu, un contre-modèle repoussoir. Certes, l’ancien régime fort a disparu mais sa laicité a sombré avec lui au profit de découpages territoriaux (kurdistan pétrolier) et du religieux comme gouvernance. Les communautarismes exacerbés se mesurent en attentats mortels quotidiens des années après le changement de régime. Les arabes chrétiens menacés quittent.  Toutes les communautés non musulmanes se fragilisent. La voix politique de l'Irak à l'international a disparu.

     

    La vieille religion chrétienne (proche-orientale et non occidentale à la source ) dans ses multiples composantes (assyro-chaldéens, coptes, syriaques etc.) s'exile hors du Proche-Orient. Ils vivaient jusqu'alors en bonne entente avec leurs frères musulmans. Une hémorragie comme conséquence collatérale des bouleversements en cours.

    Un exode totalement avalisé par nos décideurs occidentaux dont les consciences bizarrement ne souffrent pas.

     

    Pourquoi un tel succès de la pratique extrême musulmane ? Parmi plusieurs analyses, on peut retenir les suivantes:

    - Les difficultés économiques

    - Ce mouvement de retour à des pratiques rigoristes s’explique très certainement par un contrecoup des ( tristes !) évènements américains de septembre 2001.Des accusations  médiatiques islamophobes (généralisantes) s’ensuivirent.

    Les musulmans, à force de se voir pointés du doigt  globalement, en tant que tels, de tous les maux de la terre (de terroristes… jusqu’aux repas d’avions  qui sont surveillés pour voir qui consomme quoi) à force de se voir caricaturés, multi surveillés, se sont repliés sur leurs valeurs?  Aujourd’hui, les bulletins de vote prennent la couleur vert sombre.

    - Focus complémentaire: les mosquées jouent le rôle d’aide sociale, de soins, d’éducation pour les plus pauvres, des missions régaliennes que les Etats gangrenés par la corruption et le clientéliste n’ont pas pu tenir. Ces deux dernières années ont connu des émeutes liées au prix du pain en Egypte et en Jordanie.

    - Enfin, autre frustration majeure pour le « cœur arabe » : l’éternelle absence de création de l’Etat palestinien viable, dans le jeu de façade des discours onusiens (cf : les frontières de 1967 ...encore récemment  dans la bouche de B Obama !) et de promesses jamais tenues. Comme une grande moquerie internationale.

     

     

    POSITION AMBIGUE DES OCCIDENTAUX : LA PUREE IDEOLOGIQUE.

     

     

    Les pays occidentaux entretiennent une purée idéologique sur le thème de l’islamisme en acceptant ici ce qui est refusé là. Ils ont vendu à leurs populations respectives « au nom de la démocratie -qui a bon dos ! » une guerre en Afghanistan ( gazoducs…) pour soit disant contrer les intégristes locaux nommés talibans.

    Talibans évidemment aux idéologie inacceptables.

     

    Américains, Union Européenne ont refusé le dialogue avec le Hamas car islamiste. L’Iran qui attaque l’ambassade GB est qualifié aujourd’hui à la radio d’islamiste par un responsable britannique. C’est vrai. Sauf que…les mêmes occidentaux  participent actuellement à la mise en place active des régimes confessionnels islamistes qui sortent des urnes !

    BHL, le ministre des affaires étrangères d’opérette de la France a écrit récemment dans une tribune sur la Libye "qu’il y a charia et …charia." 

    Les véritables raisons sont donc à chercher ailleurs : le monde arabe intéresse évidemment pour son gaz et son pétrole. Ce "printemps" devient une super opportunité pour la reconfiguration du monde arabe telle que G. Bush la rêvait.

     

    LA GUERRE ENERGETIQUE. Deux pays attisent les papilles occidentales : la Libye et la Syrie. Les médias font peu de cas de la révolte yeménite qui  n’a ni ressource énergétique, ni intérêt géographique !

    Le cas libyen -pays immense qui regorge de pétrole- a été géré par une intervention militaire massive de l’Otan. Kadhafi est mort. Place désormais à la gestion du cas syrien. Pays dont  la position géostratégique centrale et son Est pétro-gazier sont dans l’œil du viseur. Alain Juppé annonce la nécessité de « zones tampon humanitaires » ...prélude aux futures partitions ?

