A l'heure du média à vitesse éclair, la visite d'Etat du Président français aux USA sera symbolisée par quelques images seulement. On retiendra François Hollande posant seul entre le couple Obama et....les photos hors normes postées sur tweeter des journalistes dans le Bureau Ovale.
Ces gogos en goguette s'y tirent les auto-portraits (selfies...) avec en fond deux petites têtes qui dépassent. Juste celles de deux présidents: celui de la puissante invitante et première puissance mondiale et de son invité.
Ces clowns de presse en vacances commettent un sacrilège car le lieu est éminemment symbolique, celui du pouvoir US, qu'il leur a été par exception permis de visiter.
Idem le pupitre de presse US et son nouveau porte parole...
Un certain Thomas Wieder, salarié d'un journal qui fut un temps sérieux lui aussi, le Monde, a pris la vedette. Il va désormais être vedette du web et de ses détournements à l'infini.
Les américains sont en tous cas offusqués.
On peut contre-argumenter en disant que c'est de l"humour, que Barak Obama 'himself -selfself" a lui même fait un selfy déplacé aux obsèques de Mandela.
Or ce qui ne va pas avec les trublions du bureau ovale est le comparatif. Les mêmes, lorsqu'ils franchissent les portes de l'Elysée se plient à l'étiquette, à la déférence.
Il faut se souvenir combien les mêmes "professionnels de l'info" furent obséquieux lors de la conférence de presse à l'Elysée, lieu de pouvoir qui les rendait amnésiques au point d'omettre de poser des vraies questions à l'anglo-saxonne.
Ce que démontre ce comportement de colonie de vacance des journalistes sélectionnés pour accompagner François Hollande ?
Leur habitude à côtoyer le pouvoir, dans une grande proximité au point de tout mélanger!
Une notion d'indépendance de la presse si lointaine des critères anglo-saxons...
Le pool sélectionné pour entrer était une sorte de "garde rapprochée médiatique" de François Hollande. Thomas Wieder est pour le Monde "chargé de l'Elysée et du gouvernement"
(d'ailleurs, sa rédaction le soutient dans cette affaire !!!)
Ils entrainent avec eux dans cette action toute l'image de la communication du Président Hollande ridiculisée.
Si même le chroniqueur de gauche Roger Bruno-Petit le dit....:
"Ce selfie dit ce qu'est devenu l'autorité présidentielle sous François Hollande, une dérisoire hochet prétexte à se balader dans le monde entier, sous l’œil ébahi des citoyens internautes.
Ce selfie ridiculise aussi et surtout François Hollande... Qu'est-ce donc que ce président si peu sérieux, si peu grave, si peu président finalement, qu'il en est réduit à laisser suivre ses activités par des journalistes qui ne se tiennent pas mieux que Loana dans le "Loft" ?
Ce ne serait pas grave, en vérité, si cela ne touchait pas à la communication élyséenne, soit au cœur du réacteur de l'image présidentielle. Dans cette affaire, le coupable, ce n'est pas l'auteur du selfie, c'est le président lui-même. C'est en cela que l'anecdote prend sens et s'avère inquiétante."
On continue: cela ne serait pas si grave en vérité si cela ne touchait à l'image de sérieux de la France. Crédibilité que d'autres tels les chefs d'entreprises qui ont des produits et des services à vendre préféreraient voir .
Plutôt que les clowneries vaseuses et l'amateurisme absolu.
L'image si légère est terriblement contre-productive car elle va donner du carburant au "french bashing" en désignant au delà de l'attitude des journalistes en question un peuple peu sérieux, pas fiable.
Le story- telling hexagonal continue décidément son vaudeville....
Sylvie Neidinger