Pas d'analyse sophistiquée ici pour constater que les revendications identitaires pointues s'accompagnent souvent de la négation et de la haine de ce qui est hors de l'identité.
Ceci s'observe au "Kurdistan" qui procède à un grave nettoyage ethnique de populations non kurdes.
La Catalogne organise elle aussi son référendum tout aussi illégitime que le kurde au regard de la légalité par rapport à l'état central (bien évidemment elle n'est pas en phase de nettoyage ethnique.)
La revendication catalane peut être cataloguée d'égoïste, radicale voire raciste. Mais pris au sens basique de négation de ce qui ne serait pas catalan (la notion stricto sensu de race n'ayant évidemment rien à voir ici)
Autant la valorisation de la différence culturelle est intéressante. Quelle richesse pour un pays que de laisser vivres les identités particulières. Autant la demande de séparation politique est inadmissible avec cette notion de n'attribuer un territoire partagé à une seule catégorie de population.
L'argument souvent entendu de la Catalogne : "nous sommes riches et ne voulons pas participer à l'état central." !
A savoir : l'extrême difficulté des non catalans à s'exprimer : ils subissent des représailles immédiates!
ANECDOTE: LA FOIRE D'EMPOIGNE
Une anecdote. J'avais observé ceci en direct à Barcelone à ma grande ignorance et stupéfaction.
Invitée il y a 15 ans dans cette ville pour le mariage d'une amie, nous étions en tablées de quinzaine de personnes.
Totalement naïve et ignorante du phénomène séparatiste ( tout du moins ne l'imaginant jamais en prise directe avec le quotidien) j'avais réussi à me souvenir d'une poésie en langue espagnole, Aceituneros de Miguel Hernandez, certes sur les oliviers de la province de Jaèn. Un hymne à une âme certes espagnole dont j'ai commencé à décliner quelques strophes encore en mémoire.
Mais que n'avais-je pas fait ? S'ils sont restés très polis et gentils avec moi qui voulais ouvrir le contact par une poésie en langue espagnole. (Normal : à Barcelone, un étranger considère légitimement qu'il est en... Espagne)
.....J'ai assisté, médusée, à une mini guerre civile verbale. J'avais juste mis les pieds dans un plat indigeste: celui de la catalanitude ! En toute inconscience, j'avais oublié de me munir d'un casque et gilet pare balles!!
Une partie de la tablée revendiquant l'identité catalane. L'autre levant les yeux au ciel et indiquant: "vous n'allez pas remettre cela. Ras le bol de vos histoires de Catalogne. Et pas ici, à un mariage"
Autre anecdote plus récente. L'année dernière c'est un jeune de 20 qui a voulu visiter Barcelone et s'y est retrouvé confronté à un ostracisme anti-touriste, anti-étrangers.
En l'occurrence le mauvais accueil n'était pas issu de Barcelonais excédés par le nombre de visiteurs (ce qui pourrait expliquer leur rejet) . Mais carrément par des opérateurs du tourisme catalans. De ceux qui en vivent, dont les restaurateurs !
Selon lui, jamais vu un tel mépris du client. Ils voulaient juste faire chauffer la carte bleue. Pour le reste, une prestation indigne.
Barcelone est juste désagréable !
Les marques négatives en direction de ce qui n'est pas catalan se multiplient. Un prof de fac qui ne parle qu'espagnol et pas catalan est viré.
[post/lors de la manifestation anti-séparatiste du 8 octobre, le terme de racisme est bien évoqué par l'ancien Pt Borell: mon titre lié au ressenti n'était pas exagéré]
MALADIE
Cela frise un nationalisme obtu anti démocratique qui supprime l'Autre. ( même processus que la Ligue du Nord en Italie)
L'écrivain Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature, de nationalité péruvienne et espagnole qualifie l’indépendantisme catalan de «maladie" (Libé du 8 octobre 2017)
Barcelone identitaire. Alors....Andaluces de Jaèn, aceituneros altivos, decidme en el alma quièn quièn levanto los olivos ?
Oui qui a étendu ces champs d'oliviers, au coeur de la méditerranée et de ses influences antiques et complexes, dont la phénicienne n'est pas la moindre ??
Qui peut dire? decidme en el alma: ¿quién
amamantó los olivos? En el alma espagnola.
Ame ibère de la dame d'Elce.
Altamira paléolithique, trésor de l'humanité....
Ame d'un peuple. Forte de toutes ses régions, de tous ses animaux symboliques.
Les taureaux, comme les ânes.
Sylvie Neidinger
Andaluces de Jaén,
aceituneros altivos,
decidme en el alma: ¿quién,
quién levantó los olivos?
No los levantó la nada,
ni el dinero, ni el señor,
sino la tierra callada,
el trabajo y el sudor.
Unidos al agua pura
y a los planetas unidos,
los tres dieron la hermosura
de los troncos retorcidos.
Levántate, olivo cano,
dijeron al pie del viento.
Y el olivo alzó una mano
poderosa de cimiento.
Andaluces de Jaén,
aceituneros altivos,
decidme en el alma: ¿quién
amamantó los olivos?
Vuestra sangre, vuestra vida,
no la del explotador
que se enriqueció en la herida
generosa del sudor.
No la del terrateniente
que os sepultó en la pobreza,
que os pisoteó la frente,
que os redujo la cabeza.
Árboles que vuestro afán
consagró al centro del día
eran principio de un pan
que sólo el otro comía.
¡Cuántos siglos de aceituna,
los pies y las manos presos,
sol a sol y luna a luna,
pesan sobre vuestros huesos!
Andaluces de Jaén,
aceituneros altivos,
pregunta mi alma: ¿de quién,
de quién son estos olivos?
Jaén, levántate brava
sobre tus piedras lunares,
no vayas a ser esclava
con todos tus olivares.
Dentro de la claridad
del aceite y sus aromas,
indican tu libertad
la libertad de tus lomas.
('crédit images: capture d'écran)
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