     

    LA GUERRE NEO-COLONIALE : les frontières du monde arabe furent tracées dans la première moitié du XXème siècle à l’époque des colonialismes occidentaux. Or, ce mouvement de partage des territoires sous influence n’est visiblement  pas terminé. Il était intéressant de constater le  4 octobre dernier la nature des Etats ayant décrié le veto russo-chinois en faveur  de la Syrie : exactement tous les anciens pays coloniaux  de la zone !

    La Turquie du vieil Empire Ottoman, la France (la mémoire populaire française a oublié qu’elle eut mandat sur la Syrie) la Grande-Bretagne (en Irak) l’Allemagne (certaines frontières furent tracées le long du Bagdad Bahn) enfin les Américains actuels maîtres du monde et de l’Irak.

    Les mêmes Cinq toujours à la manœuvre active en connexion évidente de fourniture d’armement et de renseignements  formation à l’ALS Armée de libération de Syrie -même s’ils se refusent à le dire officiellement.

     

     

    LA GUERRE FROIDE : La Russie a donné un doigt pour autoriser à l’ONU l’intervention libyenne mais son bras entier a été avalé. La mission de l’Otan a semblé dépasser les instructions de départ. De ce fait,  la Russie  va  poursuivre son attitude de veto et de refus à toute intervention en Syrie, pays de son aire d’influence ( laique socialiste )  actuellement  dans la fenêtre de tir otanesque. Elle donne actuellement  de la voix et  menace d’envoyer ses bateaux de guerre à Tartous.

    La Chine va-t-elle suivre cette démarche de veto ?

    Le sur-armement nucléaire israelien est sans contrôle international de l'AIEA qui ne réclame aucun compte.

    Le nucléaire iranien lui  ne se laisse pas  contrôler.


    Comment vont réagir les émergents les Brics dont l'Afrique du Sud, Inde, Brésil qui s’étaient abstenus de voter un engagement militaire en Syrie en octobre? Le scénario part en tous sens.

     

     

    L’enfer arabe

    Les Occidentaux reconfigurent le monde arabe à leur guise en coordination avec la Ligue  ( dont on n’ a jamais autant entendu la voix alors que nombre de  ses membres sont en transition gouvernementale )

    Ils  accompagnent d’une manière impérative  les indignations légitimes de peuples. Mais en axant les évènements suivant leurs intérêts géo-stratégiques énergétiques.

     

    La poudrière est  désormais en place avec la crise économique mondiale (qui touche les pays arabes non  pétroliers) les exaspérations religieuses,  les pétrodollars (ressource inépuisable qui finance les résistances) l’armement et  la logistique des pays de l’Otan (les dernières générations de drônes  américains sans pilotes sont testées)

     

    Chaque jour, une allumette est grattée. C’est attesté. Le mouvement d’indignation syrien a démarré à Deraa avec la torture intolérable d’adolescents. Mais rapidement des bandes armées - certains de  ceux que nos médias vantent comme des héros!-  mènent une lutte sanglante. Sanglante signifie des corps civils et militaires découpés à la hache.

    La guerre... civile semble désormais poindre dans ce pays  fragile car multi-confessionnel et multi communautaire .

    Syrie où tous les arabes ne sont pas musulmans ( maronites, orthodoxes, syriaques, ismaélites etc.) et où tous les musulmans ne sont pas arabes (tcherkess, druzes, arméniens,  kurdes etc.)


    En septembre, le Patriarche maronite Al Rai ( Libanais)  de passage en France,  plus qu’inquiet de la tournure des évènements,  a diplomatiquement  fustigé  les velléités de reconfiguration. du monde arabe –celles qui agitent les chancelleries occidentales.

     

    Diviser pour régner est  vieux comme le monde. En langage moderne cela se traduit par  une mentalité de type bantoustan "un territoire = une communauté" .

    Tout comme la droite israelienne qui prône la reconnaissance internationale  d'un "Etat juif," chacun serait rangé uniformément dans "son" fief ethno-religieux .(druzes au Golan, kurdes dans l'Est syrien) D'ailleurs, les mots d’ordre des contestataires syriens   lus dans les toutes premières manifestations allaient  dans le sens des partitions et élimination « chrétiens au Liban, alaouites au cimetière » !

     

    L’allumette de la guerre civile est malheureusement lancée. Le conflit peut d’un instant à l’autre enflammer  les voisins : Liban, Turquie, Israel, Jordanie, Irak. 


    Monseigneur Al Rai  eut le courage dans  sa sagesse  d’évoquer  l’hiver arabe. Moi, je parle de l’enfer arabe. J’espère juste …me tromper !

    Sylvie Neidinger